On a pas toujours besoin des Archives Nationales de l'Armée ?? De plus certaines archives militaires ont été brulès sur ordre des commandements militaires, après le cessez le feu et avant l'Indépendance
(Copie du rapport concernant la prise d’otages de Guyotville) Il y a - 59 ans aujourd'hui - 1er juillet 2021
A S.P 86934 le, 05 Juillet 1962
L’Adjudant-Chef …….. de la 434ème U.F.O du 4ème Bataillon de Chasseurs à Pied.
A Monsieur le Lieutenant-Colonel Mairal Bernard Commandant le 4ème Bataillon de Chasseurs à Pied.
Rapport concernant la désertion de la 434ème U.F.O avec la participation d’éléments extérieurs (A. L.N. et civils en armes) et, l’enlèvement de plusieurs Sous-Officiers et Chasseurs métropolitains dans la nuit du 1er au 2 juillet 1962 vers 23 heures.
Après le scrutin sur l’autodétermination qui aboutit le 1er juillet à l’indépendance de l’Algérie, nous étions le Sergent-Chef …..les radios…………. et moi même occupés à jouer aux cartes au foyer du soldat. Il était approximativement 22h50, quand soudain deux individus firent irruption dans la salle nous menaçant de leurs armes approvisionnées et armées, nous intimant de nous lever et de nous ranger le dos au mur les bras en l’air. Nous n’avons pu obtenir d’explications sur leurs motivations, les intervenants étant trop excités.
Néanmoins, j’ai personnellement reconnu dans l’un deux le Chasseur Musulman ……. accompagné d’un individu extérieur à l’Unité, puis en cours de déroulement du Chasseur …. ainsi que de plusieurs soldats de la 434ème U.F.0 gardant toutes les issues.
Au fur et à mesure que le temps s’écoulait, nous fûmes rejoints par les autres Chasseurs Métropolitains capturés en plein sommeil par les mutins, ils furent conduits sans discussion vers le foyer. Dès cet instant, tout le monde étant réuni, le Chasseur …….toujours très menaçant nous demanda de lui remettre tous les fonds dont nous disposions, il mit cet argent dans la poche de sa veste.
Plus tard dans la soirée on nous dirigea deux par deux vers les véhicules de l’Unité pour notre embarquement, les uns dans la camionnette du C.F.J.A, les autres dont moi-même dans le 4X2 de la Compagnie puis, départ vers une destination inconnue dans la nuit noire escorté de véhicules ayant à leur bord des hommes armés (un mélange de civils et de membres de l’A.L.N ) dès cet instant le convoi de deux véhicules pris des directions sensiblement différentes et nous fûmes séparés en deux groupes.
En ce qui concerne notre voiture la direction suivie est approximativement la suivante, Guyotville, Chéraga, Déli-Ibrahim, Les Quatre Chemins, Boufarik, itinéraire jalonné par des hommes en armes. Lieu de stationnement pour cette première nuit, région de l’est de Blida installation pour la nuit dans une petite Mechta, un café nous à été servi des couvertures ainsi que de l’habillement pour les Chasseurs qui avaient été pris en slip. Le lendemain matin 2 Juillet vers 7 h 00 un petit déjeuner nous à été donné, repas à midi et dans l’après-midi à 14 h environ un responsable de l’A.L.N nous à fait embarqué dans un 4X2 civil et, nous avons rejoint l’autre .groupe qui se trouvait dans un moulin à environ un kilomètre de la souma (à noter que pendant toute cette période nous avons été gardé par un civil en arme)
A cet endroit, j’entre en contact avec le Lieutenant ….. ainsi qu’avec un cadre responsable de l’A.L.N, il me dit que nous allons être libères le lendemain 3 Juillet 1962 dans la matinée ou la soirée de ce même jour. Nous sommes donc au complet en ce lieu et heureux (?) de nous retrouvés en assez bonne forme malgré les événements de la veille.
Les Chasseurs et cadres Musulmans de la 434ème U.F.0 sont également cantonnés au moulin dans un bâtiment annexe situé sur le coté mais, nous n’avons pu entrer en contact avec eux. Dans la soirée le responsable de la Zone 1 de l’A.L.N nous déclare que nous sommes libres et que des éléments de la commission mixte du cessez le feu viendrons nous chercher, je lui demande alors de bien vouloir faire restituer les sommes volés lors de l’enlèvement. Il convoqua sur le champ le Chasseur …… qui ne nia pas les faits et restitua cet argent immédiatement (A la fin de cet épisode j’ai dû écouter une diatribe révolutionnaire).
Vers 19 h 00 nous sommes rassemblés pour assister aux couleurs Algériennes et ensuite repas du soir, après une deuxième nuit passée dans des conditions d’anxiété bien compréhensibles la libération promise ne s’étant pas produite ce jour.
Le 3 juillet 1962, petit déjeuner et à 7 h 00 rassemblement pour la levée des couleurs Algériennes, le Lieutenant …. ayant reçu l’ordre de présider cette cérémonie.
Aux alentours de midi deux responsables de l’A.L.N de la commission mixte de contrôle nous emmènent. en camionnette et nous remettent à la Gendarmerie de Boufarik après nous avoir demandé si nous avions été bien traités.
Cette affaire s’est heureusement terminée le même jour par la visite de notre Chef de Corps qui nous à fait le plus grand plaisir, en fin de soirée le 3 juillet 1962 nous avions rejoint notre unité. Signature ; Illisible
Nota
1 °- A signaler que la totalité des européens n’a pas été retenues, que quelques uns ont réussis miraculeusement à échappés aux mutins et de ce fait ont rejoint la Base du 4ème B.C. P.
( " Comme l'auteur de ces lignes, qui connaissait un portillon, par où, il recevait le Lt de l'ALN l'émissaire de Tunis. Sous les rafales de mitrailleuses, avec son capitaine qu'il venait de réveiller et ses trois camarades qui jouaient aux cartes ce soir-là. Tous en slip a " la Permanence Téléphonique du poste de Guyotville", un peu a l'écart dans le camp, ils doivent la vie qu'a la fuite "d'un commun accord "dans un champ de pommes de terre en rampant sur 300m dans les fanes de celles-ci, sous les tirs de fusils mitrailleurs")
2°- En marge de cet enlèvement, après notre retour au cantonnement du 4ème B.C.P , quelques Chasseurs ont signalés la disparition de certains objets tels que postés radios, Appareils photos et divers objets personnels.
(Nous n'avions plus rien)
3°- La Gendarmerie de Boufarik nous a pris sous son contrôle avec circonspection ne sachant exactement à qui elle avait à faire, vu les évènements troublants qui s’étaient produits dans l’Armée.
Ce rapport demande d’autres commentaires écris de mes camarades présents ce jour-là que je demande qu’ils mettent en commentaires, sans mettre leurs noms, leurs message sera enregistré quand même !
Comme celui-ci "Rapport bref et incomplet. Responsable par son grade le plus élevé, il semble ignorer une partie de son effectif (6 chasseurs) qui n'était pas au moulin situé près de la Souma. En effet, nous sommes arrivés à cet endroit que le 2 juillet à la tombée de la nuit, escortés d'une compagnie de l'ALN. Ce fait n'est signalé à aucun passage de ce rapport."
http://marienoelpriouemonsiteforcelocalemars1962.e-monsite.com/
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