ANNA MARIA CARULINA CELLI, POEMES ...EXTRAIT
Mieux vaut les doigts du vent
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Qui te mènent en bateau
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Par les cheveux vaguant
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Au grand large de ses chevaux
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Que les épaves de bois mort
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Comme des taches d'encre sur la page
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Où tu jettes les poèmes d'un meilleur sort
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Echoués sur les bords de la plage
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D'un lit trop grand ouvert
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Tu ne saurais en faire les fagots de chaleur
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Dont au plus fort de l'hiver
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Il te faudra nourrir ton coeur
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Mieux vaut le panache du torrent
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Qui t'attache à ses rubans blancs
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Te retient en courant
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T'arrache à la fois des frissons et des rires
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Que ces mornes visages qui ne respirent
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Que par gémissements et soupirs
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C'est par la mer qu'arrive le malheur
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Par les rivières, l'amorce de l'apesanteur
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Mes sommeils marchent sur l'eau
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Mes songes sautent sur les pierres
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Et moi, je dors la fenêtre béante
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Au creux de la main, une petite lumière
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Pour la traversée des vestibules clos
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Au bout des chemins noirs chante
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La note d'une rafale rasant une lame
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Le cri perçant du poignard couvert de sang
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Mieux vaut le tremblement de l'âme
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Que le rouge à lèvres fardant le désir absent
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Du vent ! Du vent !
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Je vis avec un oiseau en cage
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Un oiseau d'un bleu plumage
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Qui me ressemble, m'assemble
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Pour lui, chaque soir, je f.ais tomber le toit
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Jusqu'à ce que mon corps tremble
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Que le vent m'ôte d'un poids
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Qui me mène en bateau
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Par les cheveux vaguant
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Au grand large de ses chevaux
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Avant de revenir à l'irréel
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De la toile d'araignée
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Des enfers artificiels
ANNA MARIA CARULINA CELLI
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