Sans tabou, Renée Greusard livre dans cette chronique (un peu) sa vie intime, et finalement parle beaucoup des nôtres. Cette semaine, elle raconte comment son trouble de l’attention a finalement forgé sa personnalité.
Il n’y a pas longtemps, j’ai été diagnostiquée « TDAH ». C’est un sigle (discuté) qui veut dire : trouble de l’attention et de l’hyperactivité. Très concrètement, cela expliquerait certains aspects (pas tous, évidemment) variablement appréciés de ma personnalité. En gros : je me disperse en permanence et je suis en retard (souvent) parce que j’ai une notion du temps un peu floue. Vous savez ces gens qui croient sincèrement pouvoir étendre une machine et ranger leur chambre alors qu’ils sont censés arriver au boulot en quinze minutes (et que ledit boulot est à vingt-cinq minutes) ?
Au niveau émotionnel, le TDAH pourrait expliquer des phases d’impulsivité intenses avec cette impression, souvent, d’être submergée par mes émotions mais aussi d’être une poupée guidée par un enfant : « Pleure ! » « Crie ! » « Ris ! »
Depuis que j’ai compris que je cochais toutes les cases du TDAH, je brandis cet argument régulièrement à mon amoureux. Retard ? Chambre dérangée ? Absence de concentration alors qu’il me raconte un truc ? « Désolée, je suis TDAH… » C’est une blague entre nous car en réalité, je considère ce diagnostic comme une belle chance pour progresser dans tous les trucs où je suis nulle. Par exemple, maintenant que je sais que je ne comprends absolument rien au temps, je double mes calculs de trajets.
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