Alors que Roselyne Bachelot souligne l’ouverture d’archives sur les enquêtes judiciaires de la guerre d’Algérie, Wassyla Tamzali écrivain ex avocate algérienne explique ce qu’attend son pays.
Roselyne Bachelot a évoqué la prochaine ouverture des archives sur "les enquêtes judiciaires" de la guerre d'Algérie, "On a des choses à reconstruire avec l'Algérie, elles ne pourront se reconstruire que sur la vérité",a dit La ministre de la Culture. Une déclaration qui fait suite à celle du Président de la République qui annonçait en mars dernier l'accès aux archives classifiées datant de plus de 50 ans. La levée du secret-défense comprenant des dossiers de cette période. Tout cela faisant bien sur écho aux déclarations et écrits du candidat à la présidentielle en France ; Eric Zemour.
Qu’en pense-t-on du côté des algériens eux-mêmes ?
Le point de vue de Wassyla Tamzali, écrivain, féministe et ancienne avocate algérienne qui était récemment en Corse à l’invitation du Laboratoire LISA de l’Université de Corse :
Pas des excuses mais une reconnaissance
"Ce que les algériens attendent c’est que la France reconnaisse sa responsabilité en tant qu’ancien colonisateur. _L’Algérie n’attend pas d’excuses, elle n’a pas besoin d’excuses_, l’Algérie a tourné la page du colonialisme. Ce que l’on attend, pas seulement de la France d’ailleurs, de ce Monde impérialiste colonisateur, qui a dominé pendant 200 ans qui a guidé le devenir du Monde, qu’il sorte de cette période coloniale."
La perte de l’Algérie toujours pas accepté par certains français
"Je ne vis personnellement pas en France, je vis en Algérie, je pense que pour les français d’origine algérienne c’est difficile parce qu’ils sont très souvent confronté à une espèce de _retour de l’esprit colonisateur_. Ce retour de la perte au fond de l’Algérie n’est pas accepté par beaucoup de français de droite et d’extrême droite en particulier. Les français d’origine algérienne arrivent un peu à être les catalyseurs le boucs-émissaires de cette situation."
Wassyla Tamzali dans son dernier ouvrage « La tristesse est un mur entre deux jardins » (Ed Odile Jacob) co-écrit avec l’historienne Michelle Perrot sous la forme d’une correspondance, aborde justement entre autre cette question des relations entre l’Algérie et la France.
Retrouvez à ce sujet la chronique Mare Latinu : La réconciliation des mémoires France/Algérie, la question aussi des pieds noirs disparus.
Mardi 14 décembre 2021 à 7:10
https://www.francebleu.fr/emissions/mare-latinu/rcfm/mare-latinu-les-algeriens-attendent-que-la-france-reconnaisse-son-role-de-colonisateur-pas-des
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