Si je devais m'en aller aujourd'hui
En un inaccessible ailleurs
C'est à ta porte la première que je viendrais frapper
C'est toi d'abord que je viendrais étreindre
Ton visage princier un instant entre mes mains
Ainsi qu'une coupe de victoire
Dans tes yeux je mettrais en dépôt mon sourire
Qu'il t'accompagne comme font les anges muets
Merveille des merveilles
Tu es venue avec les fleurs des cerisiers
Les heures étaient à la folie
Au fond d'une pois obscure j'étais ensevelie
Tu t'es déployée, mon soleil enragé
Lors que notre royaume avait perdu la lumière
J'errais derrière des volets fermés
Seule avec vous, lui, toi, contre mon corps
Mes soldats, mes sentinelles, mes garde-fous
Petite fille, mon enfant, mon bijou
J'ai fait de toi ma mère, puis la mère de tes frères
Je t'ai abandonnée au bord de ma faille
Tu as tenu le fil, la corde, contenu l'entaille
Par où notre château menaçait de sombrer
Tu es l'ange-gardienne de la famille blessée
Que j'avais mise au monde
Tenaillée par des angoisses d'au-delà de mon nom
Je ne t'ai pas vu pleurer
Je ne t'ai pas entendu appeler
Je me rappelle, un jour, tu as cessé de parler
Ma pierre
Précieuse
Mon diamant des tranchées
Si je devais partir cette nuit, ou demain
Un peu trop loin
C'est à ta porte que je viendrais frapper, Laura
Eux savent que je les aime aux larmes
Toi, qui fus tant désirée, tu ne le sais pas
Tu ne le crois pas
Toi, que j'emporte dans mon âme
ANNA MARIA CARULINA CELLI
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