Mon Dieu, suis-je obligée de mendier ?
Il fait froid et mon amour propre est à l'étroit.
Je ne crois pas que la précarité puisse être surmontée une bonne fois pour toutes...
La charité est passagère mais non salutaire, elle étanche la soif mais ne la retranche pas... elle panse la plaie mais ne compense pas la douleur... elle remonte le moral mais ne démonte pas le mal !
Je crève l'œil de mon orgueil et je frappe à une première porte.
On m'ouvre. On me découvre, gênée, gênante, navrée, navrante... je me réinvente et je deviens mendiante, et je demande :
-puis-je vous échanger un ou deux billets rédigés de ma propre main contre un peu de pain de seigle et de la vache qui rit ?
L'homme de derrière ne me claque pas la porte au nez, comparé à moi, il n'a pas l'air désemparé, apparemment il sait qui je suis.
Il connait mes maux d'esprit mais il ne sait pas de quoi je vis...
Il n'a pas hésité un instant :
- désolé mais je n'ai pas ce que vous demandez... en revanche, j'ai du pain de mie et du gruyère râpé, si ça vous dit ?
J'ai dit non, merci... parce que je tenais à mon pain de seigle et ma vache qui rit... et je me suis éclipsée en disant : pardon, comme à chaque fois que je fais appel aux dons.
Et moi qui comptais sur le ciel, pour des dons substantiels.
Et pourtant, je mets le plus grand soin à réaliser une petite représentation par jour mais ce que je reçois ne suffit pas à couvrir mes besoins... loin s'en faut.
L'art enragé, engagé n'est pas fait, je le crains, pour avoir de quoi vivre décemment.
Un petit cours-métrage par jour ne vaut apparemment pas le détour.
Mais j'existe... donc je persiste et frappe à une deuxième porte, immense, géante :
Et je reformule ma demande devant la dame qui a eu l'amabilité de m'ouvrir.
- Puis-je madame, et en échange de trois ou quatre petits scénarios publiés sur le web, avoir de votre part, un peu de vache qui rit.
J'ai renoncé au pain de seigle pour diviser par deux ma sotte exigence !
La dame me dit :
- j'ai du fromage, mais pas de vache qui rit. Et puis, entre nous, je vous le déconseille pour une question d'hygiène de vie... il n'y a que les arabes qui croient que c'est un fromage !
Vous voulez un conseil, me dit la dame condescendante :
Si vous voulez bien gagner votre vie et ne plus être réduite à la mendicité... encensez les gagnants et oubliez les perdants !
Plaidez la cause des oiseaux de proie, au lieu de vous ranger du côté des moutons qu'on égorge dans les baignoires... ce ne sont pas les infortunés qui vous aideront à faire fortune !
Le diabétique qui a besoin d'insuline ne se rend pas en Palestine...
Vos causes perdues vous ont fait tout perdre. À chaque fois que vous défendez l'islam ou les musulmans on vous crame, vous vous cramez l'âme parce qu'ils sont indéfendables ! Entre eux, ils sont insupportables... c'est votre ligne éditoriale qu'il faut revoir de fond en comble.
Les black-blancs-beurs ne font pas l'histoire...
Dans la vie il n'y a que deux solutions pour s'en sortir :
se prostituer ou s'aligner pour se payer sa vache qui rit. Trump, Poutine l'ont bien compris, y compris nos singes français : Macron ou Wauquiez... ce n'est pas dans le grenier que l'on se fait du blé.
Avec votre dernier billet à 130 000 vues sur FB vous avez récolté combien de dons, si ce n'est pas indiscret ? Parce que je précise, ce n'est pas le Qatar ni les émirats arabes qui vous lisent ou élisent, mais des gens qui cherchent comme vous des devises, autrement dit de l'argent...
Abasourdie, j'ai frappé à une troisième porte, plus insignifiante...
Et comme j'étais secouée, je ne me suis pas rendue compte que c'était la mienne.
Derrière, la vache qui rit a avalé tout mon pain de seigle... minée, je me suis remise comme elle à ruminer...
en attendant le père Noël.
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