Le moudjahid Si Larbi, à droite, avec notre collaborateur M’hamed H.
Les ouvrages et les contributions qui relatent les témoignages des authentiques acteurs sont d’une grande utilité pour les historiens et les chercheurs en quête de dévoiler et rétablir la vérité sur le passé historique authentique de notre pays qui, à ce jour, demeure inconnu.
L’Histoire est parasitée par ces individus qui continuent à nager dans les eaux troubles, en essayant de démolir les précieux repères de notre nation, afin d’entraîner dans la déliquescence tous les secteurs économique, social, culturel, environnemental.
La jeunesse algérienne a toujours pris ses responsabilités dans le passé pour hisser le pays vers de meilleurs horizons. La culture est indissociable dans le développement du pays, la mémoire encore plus. Trop de sujets tabous. Un autre exemple nous vient de la bataille du djebel Thameur qui avait eu lieu le 28 mars 1959.
Elle est rattachée à ce jour à la perte de deux héros algériens parmi les chouhada, en l’occurrence les colonels Amirouche et Si Haouès. Le plus surprenant, c’est l’acharnement de l’inamovible responsable local de l’ONM (Organisation nationale des moudjahiddine), venu de nulle part dans la région de Cherchell, ex-lieutenant de la Protection civile, impuni et traîne des casseroles.
Il s’attelle à effacer les actes de bravoure des femmes et des hommes de la région durant la guerre de libération nationale. A présent, son adversité envers un rescapé de la bataille du djebel Thameur se perpétue. Pourtant les faits sont avérés, quant à sa présence et sa participation à cette bataille héroïque au djebel Thameur. Il s’agit du moudjahid Si Larbi.
Parcours d’un battant
«Je n’en ai pris le commandement qu’au mois de juin 1959, affirme le commandant de l’ALN, Omar Ramdane dans son témoignage publié le 19 mai 2010, au moment des faits en mars 1959, le commando était dirigé par Si Larbi (Abdou Larbi, ndlr). Si Larbi se trouvait à Djebel Thameur, avec les deux colonels (Amirouche et Si Haouès, ndlr), au retour d’une mission au PC de la wilaya VI. Lors de l’accrochage qui a coûté la vie aux deux glorieux martyrs, Si Larbi fut blessé et emprisonné.
Il est toujours en vie et habite Cherchell», écrit-t-il dans son récit historique. Le moudjahid Si Larbi Abdou, connu sous le prénom de Si Braham, aujourd’hui âgé plus de 80 ans, affaibli par les problèmes de santé et la présence de plusieurs éclats de balles dans son corps, vit dans des conditions sociales humiliantes. Il suffit de voir le lieu dans lequel le chef du commando a passé sa vie après l’Indépendance, un mépris total, étrange et inexplicable des responsables locaux de l’ONM envers sa personne.
Il avait apporté son témoignage inédit sur cette embuscade de djebel Thameur qui s’est soldée par la perte des deux héros algériens dans notre quotidien (El Watan du 08 juillet 2010). Une trahison, selon notre interlocuteur, le moudjahid Abdou Larbi. L’autre commandant de la wilaya IV, Lakhdar Bouregâa, sur la page 34 de son ouvrage intitulé Les hommes de Mokorno, l’auteur précise, «le coordinateur des trois commandos était Larbi, originaire de Cherchell. C’était un ancien déserteur.
Il a été blessé lors de la bataille qui a coûté la vie à Amirouche et Si Haouès, en mars 1959. Des tracts, portant sa photo, ont été distribués en Wilaya IV. Il ne s’est jamais remis de cette épreuve. Il ne s’est pas pardonné d’être resté vivant alors que ses compagnons, dont deux chefs de Wilaya, Amirouche et Si Haouès, avaient droit à la chahada. A l’Indépendance, il sera employé comme agent d’entretien à l’école des officiers de Cherchell, puis renvoyé.
Il n’a rien tenté pour faire valoir ses droits, car il était tenu par ce complexe d’avoir été pris vivant. Je suis intervenu personnellement en sa faveur, pour le rétablir dans ses droits», affirme dans son témoignage le commandant Si Lakhdar Bouregâa. Le moudjahid Abdou Larbi, rencontré par nos soins devant sa maison, nous dira : «Je ne pardonnerai jamais à ces personnes locales de l’ONM qui m’avaient humilié, même si certaines ne sont plus de ce monde».
La Fondation de la Wilaya IV historique du colonel Youcef Khatib avait recueilli son témoignage avant qu’il ne soit trop tard, afin de préserver les écrits, pour la mémoire.
Les commentaires récents