Une légère pointe d’accent pied-noir colore la voix de Patrick Mesner. Et pourtant. Il a quitté son Algérie natale très jeune, une première fois en 1962, lors du déracinement général. Il a 9 ans et il est orphelin de mère. Quand son père intègre l’armée à Mers el-Kébir, il revient en Algérie. Il en connaît donc les odeurs, les couleurs, il en a des souvenirs précis, ceux de l’enfance et de l’adolescence qui vous hantent à jamais.
Sur ses années algériennes, celui qui deviendra photographe puis grand reporter pour France 3, a déjà fait paraître deux ouvrages : « La tombe de ma mère » en 2004 et « Le temps suspendu » en 2012. Textes agrémentés de photos. Pour clore une trilogie, sort en ce moment « L’Horloge du temps », texte non illustré et édité par ses soins aux Carnets du sud.
La tombe de sa mère
Le livre raconte les deux voyages qu’il a entrepris en Algérie en 1990 et 1993, lors de la décennie noire qui a frappé le pays en guerre civile. « En 1990, j’étais reporter à France 3 Marseille et je suis parti pour couvrir les premières élections libres multipartites, raconte le journaliste. C’était la première fois que je revenais en Algérie et nous étions partis un mois avant les autres organes de presse. De ce fait, nous avons eu des interviews du Front islamique du salut (FIS), de Bouteflika… Toutes les autres chaînes ont repris mes images… »
À la faveur de ce déplacement, Patrick Mesner décide de retrouver la tombe de sa mère. Une quête qui le mènera de cimetière en cimetière d’Alger jusqu’à arriver au bon endroit… fermé. Il escaladera le portail pour se recueillir sur la tombe maternelle. Le chapitre est poignant.
https://www.sudouest.fr/culture/histoire/charente-maritime-patrick-mesner-je-suis-un-ouvrier-du-regard-16751954.php
.
Les commentaires récents