La présidence française s’exprime pour la seconde fois en deux jours sur la guerre d’Algérie. Après la condamnation réitérée, lundi 16 octobre, par le président Emmanuel Macron des « crimes inexcusables » commis sur des Algériens le 17 octobre 1961, un hommage sera rendu ce mardi 18 octobre aux soldats français ayant pris part au conflit.
La cérémonie marque l’anniversaire de la loi de 1999 qui reconnaît comme « guerre » ce qui s’est passé en Algérie entre 1954 et 1962. Elle est prévue à l’hôtel des Invalides et sera présidée par Emmanuel Macron, annonce l’Elysée dans un communiqué qui constitue une déclaration forte sur le conflit et les exactions qui ont été commise.
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La fin de la guerre en 1962 ne fut « ni dans les faits ni dans les cœurs », la fin de cette histoire. « Deux nations en sortaient ébranlées, bouleversées, endeuillées », écrit la présidence française, qui rappelle au passage quelques chiffres clés liés à la mobilisation et aux victimes militaires françaises pendant la guerre : en sept ans et demi, près d’un million et demi de soldats ont été envoyés se battre en Algérie, 23 000 y sont morts et plus de 60 000 ont été blessés et « tous furent marqués à vie par ce conflit », dans lequel « à la violence des combats, s’ajoutait la cruauté des attentats ».
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L’Elysée dit reconnaître « avec lucidité » que des actes de « torture » et même de « terrorisme » ont été commis, « envers et contre toutes les valeurs d’une République fondée sur la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen », soulignant néanmoins qu’il s’agissait de l’œuvre d’une « minorité » et d’une « poignée » de combattants qui se sont placés « hors République ».
« Dérives criminelles » durant la guerre d’Algérie
« Reconnaître cette vérité ne doit jamais nous faire oublier que l’immense majorité de nos officiers et de nos soldats refusa de violer les principes de la République française. Ces dérives criminelles, ils n’y ont pas souscrit, ne s’y sont pas soumis, et s’y sont même soustraits », lit-on dans la déclaration. En 1961, c’est la loyauté de la majorité de ces soldats qui a fait « tenir » la République lors du putsch des généraux, écrit la présidence française.
Les soldats revenus d’Algérie « n’ont pas été accompagnés et soutenus comme ils auraient dû l’être », reconnaît-elle, ajoutant que les familles des disparus vivent dans le « désarroi » de ne pas connaître le sort des leurs. La déclaration rappelle qu’un hommage a été rendu récemment à 652 d’entre eux, ainsi qu’aux Harkis, dont le président Macron a « reconnu le sort singulier » et auxquels il a « demandé pardon ».
« Nous avons compris que nous n’avancerions pas en fermant les yeux », indique l’Elysée, exprimant « la profonde reconnaissance » de la France à « tous ceux qui furent engagés dans cette guerre et ne se sont pas affranchis, dans l’accomplissement de leur devoir, de leur conscience républicaine ». « La force morale dont ils ont fait preuve pendant et après, là-bas comme ici, les honore et nous oblige », conclut la déclaration.
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