5 septembre 1937-Tabarka, Tunisie - 18 décembre 2020-Alger
«Le Service des renseignements est le Service des seigneurs», dit un dicton allemand.
Et les grandes nations ne font jamais faute de monter aux nues les exploits de leurs services secrets et n’hésitent pas à inventer à leurs héros, dans leurs récits historiques, comme dans leurs œuvres de fiction, que ce soit les films ou les romans, des exploits qui présentent d’eux une image de demi-dieux mythiques, immortels et n’obéissant à aucune loi naturelle, qu’elle ressortisse de la physique ou même de la frêle nature humaine.
Une guerre de libération lancée «au fond du puits colonial»
On constate qu’en Algérie aucune calomnie n’a été épargnée contre des services dont, pourtant, notre pays devrait se glorifier, car ceux qui les ont animés étaient des jeunes, sans expérience surgis, on ne sait comment, du puits du système colonial.
Il n’est pas utile de rappeler ici, avec force détails, comment la guerre de libération nationale a été lancée, mais seulement de souligner qu’elle a connu un commencement modeste, par un simple appel pompeux, sur deux pages dactylographiées, diffusé par des hommes pitoyables ayant à peine de quoi se payer des vêtements de friperie, et survivant au jour le jour grâce à la solidarité de leurs compagnons.
Le peuple algérien vivait alors, dans sa majorité, dans un état de déchéance qu’il est difficile d’imaginer maintenant, et les chances de ce groupe de «fous» tenaient plus du miracle divin que d’éléments objectifs garantissant la réussite de l’entreprise de libération nationale.
Il n’y avait ni suffisamment de moyens financiers, ni armes, ni munitions, ni experts militaires, donc aucun potentiel mobilisable permettant de créer ne serait-ce qu’une lueur d’espoir dans l’issue finale.
L’ennemi était non seulement la cinquième puissance mondiale et membre de la plus grande alliance militaire internationale, mais également un pays jouissant d’une aura civilisationnelle incomparable, et qui se trouvait, en plus, à une demi-journée de bateau de l’Algérie. On peut dire que la dernière phase de la résistance algérienne à l’occupant a commencé avec tout contre elle, et apparaissait vouée à l’échec.
Pourtant, quelque trois années plus tard, non seulement, comme l’avait alors prédit Larbi Ben M’hidi, un de ces «fous», le peuple algérien a fait de cet acte de désespoir qu’était la déclaration du Premier Novembre, un cri de guerre et le signal d’un soulèvement qui, malgré tous les avatars qu’a traversés notre pays depuis notre indépendance gagnée dans le sang et la souffrance, demeure un des évènements les plus importants de l’histoire, non seulement de l’Algérie, mais du Monde.
Les historiens, non seulement Algériens et Français, mais même étrangers à ce conflit sanglant et cruel, continuent de se pencher sur ce phénomène socio-militaire qu’a été la guerre d’un peuple misérable, inculte, contre une superpuissance riche, orgueilleuse et sûre d’elle-même, porteuse d’une culture et d’une civilisation riches et de valeurs universelles dont elle se proclame la patrie.
Une génération qui se prépare au grand départ sans espoir de retour
La génération d’Algériennes et d’Algériens, qui a pu donner vie à ce miracle, commence à connaître le sort que le temps réserve à tous les humains, et chaque jour apporte sa moisson de mauvaises nouvelles: elles vont certainement s’accélérer dans les jours, les mois et les années à venir, jusqu’à ce que cette génération de héros disparaisse et que leurs noms soient oubliés, même si la toponymie officielle va marquer le paysage de ces noms rattachés à des lieux symboliques, mais sans autre profondeur que les sons qui les composent.
C’est pour cette raison que, chaque fois qu’un homme ou une femme de cette génération des libérateurs de l’Algérie arrivent au terme de leur vie sur cette terre, il est indispensable de revenir sur leur vie, sur leur parcours et sur leur contribution, si marginale paraisse-t-elle, dans une guerre dont la cruauté est loin d’avoir été décrite, que ce soit dans les autobiographies, dans les études historiques académiques, ou dans les œuvres de fiction, films ou romans.
Parmi ces hommes et ces femmes, engagés dans la lutte de libération, certains sont plus prééminents que d’autres, quoique les sacrifices des uns et des autres soient égaux dans leur noblesse et dans le désintérêt qui les anime.
Zerhouni Yazid: un homme dont le destin se confond avec celui de l’Algérie
Zerhouni Nourredine, dit Yazid, dont on tentera ici de présenter une brève biographie, qui n’est pas à la hauteur de l’hommage qui doit lui être objectivement rendu, est trop connu pour qu’on prétende le présenter à la lectrice et au lecteur de ce modeste écrit.
Sa vie en fait se confond, dans ses détails, avec celle de l’Algérie qu’il a servie depuis l’âge de 19 ans, lorsque ce n’était qu’un projet. Symbole de la jeunesse lycéenne algérienne de sa génération, engagé volontaire dans la lutte armée, et l’un des premiers cadres des «services de l’ombre», il a occupé, depuis l’indépendance, des fonctions cruciales qui ont fait connaître son nom, d’autant plus qu’il a servi à divers titres tous les chefs d’Etat qui se sont succédé depuis l’indépendance.
Il a été tour à tour responsables des services de renseignements extérieurs au ministère de la Défense nationale, puis, pendant une très brève période, directeur de la Sécurité militaire, ensuite , pendant douze années, successivement ambassadeur au Mexique, au Japon et aux Etats-Unis, avant d’être nommé, après une brève période de traversée du désert - par l’ex-président de la République, qui voulait rehausser son gouvernement avec un homme dont la réputation de serviteur de l’Etat n’était plus à faire -, ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, puis vice-Premier ministre, pour enfin être écarté définitivement.
Un homme se définit plus par sa personnalité que par les titres qu’il a portés au cours de sa carrière, titres éphémères, tenus par d’autres avant lui et que d’autres tiendront après lui, et qui, malheureusement , malgré le prestige et la reconnaissance publique qu’ils traînent avec eux, ne constituent pas des preuves suffisantes des qualités personnelles de ceux qui les détiennent.
Un homme à la hauteur de toutes ses missions
On peut affirmer, sans blesser, même à titre posthume, la modestie de Zerhouni Yazid, qu’il a été à la hauteur de toutes les fonctions qu’il a occupées, pendant les quelque cinquante années de sa carrière au service de l’Algérie, depuis son engagement dans l’ALN en 1957 jusqu’à sa retraite. Il n’y a pas un poste qu’il ait occupé et qui ait paru trop grand pour lui. Il a été un des stagiaires les plus brillants de l’école des cadres que Abdelhafid Boussouf avait organisée à Oujda, entre septembre et décembre 1957, pour former des commissaires politiques affectés aux différentes zones que comprenait la wilaya V, dont il était le commandant.
Mis à la disposition de l’état-major de la wilaya V, dès la fin de son stage, Yazid fut chargé des opérations de recueil de renseignements sur le dispositif militaire ennemi, à la frontière algéro-marocaine, dans le but de faciliter le passage de l’armement et des hommes entre les territoires algérien et marocain. Cette tâche, extrêmement importante dans la poursuite de la guerre de libération, valut à Yazid de gagner rapidement une promotion bien méritée d’adjoint aux responsables des renseignements militaires lors de la création de l’état-major Ouest.
Il fit, vers la fin de la lutte armée, un court passage à la base Didouche Mourad, dans la proche banlieue de Tripoli, en Libye comme membre du groupe de travail chargé de la préparation du dossier militaire en vue des négociations de paix qui avaient commencé à Evian en Mai 1961. Il rejoignit ensuite l’équipe de soutien aux négociateurs algériens.
L’indépendance acquise, il eut à veiller, dans des conditions dignes d’un roman d’espionnage, à la collecte des archives des services du MALG entreposées au Maroc, et à leur transport vers l’Algérie.
Une attitude patriotique responsable lors de la crise de l’été 1962
Comme tous les volontaires de sa génération qui avaient été affectés dans les services de renseignements, il refusa de prendre position dans le conflit grave entre l’état-major de l’ALN et le GPRA, affirmant qu’il s’était mis, par son engagement, à la disposition du peuple algérien, pas au service d’une faction ou d’ambitions politiques d’une personne ou d’un groupe. Rentré à Alger dès le mois de Juillet 1962, et en compagnie de l’auteur de cet article et de feu Abdelkader Khalef, plus connu sous le nom de Kasdi Merbah, il décide de reprendre ses études supérieures, s’inscrit à l’Université d’Alger, et prend une chambre à la cité universitaire de Ben Aknoun (Yazid a effectivement repris par la suite ses études supérieures, tout en assumant ses lourdes responsabilités, il a préparé et obtenu une licence en droit et un Master en relations Internationales).
Ce détail est d’une très grande importance historique, car il détruit la fiction entretenue d’une cabale montée par feu Boussouf pour soumettre le pays au pouvoir, si ce n’est au caprice, de l’ex-MALG. Rien de plus faux que cela. Ce sont les bruits de bottes à la frontière ouest du pays qui ont convaincu nombre d’anciens des services de renseignements pendant la guerre de libération nationale à mettre leur expérience au service de la défense de la Nation et d’accepter de rejoindre le ministère de la Défense au lieu de poursuivre leurs études.
Il est regrettable que la réputation de Direction de la Sécurité militaire - créée essentiellement pour des raisons d’ordre défensif, dans une situation où le pays, encore faible, venait de sortir d’une longue et violente guerre, était menacé dans son intégrité territoriale - ait été ternie, au corps défendant de ceux qui ne voulaient rien d’autres que de contribuer à la défense d’une indépendance chèrement acquise. Il n’en demeure pas moins que l’Algérie avait besoin d’hommes ayant gagné leur expérience dans la lutte armée, pour se garder de ses ennemis extérieurs et de toutes leurs manœuvres.
Les mémoires de nombre de responsables militaires algériens contiennent des jugements tranchés et hostiles contre un service dont ne peut se passer aucune armée, mais qui a été conduit, tout comme ces responsables, à mener des activités dépassant le domaine des missions propres à une armée. Comme l’a si bien écrit George Orwell, et la citation n’est pas précise : «il faut des hommes durs qui veillent dans l’ombre nuit et jour pour assurer la sécurité et la tranquillité des citoyens.»
Il n’est pas question de rappeler ici la nature du système politique algérien auquel ces hauts gradés ont contribué aussi, sous la protection de la Sécurité militaire qui leur a permis de jouir de leurs grades et de leurs positions et de vivre, en toute tranquillité, une retraite bien gagnée. Que serait-il arrivé si cette instance de renseignement n’avait pas existé?
Un diplomate hors carrière qui en a montré à bien des diplomates chevronnés!
Après son bref passage à la tête de la Direction de la Sécurité militaire, de 1979 à 1982, en succession à feu Kasdi Merbah, Yazid commence une brillante carrière diplomatique. Homme d’une grande curiosité intellectuelle, il apprend non seulement la langue du pays, mais s’intéresse également à son histoire et à sa culture. Le poste d’ambassadeur demande à la fois du doigté, du sens politique, et une certaine sympathie pour le peuple du pays d’affectation. Une partie de la mission est de tisser des relations avec tous ceux qui comptent dans le système politique et la société du pays. La capacité de nouer des liens d’empathie, en dépassant les barrières linguistiques et culturelles, comme les traditions propres à chaque pays, implique une capacité d’adaptation, mise essentiellement au service de l’Algérie.
Dans ses différents postes, de 1982 à 1994, Yazid a su se frayer un chemin parmi les hommes qui comptent dans ces pays, et a présenté de l’Algérie, au-delà de ses tribulations, et alors qu’elle était plongée dans la tourmente de la guerre civile et de l’assassinat en direct de son président, une image positive qui n’a pas été de peu d’importance dans la résolution des questions touchant les relations entre notre pays et ces pays. Il a reçu du Mexique et du Japon les distinctions honorifiques que ces pays accordent aux ambassadeurs étrangers qui ont été capables de gagner leur estime.
Un retour non sollicité aux affaires
Après son dernier poste d’ambassadeur à Washington en septembre 1994, Yazid est revenu à Alger avec la pensée de prendre sa retraite définitive. C’est l’arrivée de Bouteflika à la tête du pays en avril 1999 qui l’a remis dans le circuit de la prise de décision. A souligner que Yazid n’a ni sollicité ni intrigué pour reprendre du service.
Bouteflika avait besoin d’un homme d’expérience, et qui avait gardé une réputation nationale et internationale intacte, non seulement pour rehausser le prestige de son équipe gouvernementale, mais aussi pour s’assurer la collaboration d’un homme ayant une culture politique et intellectuelle reconnue.
Yazid , un homme d’Etat dont la seule motivation était de servir, et qui avait prouvé la sincérité de son engagement public pour la défense des intérêts permanents de l’Algérie, s’est trouvé, à son corps défendant, et pendant toutes ses années passées au gouvernement, pris entre sa loyauté professionnelle, qui lui interdisait toute critique publique ou privée sur le style de gouvernement du chef de l’Etat de l’époque, et ses profonde convictions quant à la définition de la bonne gouvernance.
Une collaboration difficile entre deux hommes aux principes et aux desseins divergents
Il faut souligner que sa collaboration avec Bouteflika n’a pas été des plus sereines, car souvent les décisions que le premier prenait ne correspondaient pas aux intérêts du pays selon la conception patriotique qui animait Yazid. Parmi les sujets qui donnèrent lieu à friction entre le chef d’Etat et son ministre de l’Intérieur, le plus sérieux fut la loi sur les hydrocarbures qui donnait une influence excessive aux multinationales, et suivant des termes que même le Koweït, pourtant sauvé par les Etats-Unis, avait refusé de concéder à ces multinationales.
Alors que tous les membres du gouvernement de l’époque avaient adopté une attitude veule et passive à l’égard de cet abandon de souveraineté sur la seule richesse du pays, Yazid a non seulement exprimé par écrit son opposition au projet de loi, mais avait présenté sa démission et quitté son bureau, pour bien marquer son rejet de cet texte concocté sous la coupe par un ancien employé d’une multinationale. Un autre sujet de friction a été la politique étrangère de Bouteflika. Alors que ce dernier voulait embrasser une politique de rentrisme à l’égard de certaines puissances, et à ouvrir, pour leur plaire, les portes de l’Algérie aux «Organisations non gouvernementales», les nouveaux instruments dont l’objectif est de jeter la confusion dans les desseins réels de leurs pays d’origine, Yazid s’y est fermement opposé, car sachant que la subversion prend des formes «humanitaires», pour mieux faire son travail de sape et de pénétration. De même, Yazid a marqué des grandes réticences quant à l’accord d’association avec l’Union européenne qu’il jugeait trop déséquilibré dans sa partie strictement politique comme dans sa partie commerciale.
Un autre sujet de conflit entre les deux hommes a été la prorogation des mandats de Bouteflika au-delà des 8 années prévues par la Constitution de 1996.
Dès la préparation du troisième mandat de Bouteflika, Yazid a soulevé le problème de passage du témoin à une nouvelle génération d’hommes politiques, et a estimé qu’il était temps que les hommes qui ont contribué à la guerre de libération laissent la place à des leaders capables de prendre en charge le destin d’un pays et d’un peuple qui avaient totalement changé et qui avaient besoin d’un nouveau souffle, d’un nouvel idéal, d’un nouvel horizon.
On sait ce qu’il en fut, car notre pays continue à payer le prix d’un acharnement à s’agripper au pouvoir de la part d’un homme et d’une équipe mettant ses intérêts matériels au-dessus des intérêts de la Nation.
Retour sur les évènements de Kabylie du printemps 2001
On ne peut pas manquer d’évoquer un évènement tragique qui a eu lieu lors du passage de Yazid au ministère de l’Intérieur et qui lui a valu des critiques à la fois violentes et injustes.
Il faut reconnaître que ce poste ministériel est l’un des plus délicats, quelle que soit la nature du régime politique, et que dans ses attributions il couvre, en fait et d’une manière ou d’une autre, directement ou indirectement, toutes les activités quotidiennes et banales du citoyen comme de l’administration. Rien de ce qui se passe dans le pays n’est étranger au ministre de l’Intérieur qui est appelé, parfois, à intervenir dans des domaines qui ont peu de chose à voir avec ses compétences propres, mais qui peuvent influer sur l’opinion publique et porter atteinte à l’ordre public de manière marginale ou cruciale.
Il n’est nullement question ici de revenir sur toute la série d’évènements qui ont éclaté en Kabylie au printemps de 2001, évènements relatés dans le détail par un rapport préparé sous la présidence de feu le Professeur Mohand Issad, à l ‘intégrité morale et intellectuelle dont peuvent témoigner tous ceux qui l’ont connu, mais seulement de souligner que leur explication ne ressortit pas d’une politique délibérée de provocations suivies de répression, mais qu’ils ont été déclenchés et alimentés par une série d’actes graves commis par les forces de l’ordre en place localement, et condamnés officiellement, bien que des erreurs de communication aient effectivement eu lieu au sommet de l’Etat. Voici ce que disent les premières lignes du rapport «Issad.»
«Le 18 avril 2001, un jeune lycéen de 19 ans, Guermah Massinissa, reçoit dans le corps, à l’intérieur des locaux de la Brigade de gendarmerie de Béni-Douala, et d’après le rapport d’autopsie, trois des six balles de kalachnikov tirées en rafale par le gendarme Mestari. L’une des balles tirées a blessé un autre gendarme qui se trouvait à proximité.
Le jeune Guermah fut admis à la polyclinique de Béni-Douala, puis à l’hôpital de Tizi-Ouzou pour les premiers soins. Devant la gravité de ses blessures, il fut transféré à l’hôpital Mustapha à Alger. Il devait y décéder le 20 avril 2001 à 8h15.»
La suite du rapport entre dans les détails des incidents dramatiques qui ont entraîné malheureusement morts d’hommes et, marginalement, destructions de propriétés publiques et privées réparables.
Ce rapport souligne également que la responsabilité du ministère de l’Intérieur et de son titulaire, qui a, du fait de son portefeuille, eu à affronter l’opinion publique, à travers ses déclarations à la presse, ne l’a pas placé comme protagoniste activement engagé dans la gestion des faits ayant conduit à cette révolte d’une partie de la population.
Les forces de l’ordre locales avaient des attributions fixées par texte législatif et réglementaire mettant sur eux la responsabilité totale de la gestion du maintien de l’ordre. Les dépassements ou erreurs qu’ils ont commis dans l’exercice de leur mission sont strictement localisés et personnalisés. Cette série d’évènements a eu effectivement un écho défavorable auprès de l’opinion publique nationale, qui a condamné la violence arbitraire frappant la première victime du dérapage des services de l’ordre et a vivement ressenti la perte de vies humaines qui s’en est suivie, et a fait l’objet d’une couverture intensive de la part de la presse locale.
En tant que ministre, Yazid a lui aussi été d’une certaine façon victime de ces dépassements injustifiables, car il avait à prendre en charge l’explication à l’opinion publique de décisions locales malencontreuses et malheureuses. Mais en tant que membre du gouvernement il ne pouvait assumer plus que ce qui ressortissait de son domaine, c’est-à-dire veiller à corriger la série d’erreurs et d’actes arbitraires commis localement par les forces de l’ordre directement engagées sur le terrain.
Faut-il ajouter encore plus de détails à ce combien bref hommage à une personnalité qui a consacré toute sa vie au service de son pays, a fait preuve d’une loyauté sans failles envers les intérêts supérieurs de la Nation, au-delà de toutes considération de fidélité aux hommes qui ont présidé au destin de l’Algérie? Yazid a une vie riche et bien remplie et ces quelques pages, si longues paraissent-elles au lecteur, pourraient avoir omis l’essentiel, c’est-à-dire la description de la personnalité derrière ce nom, qui explique sa carrière prestigieuse et l’appel à lui dans les moments les plus difficiles.
Qu’il repose en paix! Ce qu’il laisse derrière lui comme souvenir d’un homme d’Etat constant dans ses principes et d’une personnalité gracieuse, généreuse, attentive, courtoise et modeste, et comme exemple aux générations futures suffit!
Condoléances les plus sincères à son épouse et à ses enfants. Nous sommes à Dieu et à Lui nous revenons!
par Mourad Benachenhou
http://www.lequotidien-oran.com/?news=5296731
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