Un documentaire émouvant sur l’assassinat des sept trappistes français au cours de la décennie noire en Algérie.
Les moines Trappistes de Tibhirine (© Stephane Ruet / Sygma / Getty)
C’était il y a tout juste vingt-cinq ans. A travers la collection documentaire qu’il dirige « D’après une histoire vraie », Philippe Collin propose de revenir sur cet épisode ignoble de la « décennie noire » en Algérie au cours duquel Christian de Chergé, Luc Dochier, Paul Favre Miville, Michel Fleury, Christophe Lebreton, Bruno Lemarchand et Célestin Ringeard trouvèrent la mort, assassinés dans l’Atlas. Dans la nuit du 26 au 27 mars 1996, ces sept trappistes sont enlevés par une vingtaine d’hommes armés se revendiquant du Groupe islamiste armé (GIA). Un mois plus tard, leur chef, Djamel Zitouni, menace de les exécuter s’il n’obtient pas un échange de prisonniers. Le 21 mai, il annonce leur mort. Seules leurs têtes seront retrouvées.
Un héritage spirituel important qui favorise le dialogue islamo-chrétien
Truffé d’archives vidéo dans lesquelles chacun des sept moines se raconte, ce documentaire émouvant fait revivre ce drame à l’aune de l’histoire mouvementée du pays nord-africain. Fondé en 1938, le monastère Notre-Dame de l’Atlas, situé dans le domaine de Tibhirine, à une centaine de kilomètres d’Alger, occupait une place centrale dans la vie locale. Malgré l’insécurité causée, dès 1991, par une guerre civile meurtrière (plus de 100 000 morts), les moines refusent de rentrer en France. Le monastère se voulant un lieu de partage et de dialogue, il leur est impossible d’abandonner la population alentour, à laquelle ils portent assistance en partageant notamment le fruit de leurs récoltes - ce qui amplifie l’onde de choc traversant l’Algérie tout entière à l’annonce de leur assassinat.
Un quart de siècle plus tard, des zones d’ombre demeurent concernant les circonstances et les auteurs du crime. Des hypothèses sont émises des deux côtés de la Méditerranée par les autorités françaises et algériennes. Les conclusions des expertises révèlent que les moines auraient vraisemblablement été tués un mois avant l’annonce officielle de leur décès, puis décapités après leur mort. Béatifiés en décembre 2018 dans la basilique Santa Cruz d’Oran en même temps que 12 autres religieux tués en Algérie, ils laissent un héritage spirituel important qui favorise le dialogue islamo-chrétien.
https://www.nouvelobs.com/ce-soir-a-la-tv/20210801.OBS47131/les-moines-de-tibhirine-pour-l-amour-de-l-algerie-une-foi-a-toute-epreuve.html
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