Ce jeudi, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées Place de la République à Paris en hommage aux survivants, morts et disparus du naufrage du navire de migrants le 14 juin en Méditerranée. Les organisations et manifestants présents dénoncent les politiques meurtrières de l’Union Européenne.
104 survivants, 82 morts et plus de 500 disparus : les conséquences tragiques de l’Europe forteresse sont apparues à nouveau à la suite du naufrage au large de la Grèce d’un navire transportant des migrants. Ce jeudi à Paris plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées Place de la République à l’appel d’associations d’aide aux migrants.
Une semaine après ce qui est déjà considéré comme le pire naufrage depuis 2016. L’émotion et la colère étaient au rendez-vous, et une minute de silence a été observée.
Des intervenants de différentes organisations prennent la parole. « Il y a 500 femmes, hommes et enfants qui ont disparu. Ce n’est pas une tragédie unique : c’est ce qui se passe en Méditerranée depuis des années », commence une militante de SOS Méditerranée, avant de rappeler que depuis 2014, ce sont « plus de 27 000 personnes qui gisent au fond de la Méditerranée. » Une militante d’Amnesty International enchaîne, dénonçant les politiques anti-migratoires de l’Union Européenne : « nous devons pointer la responsabilité de la Grèce et tous les pays de l’Union Européenne dans le naufrage. »
À la suite, une militante du collectif La Cimade rappelle que les autorités grecques étaient au courant qu’un bateau risquait de faire naufrage dans la Méditerranée et rappelle également la responsabilité de l’UE : « c’est un temps de recueillement mais aussi de colère. Parce qu’on savait qu’il y avait un bateau en danger, et on le savait aussi pour les précédents naufrages. Parce que les politiques européennes sont des politiques qui tuent. »
Ce n’est en effet pas la première tragédie en Méditerranée, et qui risque malheureusement de ne pas être la dernière. Une situation que Mehdi Zenda, étudiant algérien à Paris 8 et militant au Poing Levé et à Révolution Permanente, a tenu à rappeler, expliquant avec émotion qu’« en Algérie, on est tous les jours en deuil, on compte tous les jours nos morts. » Pour expliquer les causes de ces drames, le militant a pointé la responsabilité des pays impérialistes et notamment de la France et de son histoire coloniale de la France, rappelant qu’à l’origine des flux migratoires et des naufrages se trouve « le pillage des ressources » dans les pays colonisés. Il ajoute : « et une fois qu’on arrive en France, ils nous passent une Loi Immigration, ils nous exploitent : pendant la crise sanitaire on était en première ligne de la pandémie. On compte nos morts, ils comptent leurs profits ! »
Enfin, un militant d’Utopia 56 conclue par la nécessité de répondre par la solidarité : « à la fin, il restera notre solidarité, sinon il restera rien. Alors continuons à nous battre contre ces politiques migratoires ! » Contre l’Europe forteresse et jusqu’à ce que la Méditerranée cesse d’être un cimetière, nous n’arrêterons donc pas de revendiquer l’ouverture des frontières, la libre circulation et la régularisation de toustes les sans-papiers.
Irène Karalis
22 juin
https://www.revolutionpermanente.fr/A-Paris-plusieurs-centaines-de-personnes-rassemblees-apres-le-naufrage-de-migrants-en-Mediterranee
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