TV : LUNDI
Série documentaire
Il y a soixante ans, après huit années d’une guerre sanglante, l’Algérie devenait indépendante, mettant ainsi fin à plus d’un siècle de présence française. Massacres de Sétif en 1945, bataille d’Alger en 1957 ou encore exode des pieds-noirs en 1962… Le conflit est émaillé de nombreux événements et les pertes sont importantes. Du côté français, plus de 30 000 militaires français trouvent la mort, tandis que des centaines de milliers d’Algériens sont tués. Aujourd’hui encore, les tabous autour de cette guerre persistent, malgré les tentatives successives des chefs d’État français d’apaiser les mémoires - comme Emmanuel Macron, qui, en janvier, reconnaît la responsabilité de la France dans le massacre de la rue d’Isly à Alger après la signature des accords d’Evian en 1962.
À l’occasion de cet anniversaire historique, cette série documentaire en cinq épisodes - dont le premier est diffusé ce soir et les reste tout au long de la semaine - dessine une fresque précise des événements. De la conquête française de 1830 à la Toussaint rouge de novembre 1954 en passant par le plan de Constantine en 1958, tous les événements sont abordés de manière exhaustive dans ce programme réalisé par Georges-Marc Benamou et coécrit avec l’historien Benjamin Stora.
Sans tabou aucun, l’histoire de l’indépendance algérienne se dessine devant nos yeux, illustrée par des archives vidéos inédites, ainsi que des témoignages touchants de témoins directs ou de leurs descendants. Porté par la voix énergique de l’acteur Benoît Magimel, ce programme remarquable dresse une chronologie incarnée de ce conflit complexe, ayant marqué autant le peuple algérien que français. SR
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« De nos frères blessés », « l’Ombre d’un mensonge », « Bruno Reidal » : les films à voir cette semaine
De nos frères blessés, de Hélier Cisterne
L’Histoire a oublié, ou presque, son nom. Il se nommait Fernand Iveton. Il fut le seul Européen guillotiné pendant la guerre d’Algérie. Condamné à mort en 1956, parce que considéré comme « traître à sa patrie », la France, lui qui se disait Algérien, fut reconnu coupable d’avoir déposé une bombe. Exécuté pour l’exemple, à l’âge de 30 ans en 1957, alors que faisait rage la bataille d’Alger. Mais absent des livres d’histoire, parce qu’il n’était ni un intellectuel ni un homme politique. Né sur les hauteurs de la ville blanche, Iveton était un simple ouvrier, un soutier du syndicalisme, un anonyme militant communiste, comme son père. Son procès ne fit aucun bruit. Et ce n’est qu’après sa mort que Sartre se fendit d’un texte, le Temps des assassins.
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