La statue de l'Emir Abdelkader, leader historique algérien et héros de la guerre d'indépendance contre la France, sur la place du même nom dans le centre de la capitale Alger, le 28 décembre 2022. (Photo d'illustration, AFP)
- La création de cette instance de dix membres avait été annoncée en août dernier à Alger par les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune
- Il s'agit de « travailler sur l'histoire de l'Algérie contemporaine, pour mieux se comprendre et réconcilier les mémoires blessées»
PARIS: La commission d'historiens français et algériens créée pour travailler sur la colonisation française et la guerre en Algérie a tenu sa première réunion mercredi, a annoncé l'Elysée en dévoilant la composition côté français de cette instance.
Les cinq historiens français sont Benjamin Stora (également co-président de la commission), Florence Hudowitz (conservatrice au MUCEM), le professeur des universités Jacques Frémeaux ainsi que les historiens et enseignants universitaires Jean-Jacques Jordi et Tramor Quemeneur, a indiqué l'Elysée.
"Cette commission a tenu sa première réunion ce jour, mercredi 19 avril", précise le communiqué.
La création de cette instance de dix membres avait été annoncée en août dernier à Alger par les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune. Il s'agit de "travailler sur l'histoire de l'Algérie contemporaine, pour mieux se comprendre et réconcilier les mémoires blessées", rappelle le communiqué.
Cette commission indépendante "travaillera d'abord sur les origines de la colonisation française en Algérie, au XIXe siècle, en dressant un inventaire des archives déposées en France et en Algérie, et qui traitent particulièrement de la conquête coloniale", précise le communiqué.
D’autres sujets pourront ensuite être abordés concernant "la période du XXe siècle, en particulier la séquence de la guerre et de la décolonisation", ajoute l'Elysée.
SOURCE : https://www.arabnews.fr/node/371636/monde-arabe
La Commission « pourra solliciter les avis et les observations d’autres historiens dont les travaux et expertises sont reconnus en la matière », ajoute-t-on encore.
L’Elysée a rappelé que les cinq historiens français sont Benjamin Stora, Professeur des universités, Florence Hudowitz, conservatrice au MUCEM, Jacques Frémeaux, Professeur des universités, Jean-Jacques Jordi et Tramor Quemeneur, historiens et enseignants universitaires. Ces historiens avaient été nommés au mois de janvier dernier.
Auparavant, fin novembre plus précisément, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait désigné Mohamed El Korso, Idir Hachi, Abdelaziz Fillali, Mohamed Lahcen Zighidi et Djamel Yahiaoui, pour faire partie de cette commission. Mohamed Lahcen Zighidi, côté algérien et Benjamin Stora, côté français, co-président cette commission.
SOURCE : https://inter-lignes.com/algerie-france-premiere-reunion-de-la-commission-mixte-dhistoriens/
RAPPELONS-NOUS
C'était en janvier 2023
Un historien révisionniste dans la commission mixtesur la guerre d’Algérie risquede faire polémique
DIA-27 janvier 2023 : Cinq mois après avoir été annoncée, la mise en place d’une commission mixte d’historiens, mesure phare du dialogue mémoriel esquissé entre Paris et Alger, Benjamin Stora a annoncé la nomination de cinq historiens français ce jeudi 26 janvier. Ils seront appelés à travailler conjointement avec leurs homologues algériens, déjà nommés par Alger. M. Stora coprésidera la commission mixte au côté de Mohamed Lahcen Zeghidi, ancien directeur du Musée national du moudjahid. La liste proposée par Paris comprend, outre M. Stora, Tramor Quemeneur, auteur de nombreux ouvrages sur la guerre d’Algérie, qui officiera comme secrétaire général de la partie française de la commission, Jacques Frémeaux, spécialiste de la conquête française de l’Algérie, Florence Hudowicz, conservatrice en chef du patrimoine et co-commissaire de l’exposition sur l’émir Abdelkader, au Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MUCEM), à Marseille, en 2022, et surtout Jean-Jacques Jordi, historien français d’origine pied-noire et auteur d’ouvrages sur les Européens d’Algérie. Ce dernier risque de faire débat puisqu’il est partisan d’une campagne contre le FLN qu’il accuse d’avoir fait disparaitre plusieurs milliers d’Européens.
Jean-Jacques Jordi est l’historien des pieds noirs et adulé par les nostalgiques de l’Algérie française. Dans son livre : « Un silence d’État » (Éditions Soteca, octobre 2011) où il fournit des listes de personnes disparues présumées décédées entre le 1er novembre 1954 et le 31 décembre 1962, soit 1.583 personnes, dont 1.438 Européens et 145 Français musulmans ». Ce livre qui alimente l’esprit revanchard des nostalgiques de l’Algérie française et autres anciens partisans ou sympathisants de l’OAS.
Dans une vidéo, il accuse ouvertement le FLN d’avoir exécuté les européens après le 5 juillet 1962, d’avoir enlevé plus de 4000 européens et d’avoir créé des camps d’internements et de pratiquer la torture. Des faits en réalité qui ont été effectués par l’armée coloniale et par l’OAS entre 1961 et 1962.
Les prises de position anti-algérienne de cet historien révisionniste risquent de créer des tensions au sein de cette commission qui est déjà compliquée.
D’autant que Benjamin Stora a écarté de cette commission plusieurs historiens français connus pour leur bonne connaissance du dossier de la guerre d’Algérie et leur étroite collaboration avec l’Algérie dans le dossier commun. C’est le cas notamment de l’historien Fabrice Riceputi, qui travaille sur les disparus de la bataille d’Alger, d’Emmanuel Blanchard, directeur adjoint de Sciences Po Saint-Germain-en-Laye et auteur d’une Histoire de l’immigration algérienne en France ainsi et surtout d’Olivier Le Cour Grandmaison.
La tâche de la commission est semée d’embûches et s’annonce délicate. Elle est exposée à bien des critiques, dont la principale tient dans la commande gouvernementale associée à cette commission, et donc sa vulnérabilité aux aléas d’une relation diplomatique volatile. Sans compter l’hypersensibilité que conserve dans les opinions publiques, des deux côtés de la Méditerranée, la mémoire de la guerre d’Algérie, avec ses blessures toujours à vif et ses zones d’ombre en quête d’éclaircissements. Si le caractère officiel d’une telle commission mixte est inédit, il reste à évaluer ce qu’elle apportera de plus par rapport à d’autres formats conjoints – et non officiels – qui l’avaient précédée.
Amir Hani
« "Récits d'Algérie" Le témoignage des aînés *** Un livre a été écrit *** Un site est né
http://www.micheldandelot1.com/premiere-reunion-de-la-commission-d-historiens-sur-la-colonisation-en--a214065791
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