« Les Algériens ont une peur terrible de la différence », tel est le verdict abrupt que le poète et romancier Mustapha Benfodil livre à son collègue Youcef Zirem. Ce dernier a entrepris d’interroger vingt-deux écrivains algériens à propos de leur trajectoire, de leur art, de leurs engagements et de leur rapport à un pays en proie à un système politique qui ne tolère aucune contestation. À l’exception de Boualem Sansal, la plupart des auteurs qui s’expriment sont peu ou pas connus en France. Loin des clichés et des normes d’une grande partie du milieu littéraire français, qui continue d’entretenir une relation ambiguë avec l’Algérie et ses écrivains, ces « Algériens ont des choses à dire sur eux-mêmes », affirme ainsi Chawki Amari. La nécessité impérieuse d’écrire y compris lorsque le climat politique est incertain ou dangereux est une constante chez la plupart, parmi lesquels le poète et éditeur Lazhari Labter. Est également souligné le rapport décomplexé à la langue française, et s’affirme l’indignation récurrente à l’égard d’un régime peu enclin à favoriser la culture et, plus particulièrement, le secteur de l’édition.
Ilham Dewanda
https://www.monde-diplomatique.fr/2022/10/DEWANDA/65211
.
Les commentaires récents