LES MARTYRS DE LA REVOLUTION ALGERIENNE : Mohamed Oudelha dit Ali Z'yeux bleus
Le 8 février 1958, à 3h30, a été exécuté Mohamed Oudelha dit Ali Z'yeux bleus. Il est tombé au champ d'honneur dans la sinistre enceinte de la prison de Serkadji (ex-Barberousse) à Alger.Mohamed Oudelha est né en 1930 dans la Haute-Casbah. Ses parents, originaires d'Ighil Boussouel Iflissène (Tigzirt sur mer), retourneront vivre dans leur village natal.
Il intégrera alors le groupe de choc organisé par Arbadji Abderrahmane et Othman, Hadji, dit Ramel, secondés entre autres par Hamzaoui Lounès et Hamadi Omar.Yacef Saâdi, responsable militaire, demandera à Arbadji de poursuivre la lutte armée dans la capitale pour faire pression sur l'armée d'occupation. Ali Z'yeux bleus aura pour mission d'abattre Marcel Galvanité, un des principaux membres actifs de la Main rouge. Mission achevée avec succès en janvier 1956. Ce qui lui valut les félicitations de Abderrahmane Arbadji, avec lequel il participera à d'autres actions de fidaï d'élite dans la Région 1 de la Zone autonome d'Alger.Grâce à son physique d'européen, Mohamed Oudelha fréquentera les pieds-noirs sans même qu'ils puissent douter qu'il était un vaillant fidaï. Il se mouvait aisément dans la communauté européenne, fréquentant Bab El Oued, Saint Eugène, la Pointe Pescade, sans mettre en danger sa vie et celle des fedayine. Par ailleurs, connaissant parfaitement bien le milieu pied-noir, il pouvait même apporter des renseignements sur trois clans engagés (Papalordo, Serroz et Dicrescesengo) ayant juré la soumission de La Casbah et du FLN. Le général Massu, Mme Gui, Mme Sidérat ainsi que les fameux centres Dugesclin dressaient des listes noires pour mettre un terme à la Bataille d'Alger.Ali Z'yeux bleus fut, à cette époque, chargé de diriger le groupe de choc de la Région 1 de la Zone autonome d'Alger. Il devait désintégrer le noyau de l'organisation criminelle de la Main rouge, parrainée par la DST et la PJ qui activaient par des attentats à la bombe déposée dans les quartiers musulmans. Le 10 août 1956, une bombe explosa à la rue des Thèbes, dans La Haute-Casbah où 15 familles algériennes périrent. En réponse à cette attaque, Ali Z'yeux bleus tendit un guet-apens à Di Crescesengo qui fut grièvement blessé à la tête. Un fait d'armes qui désamorça le réseau de la DST.Le général Massu et sa hiérarchie se mobiliseront pour mettre fin à cette guérilla en partant à la recherche de Mohamed Oudelha. Celui-ci fut arrêté lors d'une embuscade tendue par les paras et les territoriaux dans le quartier consulaire situé entre Saint Eugène et Zghara (côté Notre Dame d'Afrique jusqu'aux Bains romains). L'armée française aura pour renfort les Sénégalais pour mettre la main sur Ali Z'yeux bleus.Les hommes de la DST et la police judiciaire le voulaient vivant pour obtenir le maximum d'informations sur la résistance musulmane. Puisque la Bataille d'Alger venait de débuter, il était primordial de sauver les membres du FLN - parmi eux Ali la Pointe - qui avaient pour refuge le secteur de Notre Dame d'Afrique. C'est alors qu'Ali Z'yeux bleus, héroïquement, fut arrêté.La DST et la PJ useront de tous les moyens de torture pour soutirer des renseignements sur l'action armée des fedayine, en vain. Ali Z'yeux bleus passera devant le tribunal permanent des forces armées d'Alger pour assassinats, complicité, tentatives d'assassinat et affiliation à l'action armée. Ces chefs d'accusations seront rejetés en bloc par Mohamed Oudelha. Il reconnaîtra un seul et unique attentat, celui perpétré contre Vincent Di Crescesengo. Ce dernier qui avait été blessé à la tête accusera Ali Z'yeux bleus d'avoir attenté à sa vie. Le témoignage d'un membre de l'organisation de la Main rouge qui, de surcroît, connaissait depuis de longues années Mohamed Oudelha, a été accablant, et ce, malgré l'absence de preuves sur ses activités. Le commissaire du gouvernement prononcera le verdict, le 23 janvier 1957 : la peine de mort. Ali Z'yeux bleus sera incarcéré parmi d'autres détenus dans des conditions des plus inhumaines, sous la plus haute surveillance de l'administration coloniale.Le 8 février 1958, à l'aube, les gardiens de la prison pénétreront dans la cellule de Mohamed Oudelha pour l'amener à la guillotine. Malgré le fait qu'il allait mourir en martyr pour que l'Algérie soit libre, Ali Z'yeux bleus se battra férocement contre les gardiens qui feront appel à des renforts. C'était son ultime souffle à la vie, à cette vie libre à laquelle avait tant aspiré. Dans le couloir de la mort, il sera poignardé par l'un des gardiens.C'est à 3 h 30 que son bourreau actionna la guillotine. Il fut exécuté à 28 ans pour que vive l'Algérie libre.
Par Abdelhakim Oudelha Fils de Mohamed Oudelha
Le 8 février 1958, à 3h30, a été exécuté Mohamed Oudelha dit Ali Z'yeux bleus. Il est tombé au champ d'honneur dans la sinistre enceinte de la prison de Serkadji (ex-Barberousse) à Alger.Mohamed Oudelha est né en 1930 dans la Haute-Casbah. Ses parents, originaires d'Ighil Boussouel Iflissène (Tigzirt sur mer), retourneront vivre dans leur village natal.
Il intégrera alors le groupe de choc organisé par Arbadji Abderrahmane et Othman, Hadji, dit Ramel, secondés entre autres par Hamzaoui Lounès et Hamadi Omar.Yacef Saâdi, responsable militaire, demandera à Arbadji de poursuivre la lutte armée dans la capitale pour faire pression sur l'armée d'occupation. Ali Z'yeux bleus aura pour mission d'abattre Marcel Galvanité, un des principaux membres actifs de la Main rouge. Mission achevée avec succès en janvier 1956. Ce qui lui valut les félicitations de Abderrahmane Arbadji, avec lequel il participera à d'autres actions de fidaï d'élite dans la Région 1 de la Zone autonome d'Alger.Grâce à son physique d'européen, Mohamed Oudelha fréquentera les pieds-noirs sans même qu'ils puissent douter qu'il était un vaillant fidaï. Il se mouvait aisément dans la communauté européenne, fréquentant Bab El Oued, Saint Eugène, la Pointe Pescade, sans mettre en danger sa vie et celle des fedayine. Par ailleurs, connaissant parfaitement bien le milieu pied-noir, il pouvait même apporter des renseignements sur trois clans engagés (Papalordo, Serroz et Dicrescesengo) ayant juré la soumission de La Casbah et du FLN. Le général Massu, Mme Gui, Mme Sidérat ainsi que les fameux centres Dugesclin dressaient des listes noires pour mettre un terme à la Bataille d'Alger.Ali Z'yeux bleus fut, à cette époque, chargé de diriger le groupe de choc de la Région 1 de la Zone autonome d'Alger. Il devait désintégrer le noyau de l'organisation criminelle de la Main rouge, parrainée par la DST et la PJ qui activaient par des attentats à la bombe déposée dans les quartiers musulmans. Le 10 août 1956, une bombe explosa à la rue des Thèbes, dans La Haute-Casbah où 15 familles algériennes périrent. En réponse à cette attaque, Ali Z'yeux bleus tendit un guet-apens à Di Crescesengo qui fut grièvement blessé à la tête. Un fait d'armes qui désamorça le réseau de la DST.Le général Massu et sa hiérarchie se mobiliseront pour mettre fin à cette guérilla en partant à la recherche de Mohamed Oudelha. Celui-ci fut arrêté lors d'une embuscade tendue par les paras et les territoriaux dans le quartier consulaire situé entre Saint Eugène et Zghara (côté Notre Dame d'Afrique jusqu'aux Bains romains). L'armée française aura pour renfort les Sénégalais pour mettre la main sur Ali Z'yeux bleus.Les hommes de la DST et la police judiciaire le voulaient vivant pour obtenir le maximum d'informations sur la résistance musulmane. Puisque la Bataille d'Alger venait de débuter, il était primordial de sauver les membres du FLN - parmi eux Ali la Pointe - qui avaient pour refuge le secteur de Notre Dame d'Afrique. C'est alors qu'Ali Z'yeux bleus, héroïquement, fut arrêté.La DST et la PJ useront de tous les moyens de torture pour soutirer des renseignements sur l'action armée des fedayine, en vain. Ali Z'yeux bleus passera devant le tribunal permanent des forces armées d'Alger pour assassinats, complicité, tentatives d'assassinat et affiliation à l'action armée. Ces chefs d'accusations seront rejetés en bloc par Mohamed Oudelha. Il reconnaîtra un seul et unique attentat, celui perpétré contre Vincent Di Crescesengo. Ce dernier qui avait été blessé à la tête accusera Ali Z'yeux bleus d'avoir attenté à sa vie. Le témoignage d'un membre de l'organisation de la Main rouge qui, de surcroît, connaissait depuis de longues années Mohamed Oudelha, a été accablant, et ce, malgré l'absence de preuves sur ses activités. Le commissaire du gouvernement prononcera le verdict, le 23 janvier 1957 : la peine de mort. Ali Z'yeux bleus sera incarcéré parmi d'autres détenus dans des conditions des plus inhumaines, sous la plus haute surveillance de l'administration coloniale.Le 8 février 1958, à l'aube, les gardiens de la prison pénétreront dans la cellule de Mohamed Oudelha pour l'amener à la guillotine. Malgré le fait qu'il allait mourir en martyr pour que l'Algérie soit libre, Ali Z'yeux bleus se battra férocement contre les gardiens qui feront appel à des renforts. C'était son ultime souffle à la vie, à cette vie libre à laquelle avait tant aspiré. Dans le couloir de la mort, il sera poignardé par l'un des gardiens.C'est à 3 h 30 que son bourreau actionna la guillotine. Il fut exécuté à 28 ans pour que vive l'Algérie libre.
Par Abdelhakim Oudelha Fils de Mohamed Oudelha
Les commentaires récents