haled Nezzar referred to the Federal Court by the Swiss MPC
L'Algérie qualifie l'attitude de la justice suisse dans le dossier Khaled Nezzar de révisionniste. Le propos est du ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf. Réagissant à l'inculpation de l'ancien ministre de la Défense nationale par une cour fédérale helvétique de crime contre l'humanité, le ministre a dit à son homologue suisse, Ignazio Cassis, ce que pensait l'Algérie des pratiques coupables de l'institution judiciaire suisse. Celle-ci se contredit d'un jugement à l'autre et donne une nette impression de partialité dans le traitement de cette affaire précisément. Il faut savoir que le dossier a déjà atterri dans le bureau d'un magistrat suisse qui a conclu en 2017, à l'absence d'un motif juridique justifiant des poursuites judiciaires à l'encontre d'un haut responsable étranger pour quelques accusations que ce soit. Mais des agents du terrorisme islamiste planqués à Genève, dont le créateur d'un groupe terroriste spécialisé dans l'assassinat d'intellectuels algériens, Mourad Dhina, semblent avoir leurs entrées dans l'institution judiciaire helvétique puisque le procureur général a déposé, le 28 août dernier, l'acte d'accusation, renvoyant Khaled Nezzar devant le tribunal pénal fédéral. Il est reproché à l'ancien ministre de la Défense des «infractions au droit international humanitaire au sens des Conventions de Genève entre 1992 et 1994 dans le cadre de la guerre civile en Algérie et pour crimes contre l'humanité». Cette accusation qui ignore tout du contexte de l'époque et des massacres perpétrés par les hordes terroristes sur toute la décennie 90 est le fait d'une ONG suisse, Trial International, qui dit lutter contre l'impunité des crimes de guerre. Trial n'a pas jugé utile, au passage, de se pencher sur les responsabilités des présidents français et américains dans les massacres perpétrés par leurs armées en Irak et en Afrique, durant les années 2000 et révélés par WikiLeaks. Elle n'a pas monté un dossier judiciaire contre ceux qui torturent Julian Assange. Sur ces affaires, la justice suisse est sourde, muette et aveugle. Concernant le dossier Nezzar, les faits, tels qu'exposés, relèvent d'un deux poids, deux mesures scandaleux.
Le procureur général qui n'ose même pas effleurer des cas flagrants et documentés de crimes contre l'humanité, perpétrés sur ordre de chefs d'État occidentaux, s'autorise une ingérence dans un pays, dont la communauté internationale reconnaît le courage et la justesse du combat contre le terrorisme.
Le ministre des Affaires étrangères ne croit pas au motif généralement invoqué par les hauts dignitaires européens lorsqu'ils sont interpellés sur des cas de manipulation éhontée de leur institution judiciaire. «L'indépendance de la justice ne justifie pas l'irresponsabilité et qu'un système judiciaire quel qu'il soit s'arroge le droit absolu pour juger des politiques d'un État souverain et indépendant», a clairement signifié Attaf, repris dans un communiqué de son département ministériel.
Le propos du ministre est clair: «La justice suisse a offert avec beaucoup de légèreté une tribune aux terroristes, à leurs alliés et à leurs soutiens pour tenter de discréditer le combat honorable de notre pays contre le terrorisme, de jeter l'opprobre sur ceux qui lui ont fait face et de souiller la mémoire de ceux qui sont tombés en lui résistant.» En d'autres termes, la justice helvétique a blessé le peuple algérien en transformant le coupable en victime, en faisant «une lecture révisionniste de l'histoire de notre pays durant les années 90. Elle procède par des accusations outrancières et infondées, par des comparaisons hasardeuses et inappropriées et par des falsifications si flagrantes qu'elles se discréditent elles-mêmes», souligne le ministre des Affaires étrangères. On est clairement face à une «lecture révisionniste» d'une période de l'Histoire de l'Algérie. Elle ignore ce que le monde entier reconnaît aux Algériens: «La bravoure du combat solitaire (...) mené contre le terrorisme.»
Enfin, le ministre a formulé le voeu que «tout soit entrepris pour éviter que cette affaire n'entraîne les relations entre l'Algérie et la Suisse sur la voie de l'indésirable et de l'irréparable». Aux autorités de ce pays de tirer les conséquences de cet affront fait au peuple algérien.
Saïd BOUCETTA
| 02-09-2023
https://www.lexpressiondz.com/nationale/une-justice-revisionniste-372960
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