Figure incontournable du cinéma et du théâtre français, Jean-Louis Trintignant est décédé vendredi à l’âge de 91 ans, a annoncé à l’AFP son épouse Mariane Hoepfner Trintignant via un communiqué transmis par son agent. L’acteur de Et Dieu… créa la femme et Amour est «mort paisiblement, de vieillesse, ce matin, chez lui, dans le Gard, entouré de ses proches», a précisé son épouse.
Jean-Louis Trintignant est né le 11 décembre 1931 dans le Gard, et appartient à une famille honorable qui vivait à Pont-Saint-Esprit. Son père Raoul, ancien résistant, deviendra même, un temps, maire de ce joli village de 1944 à 1947. Il débute, sans trop de convictions, des études de droit à la faculté d’Aix-en-Provence mais se dirige rapidement vers Paris en 1950 pour réaliser son rêve: devenir comédien. Il vit là une période de disette où, connaissant les difficultés de tout artiste débutant, il vit dans une cage à poule de Saint-Germain-des-Prés en collocation.
Ainsi apparaît-il en 1956 en jeune premier dans un film scandale, Et Dieu… créa la femme, de Roger Vadim, partenaire d’une Brigitte Bardot dont il devient l’amant.
Cette notoriété médiatique dont il se serait passé est brutalement interrompue par son service militaire, en pleine guerre d’Algérie. Il est alors très politisé, défenseur du FLN, insoumis, et, après avoir ingurgité quarante blancs d’œufs pour obtenir un taux d’albumine record, se retrouve à l’hôpital, puis deux ans en Allemagne. Lorsqu’il rentre, à 30 ans, détruit par des années de brimades (les sous-officiers lui font payer d’avoir fait la « une » des journaux), c’est pour subir une humiliation : longuement peaufiné, l’Hamlet mis en scène par Maurice Jacquemont est un bide, massacré par la critique. « Il a l’air de s’embêter », écrit un journaliste.
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