Claude Cornu est appelé au service militaire le 6 mai 1958. Il s'est juré de ne jamais se servir d'une arme, mais il part pour l'Algérie en septembre de la même année et débarque à Philippeville (aujourd'hui Skikda). Il est affecté à un bataillon de chasseurs à pied, près du village de Nouader (auj. Inurar, dans les Aurès), au sud de Batna, dans les Aurès, sur la route vers le Sahara. Un village surplombe le camp où il est cantonné. Rapidement, Claude Cornu trouve le moyen de sortir du camp. Il prend des photos, peint. Il fait ainsi la rencontre des villageois, avec laquelle il sympathise. Par chance, un sous-officier l'affecte au poste d'instituteur du village. C'est ainsi qu'il aménage à l'entrée de Nouader et qu'il fait classe aux enfants. Il y vivra deux ans, de septembre 1958 à septembre 1960.
Il commence par ailleurs à prodiguer des soins, avec le peu de matériel qu'il a, et même à servir d'écrivain public pour les relations des villageois avec les autorités. Il est au courant qu'il y a des maquisards près du village, les enfants et la population lui disant de ne pas aller à tel ou tel endroit à certaines occasions. Des liens de confiance, forts, s'établissent. De l'autre côté, l'armée laisse faire. D'ailleurs, le commandant du bataillon, un ancien de Corée, pense que la guerre à tout prix n'est pas la solution et qu'il faut négocier. Le rôle de Claude Cornu dans la « pacification » parvient à l'officier de la SAS de la région, qui le loue pour son travail, tout comme il recevra une lettre de félicitations du ministre de l'Éducation nationale pour le rôle qu'il a joué.
Mais ce qui importait à Claude Cornu, c'était la qualité des relations qu'il avait nouées avec la population de Nouader, dans les Aurès. On lui a même proposé de revenir pour se marier avec l'une des filles du village ! Claude Cornu a quitté l'Algérie en 1960. Il est retourné à Nouader, au début des années 2010, et y a retrouvé certains de ses anciens élèves. Aujourd'hui encore, les villageois se souviennent avec bienveillance de son action...
Le témoignage de Claude Cornu, Inurar - Nouader, village des Aurès. Sur les pas de Germaine Tillion, paraîtra en avril 2018 aux éditions Sefraber.
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