"Il faut tuer l'indien dans l'enfant", disaient-ils
De la fin XIXe à 1996, 150000 enfants amérindiens ont été envoyés de force dans des pensionnats de différentes églises. Plus de 4000 enfants y sont morts. Le Canada a été reconnu coupable de génocide physique, biologique et culturel mais le gouvernement Trudeau semble avoir choisi la réconciliation.
Lorsque les Vikings Islandais débarquent au Groenland, puis s’installent sur l’île de Terre-Neuve pour fonder une première implantation européenne au Canada , précisément à l’Anse aux Meadows, le continent qu’ils découvrent est déjà peuplé.
Les autochtones sont là, et il semble aujourd’hui que leurs premières traces remontent à 30.000 ans avant notre ère. Au moins dans la région du Yukon qui n’était pas alors entièrement prise par les glaces.
Cette année 2016, entre février et avril, 5 jeunes se sont suicidés dans un tout petit village du nord du Québec. Ils étaient originaires de la communauté Attawa-piskat.
Ce sont les descendants de ces premières Nations, que les Blancs ont d’abord contaminé – avec des maladies inconnues – quand ils ont débarqué pour les couronnes françaises, britanniques ou néerlandaises du XVIème siècle.
Les massacres d'Amérindiens au moment de la colonisation sont assez bien documentés, mais le Canada a longtemps fermé les yeux sur un fléau plus récent – qui explique en grande partie le geste désespéré de ces jeunes autochtones aujourd’hui.
Pendant plus de 100 ans, des années 1850 à l’an 1969, le Canada a pratiqué une politique « d’assimilation forcée » qui s’est avérée destructrice.
Les terres d’abord (dès les années 30) sont devenues propriétés de la couronne britannique ou de la France, puis on s’est attaqué aux enfants arrachés systématiquement aux familles et envoyés dans des pensionnats afin de leur inculquer les valeurs européennes.
150.000 filles et garçons sont passés par ces établissements. Plusieurs milliers en sont morts. Depuis 6 ans, la Commission Vérité et Réconciliation écoute les survivants. Elle vient de publier 94 recommandations à l’adresse du gouvernement canadien.
Pour la première fois de son histoire, OTTAWA s’apprête à tenter de réparer l’irréparable : de panser (enfin) les plaies de ce « génocide culturel » dont il vient d'être reconnu coupable.
Enquête de Sarah Maquet, réalisée par Yassine Bouzar.
> Écoutez aussi en complément :
- Jimmy Papatie, ancien chef du village algonquin de Kitcisakik (600 kilomètres au nord-ouest de Montréal), au Québec. Il est maintenant le directeur du département des ressources naturelles de la communauté. Il témoigne de son enfance au pensionnat de Saint-Marc-de-Figuery, de 1968 à 1973, et des conséquences des pensionnats aujourd'hui :
- Marie-Pierre Bousquet, la directrice du Programme en études autochtones de l'Université de Montréal. Elle est anthropologue, spécialiste des questions amérindiennes canadiennes, particulièrement au Québec. Aujourd'hui, elle réfléchit à comment mettre concrètement en oeuvre la réconciliation entre le Canada et ses peuples autochtones :
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