L'association Génération Harkis, dont le siège est à Valras-Plage, a déposé plainte auprès du procureur de Béziers pour diffamation, après la diffusion sur TikTok d'une vidéo.
INFO MÉTROPOLITAIN/ L’association Génération Harkis et leurs amis, présidée par Mohamed Djafour, dont le siège est à Valras-Plage, dans l’Hérault, a saisi d’une plainte le procureur de la République de Béziers pour diffamation, après la diffusion d’une vidéo sur la télé du site TikTok où les Harkis sont accusés de « traîtres ».
« Je confirme cette information, mais, je préfère ne pas en dire plus, l’avocate de notre association qui est du barreau de Béziers a bien déposé plainte le 5 août dernier auprès du procureur de la République, nous avons formellement identifié celui qui a mis en ligne cette vidéo, toujours visible ce lundi sur la TV de TikTok, le procureur de Béziers dispose donc de so
n identité et de son adresse, en région parisienne », révèle ce lundi Mohamed Djafour à Métropolitain.
Dans cette vidéo, le suspect visé dans la plainte apparait sur les lieux du Mémorial national du Camp de Rivesaltes, au nord de Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales, a l’occasion des cérémonies organisées le week-end du 1er et 2 juillet derniers, lors du 60ème anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie, auquel toutes les associations harkis et pieds-noirs, ainsi qu’un représentant de l’Armée française ont participé.
« Cet événement a rendu hommage aux 20 000 Harkis qui ont transité dans « ce camp de la honte », où ils ont vécu dans des conditions déplorables; ils ont assisté au décès de nombreux algériens, surtout des enfant morts de froid et de malnutrition enterrés sur place sans sépulture », rappelle Mohamed Djafour.
Que s’est-il passé début juillet à Rivesaltes? Lors de ce moment d’hommages et de retrouvailles, un individu a pénétré dans le Mémorial avec l’intention de provoquer et de qualifier les Harkis de « traître » avec la prononciation en langue arabe dans une vidéo avec en arrière fond la musique et le chant de l’hymne révolutionnaire algérien. Il a ajouté qu’il ne « faut jamais trahir son pays, surtout l’Algérie. »
« Cette intrusion dans un lieu de mémoire historique en vue d’insulter les Harkis, soldats de l’armée française est scandaleuse et inacceptable par un individu qui se dit « franco-algérien » né en France et dont les parents ont tout fait pour demander leur naturalisation française. Cet acte est similaire a l’introduction d’une personne antisémite dans un mémorial de la Shoah, qui insulte les juifs sur fond de musique et de chant militaire allemand », dénonce le président de Génération Harkis.
Le contenu du texte de l’auteur de cette vidéo TikTok met en ébullition la grande famille des harkis et des pieds-noirs : « Salam à tous, je suis dans un camp, vous savez un camp mémorial des harkis, qui se trouve à Perpignan dans le Sud. J’ai fait une vidéo pour le soixantième ou les 60 ans de l’indépendance de l’Algérie contre le …où est ce qu’ils vivaient les harkis. Je suis venu ici pour leur montrer que faut jamais trahir son pays, surtout l’Algérie. Ne trahissez jamais l’Algérie. Mais avant de partir, j’ai accroché ça, en l’occurrence le maillot de l’equipe nationale algérienne de football aux couleurs du drapeau de l’Algérie. J’ai accroché le maillot de l’Algérie, voilà, dans un camp de harkis. N’oubliez jamais, c’est notre pays l’Algérie, c’est un grand pays. N’oubliez pas les gens qui sont morts pour l’Algérie, n’oubliez pas l’histoire. Ici je suis dans un camp de harkis, où est ce qu’ils les ont accueillis la France. »
En 1954, Hélène et Fernand Iveton tombent amoureux. Avec lui elle part pour Alger, découvre sa beauté et l'attachement que Fernand porte à son pays. Alors que l'Algérie et la France se déchirent, leur vie bascule. L'histoire vraie du combat d'un couple pour la liberté.
• Titre original : De nos frères blessés • Support testé : Blu-ray • Genre : drame, biopic • Année : 2020 • Réalisation : Hélier Cisterne • Casting : Vincent Lacoste, Vicky Krieps, Jules Langlade, Marc Brunet, Thomas Ducasse, Jeanne Carré, Raphaël Thiéry, Yoann Zimmer • Durée : 1 h 34 mn 13 • Format vidéo : 16/9 • Format ciné : 1,85/1 • Sous-titrage : français • Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 français • Bonus : commentaire audio de Hélier Cisterne - Dehors, premier court métrage de Hélier Cisterne (2002, 27 mn 27) - bande annonce (1 mn 49) • Éditeur : Diaphana Editions Video
Commentaire artistique
En 2016, l'ouvrage « De nos frères blessés » de Joseph Andras reçoit le prix Goncourt du premier roman. Cet ouvrage est consacré à Fernand Iveton, militant communiste rallié au FLN, qui sera le seul européen parmi les 198 prisonniers guillotinés de la guerre d’Algérie. Il a été exécuté le 11 février 1956 à la suite du jugement expéditif rendu par le tribunal militaire d’Alger présidé par le juge Roynard. Torturé dès son arrestation Fernand Iveton n’a pu compter pour sa défense que sur deux avocats commis d’office. Son recours en grâce est rejeté par le président René Coty après l’avis négatif du garde des Sceaux François Mitterrand (qui abolira la peine de mort en 1981 !) et du président du conseil Guy Mollet. Le prix Goncourt raconte sous forme de fiction le destin de cet homme et de son entourage, notamment sa femme Hélène et son ami Henri, en s’appuyant sur l’ouvrage de référence de Jean-Luc Einaudi « Pour l’exemple, l’affaire Fernand Iveton » (1986) basé sur le témoignage d’Hélène Iveton. Cette histoire forte mais romancée sur un sujet ultrasensible, voire tabou, concernant les exactions françaises durant la guerre d’Algérie a suscité deux adaptations, l’une pour le théâtre en 2018, l’autre pour le cinéma en 2022 avec le film De nos frères blessés. Le scénario est écrit par Katell Quillévéré et Hélier Cisterne, ce dernier étant par ailleurs le réalisateur. Ce biopic fidèle et évocateur a pu compter sur l’engagement de deux excellents interprètes : Vicky Krieps et Vincent Lacoste qui jouent Hélène et Fernand. L’ami et militant Henri Maillot est incarné par Yoann Zimmer, Pascal Iveton par Marc Brunet et Jacqueline Gerroudj par Myriam Ajar. Si cet excellent casting sert admirablement un récit intense, entrecoupé de flash-backs, De nos frères blessés doit une part de son intensité à la qualité de sa reconstitution : tourné en partie à Alger, le film possède une superbe photographie avec travellings et plans-séquence signée d’Hichame Alaoulé qui met en valeur le soin apporté aux décors et aux costumes. Histoire extraordinaire d’un homme ordinaire qui croyait en ses convictions politiques et qui a toujours clamé (sans qu’on ne l’écoute) n’avoir voulu provoquer que des dégâts matériels, De nos frères blessés prolonge avec exemplarité le souhait du romancier : rendre justice et saluer la mémoire du militant. Sous sa forme filmique, l’engagement constant du personnage, sa rencontre avec sa future épouse Hélène et leur passion réciproque, réunit tous les ingrédients d’un grand film politique qui ne craint pas de soulever le voile sur des turpitudes historiques longtemps dissimulées (la face cachée de la république dirigée par la gauche…). Il accomplit un joli travail de mémoire sur cet ouvrier tourneur presque oublié dans les méandres de la guerre d’Algérie, même si son cas fut dénoncé, entre autre, par Jean-Paul Sartre (« Nous sommes tous des assassins », 1958). Le film, sans négliger le contexte et les faits, qui sont souvent dépeints avec une subtilité exemplaire (cf. communismes au pouvoir, clivages dans le conflit algérien, etc.), propose une vision plus intime de cet anti-héros en s’attachant au couple. Le portrait d’Hélène compte autant que celui du militant. Dans un registre peu ordinaire, Vincent Lacoste incarne avec sincérité la banalité de son personnage, mais c’est Vicky Krieps qui capte l’attention et s’impose grâce à son jeu mêlant douceur et engagement. De nos frères blessés est un film passionnant qui interroge ponctuellement sur la complexité des relations franco-algérienne et qui n’esquive pas les zones d’ombre d’une période trouble de notre histoire. On peut regretter le parti pris cinématographique de privilégier principalement les relations du couple au détriment des faits contextualisés et de ne pas posséder l'âpreté du film La Question (1977) de Laurent Heynemann. Quoi qu’il en soit, De nos frères blessés mérite d’être vu pour son indéniable intérêt historique et pour Fernand Iveton, personnage longtemps oublié des livres d’histoire. Édifiant.
Commentaire technique
Image : copie HD, superbe définition et excellent piqué sur les détails, texture argentique fine et régulière (tourné en Super 35 mm), gestion naturaliste du contraste, image lumineuse, basse lumière avec du détail dans les ombres, noirs soutenus, étalonnage typé et colorimétrie réaliste aux teintes naturelles nuancées
Son : mixage français 5.1, dialogues clairs, excellente dynamique sur les ambiances (rue, tribunal) et la musique suggestive d’Emile Sornin, spatialisation naturaliste aux effets surrounds immersifs et naturels (prison, usine, salle du tribunal), LFE efficace
Le président français Emmanuel Macron est attendu le 25 août à Alger, dans le cadre des tentatives françaises de regagner la confiance de la Nouvelle Algérie, qui avait à maintes reprises, exprimé par le biais de sa haute autorité, sa rupture avec l’attitude des anciens dirigeants au sujet des relations algéro-françaises.
La souveraineté nationale, avant tout
Le président Tebboune, intronisé à la magistrature suprême, à l’issue des élections démocratiques et libres du 12 décembre 2019, post-hirak béni, avait exprimé à ses interlocuteurs français, que l’Algérie nouvelle ne badine pas avec sa souveraineté nationale, et l’interdiction du survol de l’espace aérien algérien par les avions français en activité au Mali, dans le cadre de l’opération Barkhane, signe la première action digne de nom de remettre les pendules à l’heure au sujet de la souveraineté nationale, chèrement acquise et legs des sacrifices de nos glorieux martyrs. Cette action avait été d’ailleurs accompagnée par un rappel à l’ordre de l’ancien ambassadeur français à Alger, Xavier Driencourt, qui se comportait à l’instar de ses prédécesseurs Bernard Bajolet et Bernard Emié, comme si l’Algérie était un « département » d’outre-mer. Ces diplomates bénéficiaient durant les dernières décennies de toutes les largesses et facilités leur permettant de foutre leurs nez dans les activités politiques, économiques, culturelles, sportives, médiatiques et société civile, soutenus, il faut bien le préciser par les néocolonisés de la 5ème colonne. L’establishment français était impliqué dans toutes les tentatives de déstabilisation du pays visant à maintenir son tutorat. La volonté politique des nouveaux dirigeants du pays et la détermination de tout un Peuple, en ont décidé autrement. Le retour à l’ordre constitutionnel via des élections législatives locales, l’amendement de la constitution permettant la séparation du pouvoir politique de celui de l’argent, et la mise en œuvre d’une nouvelle stratégie de développement des capacités intrinsèques du pays, devançaient les plans concoctés et élaborés dans les officines néocoloniales et des nostalgiques de l’Algérie française.
La nouvelle Algérie n’est plus la vache à traire
La France a été le grand bénéficiaire sur le plan économique des deux dernières décennies, via ses entreprises et son Medef, en ratissant large en matière d’octroi de projets, et via un accord d’association avec l’Union européenne qui a légitimé le bradage des richesses nationales et favorisé le transfert à la limite de la légalité de l’argent des algériens issu des revenus des hydrocarbures. Les lois adoptées par les différents gouvernements étaient faites conformément aux plans de pillage règlementé, mis en service au profit des entreprises françaises et des cabinets de consulting et d’expertises.
Aujourd’hui, l’Algérie revient en force sur la scène internationale, grâce à son engagement pour un nouvel ordre mondial multipolaire, et les partenaires se bousculent pour conclure des accords de partenariat avec l’Algérie. Compte tenu de l’expérience vécue avec la France, Paris a peu de chance de réussir la conclusion de faramineux contrats pour sauver les entreprises françaises. Paris n’inspire plus confiance, car les expériences vécues nous révélaient que la France veut maintenir l’Algérie comme un marché pour écouler ses produits, et n’est jamais prêtes à aller bâtir un partenariat économique gagnant-gagnant. La redynamisation de l’appareil propagandiste, du lobby très actif au niveau des administrations et le lancement de l’offensive culturelle maquillée en activités littéraires et artistiques pour ressusciter les symboles de la colonisation, comme Yves Saint-Laurent et Albert Camus, ont peu de chance d’aboutir devant la détermination des nouveaux dirigeants algériens soucieux de mettre l’Algérie, dans la place qu’elle lui sied dans le concert des nations, conformément à la fidélité du serment de nos glorieux martyrs.
Les engagements non tenus de Macron
Comme l’ont bien souligné les Ukrainiens, Macron promet la chose et fait son contraire. Pour mieux illustrer cela, ils viennent d’enrichir la langue française du verbe « macroner ». Emmanuel Macron s’est rendu deux fois en Algérie, une fois en tant que candidat de la présidentielle française de 2017 et une autre en tant que locataire de l’Élysée. Et à chaque fois, il déçoit les Algériens, sa promesse de proclamer la colonisation française de l’Algérie comme un crime contre l’humanité, n’était qu’une chimère et de la poudre aux yeux, démentie par sa déclaration d’effacer l’histoire d’une nation appelée l’Algérie.
Le dossier de l’énergie sur la table
Il n’est pas exclu, que le président français abordera avec les dirigeants Algériens, le dossier énergétique lié à l’approvisionnement de l’Europe en gaz Algérien. Si rien n’a été dit sur les dossiers qui seront mis sur la table des discussions et négociations entre les deux parties, il en demeure que certains indices plaident pour la reprise de l’approvisionnement via le GME, desservant l’Espagne, via le Maroc. Une reprise indispensable pour la relance du gazoduc MidCat (Midi-Catalogne), reliant l’Espagne à la France et qui intéresse en premier lieu l’Allemagne dont le chancelier Olaf Scholz, en a fait allusion, il y a quelques jours, en évoquant la stratégie à court terme de son pays, pour faire face à la dépendance de Berlin au gaz russe.
Pour s’affranchir du gaz russe, comme le souhaite l’Union européenne, Bruxelles est favorable à la relance du projet MidCat, ce gazoduc reliant l’Espagne à la France, lancé en 2013 puis abandonné en 2019. Il prévoit un tuyau de 230 kilomètres partant d’Hostalric, au nord de Barcelone, pour rejoindre Barbaira, à l’est de Carcassonne, en traversant les Pyrénées. L’Espagne pousse à fond le projet. À la faveur de la crise ukrainienne, le pays s’imagine devenir un grand « hub gazier » reliant le sud et le nord de l’Europe. Les infrastructures sont déjà là, avec sept terminaux de GNL, soit un quart des capacités de l’UE, où accostent des méthaniers en provenance d’une quinzaine de pays, et deux gazoducs reliés à l’Algérie, dont l’un a toutefois été arrêté en novembre par le gouvernement algérien, en raison des tensions avec le Maroc.
Mais l’Espagne manque d’interconnexions avec la France, au point que 60% de la capacité disponible dans les terminaux espagnols n’est pas utilisée. Aujourd’hui, l’Espagne peut représenter jusqu’à 6% de l’alimentation en gaz de la France. Avec cette nouvelle infrastructure, les volumes de transit seraient doublés, permettant de réduire significativement la dépendance de la France au gaz russe. Début 2019, les régulateurs français et espagnols avaient pourtant contribué à l’enterrement du projet. Évalué à 440 millions d’euros, il était alors jugé à la fois trop cher et non indispensable.
A priori, les Algériens sont peu intéressés par les soucis franco-espagnols d’approvisionnement en gaz, préférant renforcer leur partenariat stratégique avec l’Italie, un partenariat loin des alliances de connivence comme ce fût le cas avec Madrid, dont le gouvernement de Pedro Sanchez avait trahi la confiance d’Alger et des intérêts de son peuple pour s’aligner sur la position coloniale du Maroc dans le dossier du Sahara Occidental. Sur ce registre, il est clair que Paris s’aligne aussi sur la position marocaine, comme l’illustre bien son véto pérennisé au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, évitant à Rabat des sanctions internationales et privant un peuple de bénéficier du droit d’autodétermination.
Les dossiers du Mali et la Libye
Les deux présidents évoqueront certainement les questions des crises au Mali et la Libye. Sur ce plan, il est clair que la France tente de trouver une sortie honorable du bourbier malien, dont les dirigeants sont déterminés à mettre fin à l’influence française. Les derniers actes terroristes n’ont fait que renforcer la conviction des maliens, à chasser la France de leur territoire. La relance du processus d’Alger via l’intégration de 26 000 combattants rebelles au sein des Fama, et la redynamisation du processus politique pour se doter d’institutions élues au cours de l’année 2024, ont mis fin aux velléités néocoloniales de la France de maintenir le Mali sous son joug. Le dossier libyen sera aussi sur la table et la France est pointée du doigt comme la première puissance ayant organisé la chute et l’assassinat du leader libyen Mouammar El Gueddafi. Comme à l’accoutumée, l’Algérie réclame la fin de la présence étrangère et le départ des milices étrangères, comme condition première favorisant le dialogue inter-libyen, pour une solution libo-libyenne, allant dans le sens de la tenue d’élections présidentielles et législatives permettant à la Libye de se doter d’institutions élues et libres, conformément aux résolutions onusiennes.
Le Haut Commandement de l’Armée nationale populaire (ANP) a mobilisé, dimanche, des hélicoptères relevant des Forces Aériennes pour participer aux opérations d’extinction des feux de forêts au Mont Chenoua, dans la wilaya de Tipaza, indique un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN).
« Suite aux incendies qui se sont déclarés, ce jour 14 août 2022, au niveau des forêts du Mont Chenoua, wilaya de Tipaza en 1ère Région militaire, le Haut Commandement de l’Armée nationale populaire a mobilisé des hélicoptères relevant des Forces Aériennes pour participer aux opérations anti-incendie, particulièrement dans les zones inaccessibles », précise le communiqué.
L’engagement de ce type d’hélicoptères « constitue un grand appui à l’action des détachements de l’Armée nationale populaire sur le terrain, pour venir à bout des feux dans les différentes zones forestières et les villages sinistrés. Ces détachements ont pu également sauver et évacuer les familles coincés par les feux », relève la même source.
La publicité d’attraction énoncée par HEC Montréal est condamnable à plus d’un titre. Elle cible une catégorie de personnes, notamment des femmes venant d’Algérie, mais spécifiquement celles qui sont voilées, comme si les autres n’ont pas le droit de se porter candidates à cette offre. Pourtant, cette institution de formation semble vouloir favoriser un accès universel.
Ce qui est absolument condamnable de la part de HEC, c’est l’ignorance abyssale de cette institution qui se veut ou se dit scientifique en arborant une femme voilée dans une publicité destinée à attirer des étudiantes et des étudiants algériens.
Or, l’Algérie a une histoire sanglante avec le voile islamique et islamiste et non musulman, faut-il le rappeler.
Des milliers de femmes, de jeunes filles et d’adolescentes ont été aspergées d’acide, kidnappées et violées, tuées, égorgées, éventrées, mutilées de la façon la plus barbare qui soit et c’est ce symbole, dont nous gardons les stigmatesà jamais et qui font partie de nos plus douloureux cauchemars, qui est choisi par HEC Montréal.
Ce choix, non anodin, envoie deux messages, à nous les Algériennes laïques : le premier est la banalisation des crimes commis pour imposer ce symbole dégradant qui n’est point religieux, mais patriarcal, politique, rétrograde et misogyne, et le second un affront aux parents des adolescentes à peine pubères et à toutes ces femmes innocentes arrachées à la vie sous les yeux horrifiés de leurs familles et de leurs proches dont le seul crime, si crime il y avait, était d’arborer leur chevelure tout comme le faisait la petite fille du prophète qui, elle, refusa cette injonction des islamistes il y a de cela 14 siècles.
Cupide Occident
Mes amies et amis d’Algérie ne sont point étonnés de cet Occident cupide en perdition de valeurs humanistes et qui ne sait plus quoi inventer pour maintenir sa suprématie et son hégémonie.
Le souvenir récent de l’abandon des femmes afghanes est encore vif dans nos mémoires.
À vouloir trop étreindre, on finit par étouffer.
Ce que dit HEC Montréal au pouvoir algérien à travers cette publicité décadente est que sa préférence va aux candidates voilées qui prétendent à ce programme.
Et aux Algériens en général : voilez vos filles si vous voulez qu’elles soient acceptées au Québec.
Les pays de la péninsule arabique et l’Iran n’en font pas moins, mais SANS AUCUNE CONDESCENDANCE. Leur misogynie est assumée avec arrogance et relativisée par le communautarisme occidental.
Quelle tristesse pour HEC qui gomme les femmes algériennes qui continuent de lutter pour leur dignité avec courage malgré les vicissitudes.
HEC Montréal choisit un message foncièrement patriarcal et misogyne pour communiquer avec les femmes qui se battent pacifiquement avec dignité pour leur liberté dans ce monde dit arabo-musulman. La nausée me soulève le cœur.
LEILA LESBETFÉMINISTE LAÏQUE, ASSOCIATION QUÉBÉCOISE DES NORD-AFRICAINS POUR LA LAÏCITÉ (AQNAL)
CHLEF - Le ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit, Laïd Rebiga, a indiqué samedi à Chlef que la commémoration du 177e anniversaire des enfumades de Sebih, où plus de 2.000 chouhada ont péri, était une halte pour "se remémorer les sacrifices consentis par les chouhada au service de la patrie".
Devant la grotte où le colonisateur français a perpétré, un funeste 12 août 1845, un génocide faisant périr par le feu plus de 2.000 chouhada, le ministre a affirmé que la commémoration de l’anniversaire des enfumades de Sebih, un génocide de plus qui s’ajoute à la longue liste des crimes coloniaux perpétrés en Algérie durant la période des résistances populaires, était une halte pour "rappeler à la jeunesse actuelle les sacrifices consentis par les chouhada au service de la patrie".
"Aujourd'hui, nous nous remémorons les chouhada qui ont péri dans les enfumades de Sebih, car il est du devoir des Algériens d’honorer la mémoire de ces héros, qui ont été exterminés par le feu pour avoir soutenu les résistances populaires de l’Emir Abdelkader et de Cherif Boumaza", a soutenu M. Rebiga.
Cette grotte étant un "témoin vivant de l'histoire de la région", un mémorial ou une fresque immortalisant cet événement historique y sera érigé(e) en coordination avec les autorités de la wilaya, a-t-il annoncé.
A une question de la presse concernant les dossiers liés à la mémoire nationale, notamment celui de la récupération des crânes des chouhada, le ministre a fait savoir que "le travail se poursuit au niveau des hautes commissions mises en place dans son département ministériel en toute objectivité et selon une démarche scientifique".
En marge de sa visite dans la wilaya de Chlef, le ministre a rendu visite au moudjahid Sebai Abdelkader, dit Hadj Redouane, à Aïn Merane, et s’est recueilli à la mémoire des chouhada au cimetière de la même commune.
Le ministre a, par ailleurs, assisté aux travaux d’une conférence sur les enfumades de Sebih et écouté des propositions concernant le mémorial devant immortaliser le tragique événement.
Les enfumades de Sebih à Chlef, un crime colonial ancré dans la Mémoire collective
CHLEF - Les deux enfumades de Sebih, perpétrées à Debboussa, une région située entre les communes de Sobha et Ain Mrane (Nord-ouest de Chlef), figurent parmi les plus grands massacres et crimes contre l'humanité que la Mémoire collective retiendra à jamais et qui entachent irrémédiablement le passé de la France coloniale en Algérie, notamment durant la période de la résistance populaire.
Pour venir à bout de la résistance dans la région de la Dahra, menée par l'Emir Abdelkader et Cheikh Boumaâza, la France coloniale n’a pas hésité à perpétrer durant deux années consécutives (1844 et 1845) de véritables génocides, dont les enfumades d'aout 1854 qui ont exterminé près de 1.500 personnes, brûlées vives dans la grotte de Chaâbet Lebiar, dans la région de Debboussa, commune d'Ain Mrane. Un crime de plus qui s’ajoute à la longue liste des crimes coloniaux perpétrés en Algérie.
"Si le colonialisme est déjà un crime en soi, puisqu’il repose sur une occupation injustifiée, puis une colonisation et un expansionnisme rejeté par tout le peuple algérien, dont les tribus de la région de la Dahra à Chlef et Mostaganem, ces enfumades constituent le summum de la barbarie du colonialisme, qui voulait ainsi punir les indigènes pour leur refus de se soumettre à l’ordre colonial", a estimé Mohamed Belil, professeur d'histoire moderne et contemporaine à l'université Ibn Khaldoun de Tiaret.
Soulignant l’échec cuisant de l'occupant dans la "dissimulation de ses crimes contre l'humanité", cet universitaire a cité pour preuve les correspondances de responsables et dirigeants français qui ont révélé "leur atrocité et brutalité, au grand jour".
Il a cité notamment la correspondance du Maréchal Bugeaud au colonel Pelissier dans laquelle il lui intimait l’ordre de poursuivre les membres de la tribu des Ouled Riah, dans les montagnes de la Dahra à Mostaganem, et de les enfumer, comme l'avait fait Cavaignac, en juin 1844, avec la tribu Sebih d’Ain Mrane.
En effet, la région de la Dahra, s’étendant d’Orléans ville (Chlef, actuellement), à l'Est, jusqu'à Mostaganem à l'Ouest, était devenue difficile à mâter par les forces d'occupation, en raison de la résistance menée par l'Emir Abdelkader et Cheikh Boumaâza, au point où le colonialisme n’a pas trouvé mieux que la politique de la terre brûlée et des exterminations collectives, en procédant pour la 2ème fois, durant la période du 12 au 16 août 1845, à un siège de la tribu Sebih pour la pousser à se retrancher vers l'une des grottes de la région, comme expliqué par M.Belil.
Une autre correspondance envoyée par Saint-Arnaud à son frère raconte comment les soldats français (dirigés par lui), dénués de toute humanité, ont assiégé les membres de la tribu Sebih à l'intérieur d'une grotte, dont ils ont bloqué toutes les issues, au nombre de cinq, avant d’y mettre le feu et de les brûler vifs.
Des massacres nécessitant une divulgation de leurs faits et une documentation
Selon des sources françaises, ces enfumades ont fait 500 victimes, un chiffre majoré par les chercheurs. Les sources locales appuyées par des chercheurs en histoire de la région font état de plus de 1.500 personnes tuées. Sachant que le colonisateur français a tenté par tous les moyens de dissimuler ces crimes et de les jeter dans les méandres de l’oubli. D’où le besoin pressant pour accorder l’intérêt nécessaire à ces événements historiques, à travers des recherches universitaires susceptibles de dévoiler tous leurs secrets.
Un fait corroboré par le responsable de la section locale de l'Académie de la Mémoire algérienne, Mohamed Bachouchi, qui a souligné l'importance de "documenter et de recueillir les témoignages fondés concernant les faits et les circonstances de ces enfumades, qui ont coûté la vie à des milliers d'habitants de la région".
Il a signalé, à ce titre, le lancement par son organisation d’une opération de recherche et de collecte de documents historiques sur ces événements, tout en prenant contact avec des chercheurs en histoire, pour réunir des données et informations sur ce génocide commis par le colonisateur français, ceci d'autant plus que la majorité des sources historiques actuellement disponibles, à ce sujet, sont françaises.
Les habitants de la région espèrent, pour leur part, une action de réhabilitation au profit de cette grotte, témoin des crimes de la France coloniale contre les algériens et l'humanité en général, pour en faire une destination historique pour les chercheurs et autres visiteurs de la région.
"Ce site est doté d’une symbolique immense pour les habitants de la région, qui y voient le reflet du sacrifice et de la résistance de la tribu de Sebih devant l’oppression coloniale", a estimé Ahmed Deghmouche, un habitant de la région, qui a appelé à la réalisation d’une stèle commémorative en leur honneur, ou au moins, une fresque murale pour perpétuer le combat de cette région dans la Mémoire collective et l'histoire en général.
Algerie Maroc: Environ deux mois après la fin des manœuvres du Lion d’Afrique entre les armées américaine et marocaine près de la frontière algérienne, l’Algérie accueille pour la première fois les manœuvres russes du « bouclier du désert » dans une zone militaire adjacente à la frontière avec le Maroc, à la fois alors que la région et le monde connaissent de grandes tensions.
Le ministère russe de la Défense a confirmé dans un communiqué que les manœuvres militaires Desert Shield 2022 auront lieu en Algérie au cours du mois de novembre. Les médias espagnols indiquent que les manœuvres sont un message de défi aux États-Unis et à leurs alliés dans la région.
De nouvelles alliances en lien avec la guerre en Ukraine
Professeur de sciences constitutionnelles à l’université de Tofail au Maroc, Rachid Lazraq, affirme que « dans le contexte des transformations que connaît le monde, l’Algérie tente de se faire une place au sein des grandes alliances » qui se forment.
Lazraq estime que l’Algérie, en accueillant les manœuvres, envoie un message à Washington et au reste des puissances occidentales qu’elle est prête à entamer des négociations et à obtenir des équilibres en se présentant comme une figure importante du Région Afrique du Nord.
Cette annonce renforce la coopération entre la Russie et l’Algérie, qui continue d’apparaître comme le meilleur allié du président russe Poutine en Afrique du Nord.
La première série de ces manœuvres a eu lieu au cours du mois d’octobre 2021 dans la région d’Ossétie du Nord. Cette manœuvre de novembre sera sa deuxième édition.
Cependant, l’analyste algérien, Hakim Boughrara, estime dans une interview à Al-Hurra que « l’adhésion de l’Algérie au Bouclier du désert avec la Russie fait partie d’un contexte de routine pour les manœuvres de l’Armée nationale populaire, et les manœuvres sont dans le contexte de La préparation de Moscou pour la région sud de l’armée russe. »
L’expert algérien en sécurité, Ahmed Mizab, a convenu dans une déclaration à Al-Hurra que les manœuvres « font partie du programme de coordination et de coopération en matière de sécurité entre l’Algérie et la Russie à la lumière des relations stratégiques bilatérales et des défis croissants ».
En réponse au lion d’Afrique
L’annonce des manœuvres « Desert Shield » intervient environ deux mois après la fin des manœuvres du Lion d’Afrique entre l’armée américaine et son homologue marocaine.
« Nous assistons à une escalade de l’extrémisme violent en Afrique de l’Ouest, en particulier dans la région du Sahel », a déclaré à l’AFP le général Stephen, responsable du commandement militaire américain pour la région africaine, en juin, lors de la conclusion des exercices militaires internationaux. « Lion d’Afrique », à Tan-Tan, au sud du Maroc le 30 juin dernier.
Le général américain a ajouté : « Nous assistons également à l’arrivée d’acteurs qui ont des intentions malveillantes dans la région, et je parle spécifiquement des mercenaires russes de Wagner qui sont au Mali. Les pays occidentaux accusent les dirigeants militaires de ce pays d’avoir utilisé les services de cette société militaire privée russe, accusée d’avoir commis des « crimes ».
Pour l’expert en sécurité, Ahmed Mizab, « ces manœuvres ne sont pas une réponse à d’autres manœuvres ou programmes militaires ».
Et l’expert en sécurité de poursuivre, dans son entretien avec le site Al-Hurra : « Étant donné que les dates ont été fixées plus tôt, et que le programme de coopération militaire n’est pas soumis à de tels critères, mais a plutôt des dimensions au niveau stratégique dans le cadre de la capacité- bâtiment et la dimension tactique, qui est la réponse à divers défis.
Mizab estime que « ces manœuvres ont leurs contextes objectifs et ne sont pas liées à des comptes étroits, mais sont basées sur des règles objectives ».
Selon le communiqué du ministère russe de la Défense, les manœuvres auront lieu dans l’État de Béchar, dans des champs de manœuvre à seulement 50 km de la frontière avec le Maroc.
Dans cette région, l’Armée nationale populaire algérienne dispose d’un aéroport et d’une infrastructure dédiée aux manœuvres militaires.
L’analyste algérien, Hakim Bougrara, a exclu que les manœuvres soient dirigées contre le Maroc. Dans son entretien avec Al-Hurra, il souligne que l’Algérie « est un allié de la Russie et un important client des armes russes ».
Selon le communiqué publié par Moscou, environ 200 membres des forces armées des deux pays participeront aux exercices et viseront à renforcer l’interopérabilité des unités en matière de lutte contre le terrorisme.
L’Algérie avait obtenu 100 BMP-3, en plus d’améliorer les avions BMP-1 et BMP-2 aux normes plus récentes, notamment pour les équiper de systèmes de missiles antichar Kornet, un concurrent direct du missile américain Javelin.
L’Algérie a annoncé la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc en août dernier, accusant Rabat d’avoir « commis des actes hostiles depuis l’indépendance de l’Algérie » en 1962, ce que le Maroc a démenti.
Ce sera la seconde visite de Macron à Alger en tant que chef d'Etat. D. R.
La visite annoncée par le président français en Algérie dans son message adressé à son homologue Abdelmadjid Tebboune le 5 juillet dernier est prévue pour le 25 août courant, a-t-on confirmé de sources fiables. Ce déplacement vise cinq objectifs, apprend-on. Alger et Paris œuvreront à consolider durablement la confiance entre les deux pays dans le plein respect de leurs souverainetés respectives et s’emploieront, «de manière constructive et volontaire», au cours du second mandat du président Macron à la réconciliation mémorielle.
Autre objectif de cette visite, qui a failli être compromise suite au classement de l’Algérie par le Quai d’Orsay parmi les pays à grands risques, la plaçant dans la même catégorie que les pays en guerre, l’examen des pistes de coopération économique, y compris dans les domaines de l’énergie et des investissements. S’agissant de la dimension humaine, des solutions idoines aux questions relatives à l’établissement et à la circulation des personnes seront mises en place, ce qui augure la fin de la réduction drastique de visas accordés aux Algériens. Les deux présidents échangeront, enfin, sur les questions internationales et régionales d’intérêt commun, notamment la crise libyenne qui augure une reprise de la guerre civile, la situation au Mali, le dossier sahraoui et la Palestine.
Malgré un optimisme tout relatif, il est difficile de croire que cette seconde visite d’Emmanuel Macron à Alger en tant que président de la République aplanisse les nombreux désaccords qui marquent les relations entre les deux pays. Malgré un certain nombre de gestes censés apaiser les tensions entre les deux capitales, il n’en demeure pas moins que, dans les faits, peu de chose a été fait du côté français pour instaurer un climat serein dans les rapports en dents de scie entre l’ancienne puissance coloniale et une Algérie réfractaire à la soumission et au suivisme, contrairement au Maroc voisin, moins bien «armé» économiquement, diplomatiquement et militairement pour imposer une politique étrangère indépendante.
Récemment, dans un entretien à un site réputé proche de l’ambassade de France, le consul général de ce pays s’est – presque – enorgueilli de ce que la mesure décidée par Paris comme représailles à un prétendu refus des consulats algériens d’accorder le document permettant l’expulsion des sans-papiers ait été appliquée à la lettre, confirmant au passage que le nombre de visas accordés aux Algériens a bel et bien baissé de moitié. Même si cette mesure unilatérale sera vraisemblablement levée à l’occasion de la visite du pensionnaire de l’Elysée à Alger, il reste qu’un tel comportement paternaliste rend difficile le rétablissement de la confiance entre les deux capitales. D’autant qu’on n’est pas à l’abri d’un énième dérapage du volubile Macron, qui a admis lui-même avoir commis de nombreuses erreurs lors d’un discours aux Français.
Présent en Centrafrique depuis quatre ans, le groupe de mercenaires russe s’est peu à peu implanté dans nombre de secteurs économiques locaux et régionaux, au point d’avoir développé des ramifications au Cameroun. Plongée, en exclusivité, dans une organisation qui ne demande qu’à s’étendre.
Le centre-ville de Bangui n’a plus de secret pour eux. Dans leur pick-up, un véhicule blindé de couleur grise qui n’affiche aucune immatriculation, Dimitri Sytyi et Vitali Perfilev ne passent d’ailleurs pas inaperçus aux yeux des plus attentifs. Certes, les deux hommes changent régulièrement de moyen de transport et de marque de 4×4, mais leurs visages sont bien connus des initiés. L’un, Perfilev, un grand blond, est le chef opérationnel des mercenaires du groupe Wagner en Centrafrique. L’autre, Sytyi, jeune homme aux cheveux bruns ondulés qui vit à Bangui depuis quatre années, en est le maître propagandiste et la tête de pont politique.
Dimitri Sytyi, qui a longtemps été l’assistant de Valery Zakharov, le premier patron de Wagner en terres centrafricaines, est comme chez lui au palais présidentiel. Selon nos informations, il y dirige toujours officieusement une cellule de communication qui se charge de promouvoir les actions du président Faustin-Archange Touadéra, de valoriser la coopération avec la Russie et de mettre à mal les intérêts français ou les effectifs de la mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca). Sytyi est aujourd’hui le numéro un « civil » de Wagner à Bangui.
Vitali Perfilev, quant à lui, s’occupe officiellement des questions de sécurité, en liaison avec l’état-major centrafricain, Faustin-Archange Touadéra et son ministre de la Défense, Jean-Claude Rameaux-Bireau. Conseiller à la présidence, comme l’a été Zakharov avant lui, il dispose d’un bureau non loin du palais, même s’il préfère recevoir dans ses locaux situés au camp de Roux, espace où est stockée une partie du matériel de Wagner. Côté loisirs, le commandant est un habitué du bar-restaurant Le Casablanca et de ses karaokés, ainsi qu’un amateur de vin rouge. À eux deux, Perfilev et Sytyi contrôlent l’appareil de Wagner, qui s’étend aujourd’hui de Bangui à Douala.
Café, sucre et mercenaires peuls
Depuis 2018, les mercenaires de Wagner sont implantés dans le secteur minier, notamment dans l’or et le diamant, en particulier à travers la société Lobaye Invest, qui dispose de permis d’exploitation dans plusieurs régions du pays. À partir de cette « maison mère », contrôlée financièrement par une nébuleuse d’entreprises rattachées à l’oligarque Evgueni Prigojine, ils se sont progressivement introduits dans d’autres pans de l’économie locale. Cette année, Wagner a ainsi investi le domaine forestier centrafricain via la société Bois Rouge. Selon nos informations, le groupe travaille également à développer des filiales dans d’autres secteurs.
WAGNER CHERCHE À EXPORTER DU CAFÉ ET, À TERME, DU SUCRE DE CENTRAFRIQUE
Le groupe de mercenariat a ainsi créé, il y a environ un an, la First Industrial Company, une entreprise liée à Lobaye Invest qui déploie des activités dans l’agroalimentaire. Vitali Perfilev et ses hommes – notamment un certain Roman, chargé de cet aspect de l’activité wagnérienne – lorgnent ainsi la production locale de café dans la préfecture de la Lobaye et ambitionnent surtout d’intégrer le business du sucre, en se substituant à l’occasion à la Sucaf, filiale du groupe Somdiaa et du français Castel. Dans certaines zones du nord du pays, Wagner profiterait notamment des attaques d’anciens rebelles de l’Union pour la paix en Centrafrique (UPC) d’Ali Darassa contre les sites de la compagnie sucrière pour se poser en second terme d’une alternative.
D’après nos informations, Wagner aurait passé des accords avec le ministre de l’Élevage, Hassan Bouba, ancien bras droit d’Ali Darassa. Bouba a conservé des contacts précieux chez les combattants peuls et il est en mesure de recruter parmi ceux ayant récemment quitté l’UPC. Depuis l’enlisement de la guerre en Ukraine et l’implantation du groupe au Mali, Wagner aurait ainsi engagé par son intermédiaire et celui de ses bras droits, Idriss MaloumetHamadou Tanga, environ 300 ex-upécistes pour remplacer des mercenaires redéployés au Sahel ou dans le Donbass ukrainien. Hassan Bouba est l’une des personnalités qui profitent le plus de la protection des Russes de Wagner à Bangui, alors même qu’il est sous le coup d’une enquête de la justice centrafricaine pour des soupçons de crimes de guerre. Quant à Maloum et Tanga, ils accompagnent fréquemment Perfilev sur le terrain.
Douala, plaque tournante
Comment Wagner parvient-il à toucher les rentes de ce business tentaculaire ? Selon nos informations, les marchandises transitent par le port de Douala. Wagner y a ainsi pris le contrôle d’une société baptisée International Global Logistic (IGL). Fondée par le Centrafricain Anour Madjido, celle-ci a d’abord eu comme « simple » client le groupe de mercenaires, avant de se voir phagocytée par ce dernier plus récemment. À l’heure actuelle, IGL est contrôlée officieusement par un dénommé Nikolaï, qui travaille depuis la capitale économique camerounaise en étroite relation avec Roman et Vitali Perfilev à Bangui. Selon nos sources, l’entreprise assure le transit des marchandises et des conteneurs via le port autonome de Douala, Anour Madjido s’acquittant de toutes les formalités administratives.
Fonctionnant exclusivement avec un système basé sur l’argent liquide, qui transite via des réseaux opaques entre les marchés du PK5 à Bangui et Congo à Douala, l’intermédiaire centrafricain rend compte à Nikolaï. C’est ce dernier qui chapeaute l’organisation au nom de Vitali Perfilev et organise l’approvisionnement. Roman et Nikolaï ont notamment supervisé l’installation, dans la capitale économique camerounaise, d’une usine de torréfaction du café centrafricain. La marchandise transformée devra ensuite être expédiée à l’étranger – notamment en Russie – via le port autonome de Douala.
Cette dernière sert également de plaque tournante pour l’importation de matières premières et de matériel. Outre les engins nécessaires à l’exploitation du bois ou des minerais, Wagner achète ainsi à partir de Douala des produits tels que de l’alcool à bas prix venu du Nigeria. Une fois passé entre les mains de la First Industrial Company et avoir été transformé, celui-ci est ensuite vendu comme de la « vodka » en Centrafrique, notamment dans les rues de Bangui. Sous la forme d’un sachet de 200 millilitres, cette boisson aux effets potentiellement néfastes coûte 200 F CFA (0,30 euro), tandis que la bouteille de 75 centilitres en vaut 7 500. De quoi participer, sans que les consommateurs peu soucieux de leur santé le sachent, à remplir les caisses de Wagner.
Ils se sont récemment écrit, ils se verront bientôt. Selon une source diplomatique, Emmanuel Macron se rendra bien à Alger le 25 août pour une visite d’une journée. « Monsieur le Président et mon cher ami, j’ai l’immense plaisir, en ce 5 juillet 2022 où l’Algérie célèbre son 60e anniversaire de l’indépendance, de vous adresser, au nom de la France et en mon nom propre, à vous, l’Algérie et son peuple, un message d’amitié et de solidarité, accompagné des félicitations les plus sincères à votre pays […]. En réponse à votre invitation, je serai heureux de venir en Algérie prochainement pour lancer ensemble ce nouvel agenda bilatéral, construit en confiance et dans le respect mutuel de nos souverainetés », avait écrit le président français à son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune.
Ce dernier avait envoyé une invitation au chef de l’État français le 25 avril, à l’occasion de sa réélection à la présidence, évoquant une « relation personnelle empreinte de confiance et d’amitié » entre les deux hommes.
Emmanuel Macron avait qualifié la colonisation, lors de sa campagne en 2017, de « crime contre l’humanité » et lancé, une fois élu, un travail conjoint sur la mémoire entre l’ex-puissance coloniale et l’Algérie.
Parallèlement, l’historien français Benjamin Stora, reçu récemment à Alger par le président algérien, a remis, en janvier 2021, un rapport préconisant une série d’initiatives nouvelles que pourraient prendre les autorités à Paris pour mettre en œuvre « une réconciliation mémorielle ».
Mais ces initiatives françaises n’ont pas été suivies d’effet à Alger. L’alter ego de Benjamin Stora, l’historien algérien Abdelmajd Chikhi, n’a toujours pas remis son rapport. Les déclarations en avril 2021 du ministre algérien du Travail El Hachemi Djaâboub, qualifiant la France d’« ennemie traditionnelle et éternel » ont provoqué la colère du président français, et ouvert une crise multidimensionnelle entre les deux pays.
En septembre de la même année, Emmanuel Macron accuse le système « politico-militaire » algérien d’entretenir une « rente mémorielle » à travers une « histoire officielle » qui « ne s’appuie pas sur des vérités ». Quelques jours plus tôt, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, annonce une réduction drastique du nombre de visas accordés aux pays du Maghreb en raison de leur refus de récupérer leurs ressortissants faisant l’objet d’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF). Colère d’Alger, qui rappelle immédiatement son ambassadeur à Paris le 2 octobre et interdit aux appareils militaires français engagés au Sahel de survoler le territoire algérien.
Cahin-caha, les deux présidents, qui entretiennent des relations personnelles cordiales, vont renouer le contact. La visite de l’ex-ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian à Alger en décembre 2021 avait conduit au retour à Paris de l’ambassadeur d’Algérie Antar Daoud en janvier 2022. Lors de sa venue à Alger le 5 juillet, Benjamin Stora a été chargé par l’Élysée de remettre un message au président Tebboune. Le 12 juillet, un nouvel ambassadeur algérien, Saïd Moussi, a été nommé à Paris. C’est la deuxième fois qu’Emmanuel Macron se rend en Algérie en tant que président.
Les commentaires récents