Pris en étau entre les violences de l'Organisation de l'armée secrète (OAS) et du Front de libération nationale (FLN), les Européens d'Algérie dont dû quitter leur terre natale en 1962. Plus d'un million de Français d'Algérie ont alors tout abandonné et pris la direction de la métropole. Tramor Quemeneur, docteur en histoire et spécialiste de la guerre d'Algérie, explique comment la France était mal préparée pour les accueillir.
L’Algérie devient une colonie de peuplement peu après la conquête d’Alger par la France, en 1830. Les pieds-noirs représentent une population très hétérogène. Certains sont Français, d’autres sont Espagnols, Italiens ou juifs d’Algérie devenus Français en 1870. Certains d’entre eux sont pauvres.
En mars 1962, la France et les indépendantistes algériens signent un cessez-le-feu. Les pieds-noirs ont le choix de rester, mais la situation est explosive avec la fin de la guerre. Plus encore, lors d’une manifestation le 26 mars 1962, l’armée française tire sur les Européens et tue une cinquantaine de personnes. « Ils ont préféré la valise au cercueil », indique Tramor Quemeneur. L’exode commence au printemps 1962.
« Le départ se fait dans des conditions catastrophiques. […] On a le droit d’emporter une valise par personne. […] Les gens préfèrent détruire leur voiture et leur appartement plutôt que de les laisser aux Algériens. »
Les pieds-noirs débarquent en France, souvent à Marseille, dans le sud-est. Le pays est complètement dépassé par la situation, alors que plus de 700 000 pieds-noirs y entrent de mars à juillet 1962. Leur arrivée provoque des tensions locales et ils sont stigmatisés par les Français.
Également au cours de cette émission, Tramor Quemeneur explique comment les tensions entre pieds-noirs et Français sont restées vives et qu'un grand nombre de pieds-noirs ont émigré un peu partout dans le monde, dont au Canada.
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