Je vais vous parler un peu des sables algérois aujourd’hui. Avez-vous connu celui, pour moi idéal, de la grande plage d’Aïn-Taya. Cette superbe plage avait deux grands avantages pour nous adeptes des grosses vagues. Elle fournissait les plus grosses vagues d’Alger, devant celles de la plage « Mon Rêve » à la Vigie. Mais surtout, elle avait un sable particulier de la taille d’un gros, voire très gros, grain de couscous, qui était très agréable sous le pied. Donc il ne salissait pas, ne restait pas collé au corps. On se secouait un peu les pieds et c’était fini, on pouvait enfiler nos espadrilles, nos « tongs », ou nos tennis. Ce sable, j’en ai rêvé longtemps.
Quand en 1978, nous sommes allés au pays natal pour montrer celui-ci aux enfants, je me suis précipité à Aïn-Taya. J’y ai retrouvé avec grand plaisir le sable de mes rêves. En fait j’ai constaté aussi en Corse, île de vacances, la présence d’un sable équivalent sur une plage, très connue et très touristique, celle de Lozzari à 7 Km d’Île Rousse dans la direction de Saint-Florent. Je possède une belle photo de ce sable-là, que je joins à ce texte pour enrichir en même temps la collection de poissons méditerranéens. C’était une chasse sous-marine d’une heure et demie dans un coin paradisiaque, bien connu des nemrods à arbalète, le désert des Agriates. Elle est très réussie et me sert de fond d’écran de temps à autre. Par ailleurs personnellement, j’ai toujours gardé « dans le nez » l’odeur caractéristique de la plage de mon enfance aux Deux-Moulins. Elle était minuscule, sous le boulevard Pitolet, et présentait un gros gravier de type plage Martin. Il y avait toujours des débris épars de posidonies sur ce gravier et une fine odeur d’algues mortes enchantait mes narines de gosse puis d’adolescent. Cette odeur a toujours subsisté dans mon subconscient tout au long de ma longue carrière de « nez grassois ». Car vous ne le savez peut-être pas, mais je suis devenu, au long d’une carrière et d’un bonheur professionnels intenses, un des tous plus grands spécialistes mondiaux de Parfumerie Naturelle. Je suis un expert en ce domaine, sans grand mérite, puisque j’ai eu la chance d’être embauché par la plus grosse boite de parfums du monde et que j’y ai fait toute ma carrière dans les produits naturels de parfumerie. J’ai quelque part dans ma mémoire olfactive un « Octenol », produit chimique, qui vous transporterait instantanément dans la forêt de Baïnem. Son odeur extraordinaire de sous-bois et de champignons vous ravirait. L’ « Iso-Valérianate de Géranyl » vous ferait voir en rêve un superbe saucisson de campagne au point de vous en lécher les babines par avance. Je passe sous silence les odeurs somptueuses des grands produits naturels offertes par les « absolues ». Mais on en reparlera un autre jour.
Je ne peux pas oublier non plus le très beau sable de la Madrague à la couleur d’or et à « l’odeur de plage de riches », à peine polluée par les relents de frites de « Chez Marco ». Il avait cependant un gros défaut celui d’envahir le corps et les jambes. On en ramenait toujours « une tonne » à la maison, ce qui ne faisait pas le bonheur de nos ménagères de mères.
Voilà j’ai honte d’avoir tant bavardé des sables et des odeurs, qui ne me laisse pas insensible.
http://www.enpa-capmatifou.com/Enpa3/VARIETEDELA-BAS/STAGLIANO/Sables%20et%20odeurs.html
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