La grève insurrectionnelle.
Parti pris et pour cause écrit par le Général Massu...
- Mais le premier grand objectif concret que m'avait donné le gouvernement était de faire échouer
la grève insurrectionnelle prévue par le F.L.N. pour le 28 janvier 1957.
- L'ordre de grève avait été lancé
- en français,
- en arabe
- en berbère
par les speakers d'un poste clandestin du F.L.N.
- Des tracts,
souvent manuscrits, l'avaient diffusé.
Voici le texte de l'un d'entre eux :
- «
au nom de Dieu et de l'Algérie, tu es invité à participer à la grève générale de huit jours,
qui doit commencer le lundi 28 janvier 1957.
Ceci afin d'apporter ton appui à la discussion de l'affaire algérienne à l'O.N.U.- »
- L'ordre de grève avait été lancé
- Je m'emploie donc à contrer cette grève aux diverses étapes de son déroulement :
- Préparation,
- déclenchement,
- exécution,
- conséquences.
- En ce qui concerne la préparation :
- le 21 janvier étant un lundi,
je décide dès le vendredi de faire procéder au maximum d'arrestations possibles.
L'idéal était, bien en entendu, d'appréhender tous ceux qui étaient à même de lancer
les ordre de grève, puis de les diffuser.
- Cet idéal n'était pas aussi utopique qu'on peut le penser.
Certes, les chefs suprêmes du F.L.N.,
le comité de coordination et d'exécution (C.C.E.), étaient hors de portée des autorités Française
bien à l'abri derrière les frontières Marocaines et Tunisienne ou au Caire).
Mais dans les rangs des subalternes
beaucoup ne se cachaient pas, considérant que les forces de l'ordre françaises, à peu près
impuissantes devant les terroristes, étaient encore plus inopérantes vis-à-vis des « politiques ».
- le 21 janvier étant un lundi,
.
- Le week-end précédant
est donc employé à appréhender tous ceux qui, d'après les renseignements, encore bien fragmentaires,
en notre possession, sont à même de jouer un rôle, plus ou moins important, dans le déclenchement,
puis le déroulement de la grève :
- Munis des listes d'adresses par quartiers, rues, numéros d'immeubles, qui leur ont été distribuées
en fonction de leur implantation dans Alger, les quatre régiments paras lancent simultanément
et de nuit autant d'équipes que de portes à faire ouvrir, pour embarquer en camions
les 800 à 1 200 individus signalés.
- Il ne suffisait pas d'appréhender : il fallait « mettre à l'ombre ».
Le lieu choisi pour l'internement des suspects fut une cour entourée de petits bâtiments,
dépendant de l'école des transmissions militaires de Ben-Aknoun, dans la banlieue d'Alger.
- Le week-end est bien employé.
- Munis des listes d'adresses par quartiers, rues, numéros d'immeubles, qui leur ont été distribuées
.
Plusieurs centaines de suspects
- sont rassemblés à Ben-Aknoun, lorsque se lève l'aube du 28 Janvier 1957.
- Il faut souligner que l'opération dite « opération champagne » avait été faite de manière
à entraîner le minimum de suites facheuses.
- La préfecture d'Alger
et en conséquence, les services de police avaient été « mis dans le coup » de la préparation.
- Un commissaire de police, M. Ceccaldi Raynaud,
fut même placé à la direction du camp d'internement improvisé, ce n'était pas une sinécure,
car il se trouvait en butte aux protestations d'innocence et aux réclamations simultanées
d'un grand nombre d'individus arrachés à leurs foyers et mis brusquent en situation de promiscuité
qui les encourageait, surtout hors de la vue des paras , à relever la tête.
- La préfecture d'Alger
- J'avais également associé à mon action la population européenne.
- En effet, les trois attentats qui l'avaient endeuillée, le samedi soir précédent,
avaient avivé un peu plus une exaspération dont je redoutais les effets :
- Vers 17 h 30, trois bombes à retardement avaient explosé presque simultanément dans un rayon
de cent mètres, à la brasserie « Otomatic », à la « Cafétéria », toutes deux rue Michelet, et
à la brasserie « le Coq Hardi », rue Charles-Péguy.
- Quatre femmes européennes tuées, une fut si déchiquetée qu'on ne put l'identifier immédiament ,
deux jeunes filles furent gravement blessées, une cinquantaine de personnes, dont vingt femmes
atteintes et plusieurs mutilées.
- En effet, les trois attentats qui l'avaient endeuillée, le samedi soir précédent,
La Brasserie Otomatic rue Michelet .
Je fis alors publier le communiqué suivant :
En cas d'attentat,
il faut à tout prix éviter les attroupements et les embouteillages, afin, d'une part, de permettre
l'évacuation rapide des victimes et, d'autre part, de ne pas présenter aux assassins une cible de choix.
Il est donc essentiel de ne pas se précipiter vers les lieux des attentats par simple curiosité et encore moins
par vil désir de vengeance.
En même temps, je faisais lâcher par hélicoptère au-dessus des terrasses de la Casbah des tracts
incitant les musulmans à se rendre à leur travail, dans l'espoir de diminuer le le nombre des oisifs
et des promeneurs, qui deviennent trop souvent des cibles en cas d'attentat.
.
http://algeroisementvotre.free.fr/site0301/bataille/massu003.html
.
Les commentaires récents