Pour le comédien Kad Merad, « le film a une tonalité politique, par le prisme de la comédie ».
Citoyen d’honneur est le remake d’un film argentin, El Ciudadano ilustre, de Mariano Cohn et Gastón Duprat, sorti en 2017 (capture d’écran)
Le retour en Algérie d’un enfant du pays qui a réussi : l’acteur français Kad Merad confie à l’AFP avoir été touché par son rôle teinté « d’une résonance très personnelle » dans Citoyen d’honneur, une comédie aigre-douce en salles en France mercredi.
Né en 1964 à Sidi Bel Abbès d’une mère berrichonne et d’un père algérien, Kad Merad – Kaddour Merad de son vrai nom – n’a vécu que deux ans en Algérie avant que ses parents ne s’installent définitivement en France.
Dans Citoyen d’honneur, il campe un écrivain français d’origine algérienne récompensé par le prix Nobel. En perte d’inspiration, il accepte l’invitation de son village natal.
Un retour aux sources contrasté : au-delà des honneurs, certains viennent lui demander des comptes sous la pression des islamistes locaux, tandis que le film montre un pays en proie aux difficultés politiques et à la censure, avec une jeunesse éprise de liberté.
Citoyen d’honneur est le remake d’un film argentin, El Ciudadano ilustre de Mariano Cohn et Gastón Duprat, sorti en 2017 en France.
« Une résonance très personnelle »
« Beaucoup de choses m’ont touché car il y a forcément une résonance très personnelle », confie Kad Merad. « Je suis né en Algérie. Je ne me revendique pas comme Algérien, mais comme un Français avec des racines. »
« Mes parents se sont installés en Algérie deux ans avant ma naissance, mais sont revenus en France car un couple franco-algérien, c’était compliqué… », ajoute l’acteur.
« Le film a une tonalité politique, par le prisme de la comédie. On ne pouvait pas ne pas montrer les manifestations de la jeunesse. Les relations entre la France et l’Algérie sont très particulières, compliquées… Je souhaite vraiment qu’une sérénité s’installe enfin… », confie Kad Merad, qui a participé au voyage officiel en Algérie du président français François Hollande en 2012.
« Le président [Emmanuel] Macron m’a invité à son tour il y a quinze jours, mais j’étais en tournage à l’étranger », précise-t-il.
Mohamed Hamidi, le réalisateur de Citoyen d’honneur (tourné au Maroc), a souhaité « montrer l’Algérie avec toutes ses richesses, ses espoirs mais aussi ses défauts : un pouvoir autoritaire et une jeunesse qui n’est pas entendue ».
« En Algérie, même si quelques films et séries étrangères commencent à s’y tourner, ce n’est pas encore évident », a déclaré le réalisateur à Allo Ciné. Il confiait craindre qu’on ne l’autorise pas à y tourner un tel scénario, qui aborde « l’Algérie d’aujourd’hui avec toute sa complexité ».
Les commentaires récents