D'une valeur globale de 1.000 milliards de centimes non déclarés aux instances judiciaires, l'incroyable trésor caché appartenant à l'ex-homme d'affaires en prison, Mahieddine Tahkout, n'a pas surpris le commun des Algériens, tant le pays a été longtemps mis à sac par une camarilla de mains baladeuses, aujourd'hui pratiquement toutes coupées. Sans s'attarder sur le montant réel de l'argent siphonné des caisses de l'Etat, l'urgence aujourd'hui est de récupérer ce fabuleux pactole détourné vers l'étranger avec la bénédiction de certains Etats pour certains cas.
L'Algérie, via ses représentations diplomatiques, doit traquer tous les voleurs en fuite dans d'autres pays, notamment dans ceux liés par des conventions d'extradition avec l'Etat algérien. Une trentaine de mandats d'arrêt internationaux ont déjà été publiés et généralisés sur la base d'avis de recherche internationaux lancés par Interpol. Des demandes d'extradition ont également été formulées auprès des pays où se trouvent les individus concernés. Les chefs de postes diplomatiques algériens doivent, au plus tôt, intensifier les contacts avec les autorités étrangères compétentes pour suivre l'issue des différentes délégations judiciaires et demandes d'entraide judiciaire émises par l'Algérie.
Depuis l'arrivée de Tebboune au pouvoir, les autorités judiciaires algériennes ont émis plus de 150 délégations rogatoires internationales pour traquer les personnes impliquées dans ces affaires de corruption et récupérer l'argent détourné et transféré illégalement à l'étranger. Mais si des pays ont répondu aux demandes algériennes, l'on ne sait pas encore le temps qu'il faudra pour continuer la surveillance et l'identification des biens détournés. Parce que l'autre vraie bataille reste l'identification des biens et des fonds transférés sur des comptes inconnus ou dits « offshore », une opération d'une grande complexité.
par El-Houari Dilmi
Jeudi 17 mars 2022
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