Qu'aurais-tu dit, grand-père ?
Qu'aurais-tu dit, Grand-père, en voyant en 2017 pour la deuxième fois l'extrême droite au deuxième tour de l'élection présidentielle ? Et que dirais-tu aujourd'hui en voyant ses idées s'imposer de plus en plus dans le débat public et arriver pour la troisième fois au deuxième tour de l'élection présidentielle ?
Cette année, en 2022 j'ai bien glissé mon bulletin Macron dans l’urne, je n’osais accepter le jeu du front républicain... mais c'était pour éviter le pire, l'accession au pouvoir de l'extrême droite qui s'y rapproche dangereusement.
J’ai longuement pensé à toi, grand-père, ce jour-là.
Qu’aurais-tu dit en voyant pour la troisième fois un membre de la famille Le Pen passé au second tour de l'élection de notre pays ? Qu’aurais-tu dit face aux injonctions de faire barrage à l’extrême-droite ? Qu’aurais-tu dit, toi qui a vécu dans ta chaire les horreurs que peuvent apporter la xénophobie et la haine de l’autre ?
Et que dirais-tu, maintenant ?
Aurais-tu gardé le silence jusqu'à la dernière présidentielle face à ce gouvernement qui se posait en héros de la République et qui en son nom passait des lois qui bafouaient les idéaux démocratiques rognant sur les libertés et allant à l’encontre des droits de l’homme ? Aurais-tu gardé le silence en voyant les demandes pour plus de justice et d’humanité rencontrer comme seule réponse le mépris et la répression? Aurais-tu gardé le silence en nous voyant accepter avec passivité un couvre-feu pendant plus de 6 mois comme cela n’avait pas été le cas même pendant les heures les plus sombres de l’Occupation ?
Aurais-tu gardé le silence en voyant une nouvelle religion être à nouveau pointé du doigt et utilisée comme bouc-émissaire, parfois au nom même de la liberté religieuse ? Aurais-tu gardé le silence en voyant la République imposer ses valeurs de manière péremptoire comme un nouveau dogme idéologique, remplaçant l’idée de tolérance par l’intolérance des idées autres?
N’ont-ils donc rien appris ?
En 2017 comme en 2022, en mettant mon bulletin dans l’urne, je ne tolérais pas de faire partie de la mascarade. Je ne tolérais pas de faire croire à une défaite de l’extrême-droite alors que ce n’était pour moi que reculer pour mieux sauter. Je ne tolérais pas de donner ma voix, même par défaut, à un système qui se faisait le terreau des idées qu’il prétendait combattre.
Ces jours-là, la droite extrême a perdu dans les urnes.
Aujourd’hui, ses idées ont gagné partout ailleurs.
Pendant combien de temps encore la farce du front républicain tiendra-t-elle avant de donner le pouvoir aux idées qu’elle a contribué à faire croitre sous prétexte de les combattre ?
Oui, que diraient aujourd'hui les résistants. Ceux qui se sont battus pour la liberté, contre le racisme, la xénophobie, le fascisme ! Que diraient-ils, ceux qui ont laissé leur vie pour que les générations futures ne connaissent plus la guerre ! Que diraient-ils, alors que le fascisme est de retour ! Oui, la menace est bien réelle, "il" est déjà là !
Alors je rêve car la réalité me fait penser que le pire peut arriver ? Va arriver ? Il est déjà là ?...
Reviens, Jean Moulin, ils sont devenus fous furieux !
Le 27 mai 1943, le Conseil National de la Résistance (CNR) se réunissait pour la première fois pour établir un programme qui paraîtra en mars 1944 et dont la Libération permettra un début de mise en œuvre.
Opportun dans une France où tant de travailleurs sont morts, tant de maisons, immeubles, usines, routes, voies de chemin de fer, ponts sont détruits, ce programme généreux et fraternel sera soumis, sept décennies après, par l’action conjuguée de Sarkozy, de Hollande, puis de Macron, à un détricotage méthodique selon le vœu de Denis Kessler, vice-président du MEDEF (Magazine Challenge 2003).
Niveau de vie, droits syndicaux, sécurité sociale, libertés individuelles, retraites, sécurité de l’emploi, réglementation des conditions d’embauchage et de licenciement étaient au programme. Comme aujourd’hui ! Mais là, à présent, c’est pour « réformer » tout ça.
La France riche de 2022, la 6ème puissance mondiale, attend des réformes. Des réformes audacieuses. Des réformes qui feront fondre ou disparaître ce que la France en ruine avait donné à son peuple.
Ne vous attendez pas à de grands débats sur ce paradoxe. Car il y a longtemps qu’a été piétinée cette autre ambition du CNR : assurer « la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’État, des puissances d’argent et des influences étrangères ».
Neuf milliardaires, patrons de médias, ont dit aux Français quel président choisir, ils disent à présent quels députés il leur faut.
Jean Moulin fut l’un des héros de la Résistance à l’occupation nazie en France en prônant et en défendant les valeurs de la Résistance telles le courage, la défense de la République ou la justice. Honoré par André Malraux lors de la célèbre cérémonie du transfert de ses cendres au Panthéon, il est devenu le symbole de la résistance française.
À l’issue de quelques entretiens, il est envoyé à Lyon par Charles de Gaulle pour unifier les mouvements de la Résistance. Il est arrêté à Caluire-et-Cuire, dans la banlieue de Lyon, le 21 juin 1943 et conduit au siège de la Gestapo à Lyon où il est torturé ; il est ensuite transféré à la Gestapo de Paris. Il meurt dans le train qui le transporte en Allemagne peu avant le passage de la frontière, le 8 juillet 1943. Son décès est enregistré en gare de Metz.
Il dirigea le Conseil national de la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale. Il est souvent considéré comme l’un des principaux héros de la Résistance. Il est nommé général de brigade à titre posthume lors de la Libération, puis général de division en novembre 1946.
http://www.micheldandelot1.com/
.
Les commentaires récents