La commune du Val d’Oise a baptisé l’une de ses rues du nom de l’avocat algérien nationaliste, assassiné par l’armée française pendant la guerre d’Algérie. Un pas de plus vers l’apaisement voulu par les présidents Macron et Tebboune.
Malika Boumendjel, la veuve de l’avocat algérien Ali Boumendjel, le 5 mai 2001. © Eric Feferberg/AFP
Le 29 novembre, la ville de Gonesse (95) a dévoilé la plaque d’une allée au nom de l’avocat nationaliste algérien Ali Boumendjel, dont Emmanuel Macron a reconnu en 2021 qu’il avait été « torturé et assassiné » par l’armée française pendant la guerre d’Algérie.
La plaque portant son nom a été apposée sur une allée du quartier populaire de la Fauconnière. Une autre allée de ce même quartier a également été baptisée du nom de Fanny Pech, « ancienne directrice d’école et élue de la ville il y a plusieurs années qui était rapatriée d’Algérie », a précisé un communiqué de la municipalité.
« Ces deux évènements s’inscrivent dans la volonté du maire d’une démarche de conciliation des mémoires, dans le respect de chaque récit, l’année des 60 ans de la fin de la guerre d’Algérie et de l’histoire d’un quartier symbolique », a fait valoir la ville dirigée par le socialiste Jean-Pierre Blazy.
Une première en France
Cette inauguration revêt une importance symbolique. C’est « la première fois à ma connaissance en France » qu’a été dévoilée la plaque d’une rue au nom d’Ali Boumendjel, « ce militant algérien pour la démocratie, pour la paix et pour l’indépendance de l’Algérie », a souligné l’historien Benjamin Stora, spécialiste de la guerre d’Algérie.
« La bataille continue pour le respect des droits de l’homme, une société plus juste et égalitaire, et qui doit affronter avec lucidité les passés douloureux », a écrit l’historien français qui a remis un rapport sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie, en janvier 2021 au président de la République.
Début mars 2021, Emmanuel Macron a reconnu, « au nom de la France », que l’avocat nationaliste Ali Boumendjel avait été « torturé et assassiné » le 23 mars 1957 par des soldats de l’armée française au moment de la bataille d’Alger, contredisant la thèse officielle d’un suicide.
Cette étape s’inscrivait dans la série des événements organisés depuis l’arrivée du chef de l’État en 2017 pour tenter de « construire une mémoire apaisée et commune » sur la colonisation de l’Algérie et la guerre ayant conduit à son indépendance en 1962.
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