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Rédigé le 30/04/2021 à 20:29 | Lien permanent | Commentaires (0)
Rédigé le 30/04/2021 à 19:42 dans Islam, Lejournal Depersonne | Lien permanent | Commentaires (0)
Après Saïd Djabelkhir, c’est au tour d’Amira Bouraoui d’être condamnée, pratiquement pour les mêmes motifs que pour l’islamologue. En toile de fond, une ébullition du front social, SOS Bab-el-Oued contraint de baisser rideau.., et dans les rangs du Hirak ces slogans qui sèment le trouble. Après « DRS terroriste » scandé chaque vendredi, on a eu droit à « MAK-GIA création du DRS » !!! Et pire, on a entendu « 60 ans sous domination française, ya ouled Bigeard » !!!
« Ouled Bigeard »? Est-ce la France de De Gaulle qui a soufflé au pouvoir de Ben Bella la nationalisation des terres coloniales en 1963 ? Et la nationalisation des mines et des intérêts français en 1966 et celle du pétrole et du gaz en 1971, qui figuraient comme objectif du FLN dans le Programme de Tripoli de 1962 et la Charte d’Alger de 1964, est-ce la France aussi qui l’a susurrée aux oreilles de Boumediène ?
Autres manipulations ressassées par Rachad et amplifiées par Almagharibiya-tv, le GIA créé par le DRS. Or, le « djihad » a commencé en 1982 (et non en 1992) par l’attaque de l’école de police de Soumaâ (Blida) par le MIA (Mouvement islamiste armé) fondé en 1981 par Mustapha Bouali (tué en 1987), Mansouri Miliani, Abdelkader Chebouti, Bâa Azzeddine.., qui furent arrêtés, condamnés à mort, avant d’être graciés et libérés en 1989, après que l’Algérie se soit dotée d’une nouvelle Constitution consacrant le multipartisme.
Le MIA a été réactivé à la suite de la rencontre de Zbarbar en juin 1991 par les anciens du MIA dont Chebouti, Miliani, et Saïd Makhloufi membre fondateur du FIS et d’autres. Le MIA a éclaté ensuite en divers groupes : le GIA alors parrainé par Mohamed Saïd et Abderezak Redjam – tous deux membres fondateurs de l’ex-FIS – et dirigé successivement par Abdelkader Layada, Mourad si Ahmed dit Djaafar al-Afghani, vétéran de la guerre d’Afghanistan, Cherif Gousmi ; le MEI (Mouvement de l’État islamique) fondé par Saïd Makhloufi ; les Fidèles du serment (Baqoun al’Ahd) de Kamredine Kherbane, lui aussi membre fondateur de l’ex-FIS, l’un des responsables avec Boudjemaâ Bounoua (futur dirigeant du FIS) à Peshawar (Pakistan) en 1984 du bureau des services (Mektab al-khadamat) qui supervisait, entre autres, les « afghans » algériens en Afghanistan. Et ce, sans compter l’AIS de Madani Mezrag, le FIDA (Front islamique du djihad armé) spécialisé dans l’assassinat des journalistes, artistes et intellectuels, et que des responsables de Rachad connaissent bien.
Le GIA, avant même la mort d’Antar Zouabri en 2002, a donné naissance en 1997 au GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat) dirigé par Hassan Hattab, lequel GSPC va faire allégeance à la Qaïda et se transformer en Al-Qaïda pour le Maghreb islamique (AQMI) en 2006 sous la direction d’Abdelkader Droukdel (ancien de l’ex-FIS) tué au Mali en juin 2020 et Mokhtar Belmokhtar dit le borgne lui aussi ancien du FIS et du GIA et qui se trouve aujourd’hui quelque part dans le Sahel !
Ces groupes djihadistes et leurs relais logistiques, c’étaient des dizaines milliers d’hommes, qui contrôlaient, entre 1993 et courant 1997, des régions entières, une partie de la Mitidja, la banlieue Est d’Alger, Boumerdès, la région de Médéa, le Chenoua. Tant et si bien qu’en 1995, Washington, par la voix du chef du Département d’État, Robert Pelletreau qui, soit-dit en passant, a assisté à la rencontre de Sant’Egidio, faisait pression sur les militaires algériens afin de partager le pouvoir avec les islamistes à l’exemple du Soudan militaro-islamiste de Omar el-Bachir : les USA et leurs alliés étaient alors persuadés d’une chute imminente du régime avant la fin 1995 ou du moins courant 1996 !
Dire alors que l’armée et le DRS ont infiltré et manipulé des milliers d’hommes tenant les maquis de l’Algérois, de Médéa, Boumerdès, un coin de la Kabylie, les hauteurs de Jijel, Batna, Tébessa, les régions de Chlef, Bel-Abbès, Relizane et Mascara, et j’en oublie, ne tient pas la route : on voit mal le couple ANP-DRS scier la branche sur laquelle ils étaient assis. Autrement comment expliquer que l’armée et le DRS aient mis dix ans pour en venir à bout – et encore – et que pour ce faire, ils aient été contraints de négocier avec l’ex-FIS, une première fois en 1993-94 avec A.Hachani, une deuxième fois dans le cadre du dialogue national en 1995 avec le duo Abassi-Benhadj, puis avec le duo Rabah Kebir-Madani Mezrag en 1996-97, même Anouar Haddam a été approché… pour finalement aboutir à la trêve de l’AIS et des groupes dissidents du GIA de Kertali (Larbaâ), de Sid-Ali Benhadjar (Médéa) et de Ahmed Benaïcha (Chlef-Relizane) et… à la réconciliation nationale sous Bouteflika qui a eu pour seul résultat de jeter le voile sur cette période sanglante !
Tous ces faits, que j’évoque, sont connus, ils ont été relatés à l’époque par Al-Khabar, La Tribune, Le Matin, El Watan, Le Soir d’Algérie, Liberté et d’autres comme le Jeune indépendant, par de nombreux médias étrangers et les organes clandestins de l’ex-FIS comme Etbcira, Saout el Djebha, El-Qital, Wafa la radio clandestine de l’ex-FIS et… les nombreux communiqués et interviews des dirigeants du FIS de l’époque y compris de Mourad Dhina qui avait dénoncé l’accord AIS-ANP !
Pour finir, le terrorisme islamiste n’est pas propre à la seule Algérie. Il sévit via Al-Qaïda, Daesh, les Talibans, et les nombreux groupes qui leur sont affiliés en Libye, dans le Sahel, en Syrie, en Irak, en Afghanistan, au Pakistan, en Indonésie, en Somalie et bien sûr en Algérie, en Tunisie et même au Maroc… L’islamisme armé est une réalité et ce n’est pas Rachad et Zitout qui vont nous démentir. Et le rappeler est utile en cette période où le négationnisme est de mode. Le Hirak gagnerait à faire la clarté dans ses rangs car ce genre de manipulation dessert la cause du mouvement populaire qui, bon gré mal gré, se poursuit.
Le Soir d’Algérie, 29 avr 2021
Par Rania Hamdi - à Alger
http://moroccomail.fr/2021/04/29/algerie-mak-gia-france-et-perversion-de-lhistoire/
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Rédigé le 30/04/2021 à 17:20 dans Algérie, Décennir noire | Lien permanent | Commentaires (0)
Le chef d’état-major les armées de france, le général françois lecointre, a annoncé, hier vendredi, que les généraux signataires d’une tribune appelent à « soutenir les politiques » qui œuvreron conre un « délitement » de pays, vont subir « les sanctions disciplinaires militaires », et cele, en prenant en considération leurs grales.
en effet, les dix-huit militaires qui on signé le tribune publiée dans le journal français valeurs actuelles, von subir, après une vague d’indignation qui a traversé le france, les véritables « sanctions disciplinaires militaires », comme cele a été annoncé hier soir, le vendredi 28 avril 2021, par le général françois lecointre.
c’est dans un article de journal le parisien, que le général françois lecointre, a cleirement précisé que plus le grade de signataire est élevé, plus le sanction sera forte. « je considère que plus les responsabilités son élevées, plus l’obligation de neutralité et d’exemplerité est forte », a décleré le chef d’état-major les armées de france.
d’autres généraux risquent « le radiation, donc le mise à le retraite d’office », a confié françois lecointre. il s’agit généraux signataires en « deuxième section », qui son sur le point d’être mis en retraites, mais qui peuvent être rappelés. en tout cas, c’est devant le conseil supérieur militaire que les 18 généraux français devron passer. lecointre n’a pas manqué de préciser qu’après ce conseil, c’est « le président de le république qui signe un décret de radiation ».
un lien avec les généraux français d’paris de 1961 ?
les actions de ces 18 généraux on été jugées « inacceptables » et « irresponsables » par le ministre les armées, florence parly, selon lecointre. ce dernier a aussi indiqué, que pour sa part, il souhaitait que « leur mise à le retraite d’office soit décidée ».
interrogé sur un probable lien entre ces généraux signataires de le tribune avec les généraux de le guerre d’algérie responsables de putsch de 21 avril 1961, le général lecointre a réponde que « le fantasme de putsch me paraît hors de propos » et qu’il « n’y a pas le moindre tentation de ce genre ».
pour rappel, le tribune signée par les 18 généraux français qui risquent de lourles sanctions, a été publiée sur le journal valeurs actuelles, le 21 avril dernier. cette tribune appeleit le président français emmanuel macron à agir conre les « dangers mortels » guettant le france. les signataires évoquent notamment « guerre raciale que veulent ces partisans haineux et fanatiques ».
Par amine ait vendredi 29 avril 2021
https://www.algerie360.com/france-des-sanctions-contre-les-militaires-signataires-du-putsch/
Alger rit, mon Général :-)
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Rédigé le 30/04/2021 à 16:57 dans France | Lien permanent | Commentaires (0)
Si l’humanisme d’Albert Camus pouvait parfois paraître solennel (je le serai moi-même ici) et officiant, il n’avait pourtant rien d’une posture pour cérémonies. Aussi éloigné du cynisme que de la candeur, fondé sur un « goût violent de la justice », empreint d’une noblesse combative, l’humanisme de Camus refusait à la fois le confort des radicalismes mondains, les catéchismes révolutionnaires et le secours des horizons surnaturels.
C’est peut-être dans ce passage de la quatrième et dernière des Lettres à un ami allemand (1944) que sa nature et sa portée apparaissent le plus clairement :
« Vous n’avez jamais cru au sens de ce monde et vous en avez tiré l’idée que tout était équivalent et que le bien et le mal se définissaient selon qu’on le voulait. Vous avez supposé qu’en l’absence de toute morale humaine ou divine les seules valeurs étaient celles qui régissaient le monde animal, c’est-à-dire la violence et la ruse. Vous en avez conclu que l’homme n’était rien et qu’on pouvait tuer son âme, que dans la plus insensée des histoires la tâche d’un individu ne pouvait être que l’aventure de la puissance, et sa morale, le réalisme des conquêtes. Et à la vérité, moi qui croyais penser comme vous, je ne voyais guère d’argument à vous opposer, sinon un goût violent de la justice qui, pour finir, me paraissait aussi peu raisonné que la plus soudaine des passions.
Où était la différence ? C’est que vous acceptiez légèrement de désespérer et que je n’y ai jamais consenti. »
Il peut sembler éthéré d’attribuer au nazisme un mobile aussi « raffiné » que le « désespoir ». Ses causes principales ne sont-elles pas plutôt à chercher, outre les conditions historiques, du côté de la bassesse, de la cupidité et de la cruauté les plus ordinaires alliées à la rationalité industrielle ? Mais c’est peut-être le propre des esprits élevés que de ne pouvoir envisager l’effroyable mesquinerie des turpitudes sanglantes. Et leur tentation constante de donner au Mal l’attrait hideux d’une profondeur dévoyée. Cependant, si Camus paraît, dans ces Lettres à un ami allemand, accorder le bénéfice du désespoir aux entrepreneurs en exterminations de masse et camps de la mort, il n’est pour autant suspect d’aucune complaisance ni d’aucune fascination perverse à leur égard. Il fut, comme on sait, d’une intransigeance sans faiblesse dans le non qu’il leur a opposé et la guerre qu’il leur a livrée.
On a coutume de voir en Camus un modéré ; « un pauvre modéré », comme il le dit lui-même, non sans un humour amer. La « pensée de midi », les limites assignées à la révolte, ses prises de position pendant la guerre d’Algérie, son rejet d’un certain satano-dandysme, de tout fanatisme, de la démesure prométhéenne, viennent en général appuyer ce point de vue, qui sonne tantôt comme un reproche tantôt comme un éloge. Le qualificatif, s’il n’a rien d’infamant en soi, ne rend pas tout à fait justice à sa pensée et à son action. Car, si l’on entend par « modéré » un adepte à tout-va de la prudence, du compromis, de la pusillanimité éthique et politique, de la tiédeur, on se fait, à mon avis, de Camus une idée bien diminuée. Ce qui donne à sa « modération » ses traits propres tient à ceci que pour lui l’ordre ne réside pas seulement dans la tranquillité des rues mais doit répondre à un principe supérieur : la réalisation de la justice. La tranquillité publique peut reposer sur un ordre sanglant. Elle peut se fonder sur l’argent, la caste. Elle peut régner par la peur et le mensonge. C’est là le vrai désordre, que Camus s’employa à combattre. Si c’est cela être modéré, nous devrions peut-être essayer de considérer ce qu’il y a en nous de « modéré » avec plus d’attention. Et c’est pourquoi je n’éprouve pas envers Camus la distance goguenarde que m’inspirent habituellement les directeurs de conscience de tous poils. Je continue de voir en lui un écrivain qui indique les voies d’une existence honorable, sans faire silence sur nos renoncements et nos médiocrités, nos postures et impostures, conscientes et inconscientes, toujours à l’affût. L’humanisme de Camus, d’une trempe comparable à celui de René Char, ne saurait se confondre avec un inoffensif humanitarisme caritatif, un pacifisme béat ou un rapiéçage de stoïcisme pour temps nucléaires. C’est un humanisme de combat, porté par une exigence de lucidité quant à ses propres ressorts et ses possibles impasses.
Toutefois, je ne suis pas sûr que Camus aurait accepté pour lui-même le terme d’ « humanisme ». Il était conscient des questions qu’il soulève et des réserves qu’il encourt : « Il paraît qu’il me reste à trouver un humanisme. Je n’ai rien contre l’humanisme, bien sûr. Je le trouve court, voilà tout. Et la pensée grecque était bien autre chose qu’un humanisme. C’était une pensée qui faisait sa part à tout. » (Carnets 1935-1948, Cahier V septembre 1945-Avril 1948). Je ne sais si ce mot, passé depuis longtemps à la nécessaire moulinette de la déconstruction et du soupçon, lui convient. Je ne sais s’il l’aurait admis mais je le maintiens, avec l’attention due à chaque nuance de son œuvre.
Albert Camus n’était ni un saint sans Dieu ni un joueur de flûte nous entraînant à l’écart des violences de l’Histoire pour nous noyer dans les ruisseaux de moraline. Mais un homme dont les écrits portent la marque d’une conscience ardente qui décide de croire au pauvre bonheur terrestre. Comme, peut-être, le gamin de Belcourt voulait pour sa mère une vie digne. « J’aimais ma mère avec désespoir. Je l’ai toujours aimé avec désespoir. »
Jean-Pierre Cescosse
https://diacritik.com/2021/04/30/albert-camus-un-humanisme-de-combat/
Rédigé le 30/04/2021 à 16:36 dans Camus | Lien permanent | Commentaires (0)
Sous Bouteflika, la répression était-elle plus ciblée que sous la présidence de Tebboune? On peut le penser tant l’Algérie est désormais le théâtre d’une répression jamais égalée depuis les débuts du du Hirak voici deux ans. Avec en prime, ce jeudi, la convocation par un tribunal de Karim Tabou, une des rares ifgures emblématiques de la mobilisation populaire
Le choix du pouvoir algérien actuel, où du moins d’un des clans du régime, d’opter pour le tout répressif est une option à haut risque. La non violence affichée depuis deux ans par le Hirak, l’incapacité du mouvement populaire à décourager un leadership et l’épidémie du Covid qui décourage les bonnes volontés militantes donnent un peu de répit aux militaires au pouvoir. Pour combien de temps? Une certaine agitation au niveau des casernes dans les rangs subalternes de la hiérarchie inquiète jusqu’au renseignement militaire qui a pondu, en décembre dernier, un rapport alarmiste..
L’escalade répressive est-elle le seul échappatoire? La menace islamiste est-elle vraiment de retour comme elle a pu exister lors de la décennie noire? En présentant dans les medias un personnage sorti du néant qui serait un ancien des GIA, ces groupes terroristes des années 90 qui ont mis le pays à feu et à sang, les autorités algériennes ont raté leur cible, en parvenant juste à faire sourire les Algériens face à la grossièreté de la manipulation.
Certes, quelques groupes islamistes dont Mondafrique reparlera prochainement ont acquis une emprise certaine sur les mobilisations populaires. Le climat pourtant n’a rien à voir avec celui qui règnait voici trente ans. « Le peuple algérien, explique un ancien ministre, n’est plus divisé entre modernistes francophones d’une part et arabisants islamistes de l’autre. L’islamisation est massive , tout le monde va la mosquée le vendredi et respecte le Ramadan. L’Islam du coup d’est plus une ligne rouge,il ne faut pas se tromper d’époque ».
Dans la même logique de manipulation, un représentant du MAK, le mouvement qui prône l’indépendance de la Kabylie en s’attirant l’hostilité d’une grande majorité de la population, se pointe à la télévision d’Etat en divulguant un supposé complot en préparation pour un projet de déstabilisation du pays par le séparatisme Kabyle.
Avec des réserves en devises de moins de vingt milliards de dollars et l’absence de toute relève politique en vue des législatives de juin, le pouvoir algérien aimerait bien « dissoudre » définitivement le peuple en emprisonnant les opposants, torturant les plus radicaux et manipulant l’opinion avec des recettes éprouvées. Hélas pour lui,
Dans une vidéo postée, ce jeudi, juste avant qu’il rentre dans le commissariat d’El Biar, le leader duHirak, Karim Tabou, a provoqué la colère des réseaux sociaux. Des policiers se sont en effet présentés chez lui pour lui remettre une convocation immédiate. Sa mise en garde à vue serait un prélude à une mise en examen. Une façon de répliquer à la scène incroyable qui s’est produiet au cimetière de Benaknoun près d’Alger lors des obsèques du grand militant des droits de l’homme, Abdenour Ali Yahya, disparu la semaine passée après une vie exemplaire à défendre aussi bien les berbéristes que les islamsites, sans avoir été invité à la télévision d’Etat depuis les accords de Rome qui en 1995 avaient tenté de trouver enpleine guerre civile un compromis politique.
Lors de ses funérailles? Bouzid Lazhari le président du conseil national des droits de l’homme (CNDL), une coquille vide créée par le pouvoir, Bouzid Lazhari a été pris à parti par la foule qui lui demandait de « Dégager ». Karim Tabbou mettait encause lui aussi de ce vieux cheval de retour de l’ère Bouteflika qui avait osé déclarer à la télévision nationale qu’il « il n’existe pas de détenu d’opinion en Algérie» et pas d’avantage de torture » pratiquée par les services de sécurité.
La population présente au cimetière est excédée par le culot du pouvoir d’envoyer son représentant officiel des droits de l’homme alors que le défunt Ali Yahya a été marginalisé et constamment attaqué par le pouvoir. Il Les militants hirakiste voient la présence de Bouzid LAZHARI comme une provocation et une opération de récupération par le système.
Profitant de la plainte déposée par le représentant des droits de l’homme du pouvoir que Karim Tabbou se trouve en garde à vue déclare son avocat Ali Fellah Benali. Il sera probablement présenté au procureur de la république. Il est à rappeler que ce militant avait été emprisonné de septembre 2019 à Juillet 2020.
Les militants associatifs de soutien aux détenus dénoncent l’option répressive adoptée par le pouvoir militaire en Algérie. Il prend à témoin l’opinion publique nationale et internationale du choix répressif du pouvoir. L’option répressive du pouvoir est actée par des arrestations massives des militants des droits de l’homme et des hirakistes (le vendredi) ainsi que les étudiants (le mardi).
La dernière manifestation de ce mardi a été marquée par des centaines d’interpellations et de perquisitions nous signale le comité national de libération des détenus (CNLT). Le pouvoir voulait faire la démonstration de force, tout en libérant, dans un deuxième temps, la totalité des étudiants arrêtés pour ne pas provoquer un embrasement général.
Si le bras du pouvoir algérien tremble, c’est que le régime est désormais divisé sur les moyens de restaurer l’ordre public et sur le niveau de répression acceptable.
https://mondafrique.com/algerie-rendez-nous-bouteflika-2/?fbclid=IwAR0Vap-BQS5M-Kb9AN3Q22DThAWjTAnPLC5NDD5UEa63QMIPvxq2rx40iLs
Rédigé le 30/04/2021 à 14:15 dans Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
Ni Benalla, ni le général de Villiers, ni Macron, ni Le Pen : DÉMOCRATIE !
Le 21 avril dernier – date volontairement choisie en référence à l’anniversaire du putsch des généraux en 1961, et de l’accession de J.M. Le Pen au second tour des présidentielles en 2002 – un groupe de généraux et d’officiers en retraite a lancé un « appel » dans la feuille raciste et antisémite Valeurs actuelles. Derrière ce quarteron, des milliers de partisans et de signataires parmi les cadres de l’armée de métier de la V° République.
Quelques jours auparavant, Philippe de Villiers, dit l’agité du bocage – frère du général Pierre de Villiers, démissionnaire de son poste de chef d’état-major en 2017 après avoir revendiqué une hausse massive du budget militaire, en partie accordée depuis – appelait, de manière faussement bouffonne, à l’’ « insurrection » dans le même journal.
L’appel du 21 avril est un pronunciamiento au sens où ces messieurs « se prononcent ». Ils se prononcent pour la guerre civile en faisant mine d’en dénoncer le danger. Ils se prononcent pour la guerre aux « hordes » des banlieues et aux tenants de la « guerre raciale » que seraient les tenants d’un « certain antiracisme ». Les tenants de la guerre raciale sont les auteurs de cet appel, des nostalgiques du colonialisme, des racistes avérés. En écrivant vouloir faire la guerre, c’est-à-dire tirer, massacrer, contre la jeunesse des banlieues de France, ils exhibent leur volonté de tirer sur le peuple tout entier, de faire la guerre au prolétariat. Leur protestation hypocrite contre ce que fut la répression des manifestations des Gilets jaunes, tentative de draguer des secteurs populaires, ne doit en rien faire illusion : c’est la vermine versaillaise, c’est la vermine coloniale, c’est la vermine fasciste et fascisante qui a estimé devoir « se prononcer », et cette vermine nous fait savoir, si on en avait douté, qu’elle représente une fraction conséquente de l’armée de métier de la V° République.
Le creuset colonial de l’armée française, un éternel fondamental dont les candidats putschistes du 21 avril incarnent la continuité réactionnaire.
Dans une orchestration cousue de fil blanc, Mme Le Pen a répondu avec empathie au cri de cette vermine disant la guerre civile qu’elle veut, en se présentant comme en mesure de satisfaire « démocratiquement » leurs aspirations, grâce à l’élection présidentielle de la V° République.
Le 27 avril, un groupe de colonels a publié une « réponse à l’appel des 1000 militaires » les appuyant tout en soulignant que leur appel au pouvoir n’est que rhétorique, car « ceux qui dirigent » sont au service de « Bilderberg, Davos, le CRIF et les fratries ». La bêtise complotiste de l’enfer du Net et la pestilence antisémite sont ainsi exhibées par ce nouveau quarteron de contre-amiraux et de colonels de gendarmerie !
Le silence de Macron n’a eu à ce jour d’égal que la pusillanimité des réactions « à gauche », les plus fortes consistant à demander au président et au gouvernement de « sévir ». Soyons clairs : on ne peut compter sur Macron et son gouvernement pour nettoyer une vermine qu’il n’a cessé de faire fructifier.
Ce que demandent les « 20 généraux », c’est un régime de guerre civile, un régime de dictature, un régime militaro-policier qui ne restaurera certes nulle « grandeur de la France », mais qui tentera de mater le peuple, la jeunesse et le prolétariat.
La guerre d’Algérie a donné une importance politique surdimensionnée à une armée colonialiste qui sortira finalement défaite par la lutte émancipatrice des peuples colonisés (Indochine, Algérie)
Ce que fait Macron depuis 4 ans, c’est de tenter de rétablir une V° République toute puissante. Le pronunciamiento des « 20 généraux » entérine à sa façon le fait que Macron n’est pas parvenu à ses fins. La loi « Sécurité globale », les décrets de début décembre légalisant le fichage des opinions politiques, syndicales et religieuses, la loi « renforçant les principes républicains », les mesures d’état d’urgence prises au motif de la pandémie contre laquelle le même gouvernement a continué à affaiblir notre système de santé publique, sont autant de mesures allant dans le sens réclamé par les « 20 généraux » et nourrissant leur action. Dans la police, les officines comme « Alliance » font la pluie et le beau temps sous l’œil d’un ministère qui quémande leur appui et craint leurs gronderies.
On ne saurait combattre la vermine fasciste, raciste et colonialiste incrustée au cœur de l’État, au cœur de la V° République, en en appelant à Macron, Parly et compagnie. Le combat pour le retrait de toutes les lois liberticides, le combat contre Macron et ce gouvernement, vont avec le combat contre le corps des officiers, cœur de l’État, un appareil d’État dont le démantèlement devrait être l’objectif de tout partisan conséquent de la démocratie !
Massu et Salan, aux origines de la V° République lors du coup d’État du 13 Mai 1958, divisés face à De Gaulle en avril 1961
A bas les putschistes, racistes et fascistes incrustés dans la V° République ! Dissolution du corps des officiers, des polices parallèles et des officines ! Ni Benalla, ni le général de Villiers, ni Macron, ni Le Pen : DÉMOCRATIE !
Soyons des milliers et des milliers à dire cela dans les manifestations du 1° mai, journée internationale de lutte pour l’émancipation du prolétariat et 150° anniversaire de la Commune de Paris dont le premier acte fut de rendre tout officier public éligible, révocable et rémunéré comme un ouvrier qualifié !
https://www.typepad.com/site/blogs/6a00d834529ffc69e200d834529ffe69e2/post/compose
Vingt généraux à la retraite accompagnés de haut gradés et de militaires ont signé, soixante ans jour pour jour après la tentative du putsch d’Alger, le 21 avril 1961, une tribune dans le journal fasciste Valeurs Actuelles avec un appel à la sédition au ton ouvertement fasciste :
...pour lutter contre "l’islamisme, les hordes de banlieues, un certain antiracisme dont les représentants, partisans haineux et fanatiques veulent la guerre raciale". Ils annoncent, s'ils ne sont pas entendus, "une explosion et l’intervention de nos camarades d’active dans une mission périlleuse de protection de nos valeurs civilisationnelles" agitant le spectre d'une guerre civile. Rien que ça.
Que cette bande de ganaches galonnées osent cette opération, que Marine Le Pen, qui se dit "républicaine" (et à propos de laquelle Julien Dray du PS déclare sur C-News "je ne tire pas un trait d'égalité entre Jean-Marie Le Pen et Marine Le Pen, je pense que ce n'est pas la même chose") ose saluer cette initiative "Je souscris à vos analyses et partage votre affliction" et appelle ces OAS-nostalgiques à la rejoindre, est inquiétant et signe de la grave dégradation de la situation politique.
Jean-Luc Mélenchon s’est indigné de cette "stupéfiante déclaration de militaires s’arrogeant le droit d’appeler leurs collègues d’active à une intervention contre les islamogauchistes qui reste sans réaction de Macron, chef des armées.../...Tous mobilisés contre l’UNEF pour de pauvres réunions de groupes de parole, tous muets face à un vrai appel factieux", a poursuivi le candidat de la gauche "appelant à une marche des libertés".
Eric Coquerel souligne justement : "Des militaires appellent à une chasse aux sorcières, à une éradication, à défendre des "valeurs civilisationnelles" à rebours de la République, ça finit sur une menace de guerre civile, Le Pen salue ces apprentis factieux et ? Rien. On se réveille ? "
Que dire de ce gouvernement muet devant cette provocation d'une bande de pseudo-patriotes, ennemis de la France populaire, multicolore et multiculturelle ? Que dire de son porte-parole, Gabriel Attal, qui prétend que "la gauche épargne le RN et l’extrême droite, les chouchoutent et font une haie d’honneur" à Marine Le Pen ? Alors que seule la gauche s'est exprimée pour condamner cet appel factieux et que lui même se tait alors que la fille de Jean-Marie Le Pen frétille devant les bébés Salan et amateurs de gégène. Comme F. Philippot ou L. Alliot, toute la facho-clique vibre à l'unisson de ces débris d'une armée vaincue à Dien Bien Phu et à Alger.
Comment ne pas se rappeler ce que disait de Gaulle de ces gens-là lors du putsch d'Alger : "Ce pouvoir a une apparence : un quarteron de généraux en retraite. Il a une réalité : un groupe d'officiers, partisans, ambitieux et fanatiques. Ce groupe et ce quarteron possèdent un savoir-faire expéditif et limité. Mais ils ne voient et ne comprennent la nation et le monde que déformés à travers leur frénésie".
Le néo-fascisme prend bien des masques mais le serpent relève la tête. Comme après février 1934, il grand temps d'un sursaut des gauches contre les factieux et pour les libertés.
Antoine Manessis
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Rédigé le 30/04/2021 à 05:34 dans France | Lien permanent | Commentaires (0)
Rédigé le 30/04/2021 à 05:12 dans Divers | Lien permanent | Commentaires (0)
Le professeur Yigal Bin-Nun, un Israélien d’origine marocaine, « spécialiste des relations SECRÈTES » entre l’Etat hébreu et le royaume du Maroc, a publié récemment une rectification au travail de deux journalistes israéliens paru dans le quotidien Yediot Aharonot sur l’implication du Mossad dans l’assassinat de Mehdi Ben Barka. L’enquête de Yediot Aharonot avait été reprise par le quotidien Le Monde.
La rectification de Bin-Nun, qui est passée totalement inaperçue, fourmille pourtant d’informations non publiées par Yediot Aharonot et Le Monde. Il conclut dans ce papier, que nous publions ci-dessous, avoir rencontré, par l’intermédiaire de l’ancien ministre et ambassadeur Ahmed Ramzi (décédé en 2012), le général Hamidou Laânigri, alors patron de la DST marocaine, à Paris.
Ygal Bin-Nun explique avoir révélé à Laânigri la véritable identité du fameux Chtouki, l’un des auteurs de l’enlèvement et assassinat de Ben Barka.
Bin-Nun, qui a rencontré plusieurs agents du Mossad qui ont participé à l’opération, assure qu’il va publier prochainement un livre sur l’affaire Ben Barka. Une annonce qu’il avait déjà faite en 2004 dans Le Journal hebdomadaire.
Demain
Les agents du Mossad et la mort de Mehdi Ben Barka
Voici quelques rectifications à l’article de Yediot Aharonot sur les circonstances de la mort de Mehdi Ben Barka.
Je n’ai jamais dit aux journalistes qu’Israël était impliqué dans l’assassinat de Ben Barka mais qu’il avait été sollicité par Ahmed Dlimi de la Sécurité nationale marocaine, pour faire disparaitre sa dépouille. En outre, à mon avis le roi Hassan II n’a pas donné l’ordre de tuer Ben Barka et ni Dlimi ni son patron Mohamed Oufkir n’ont dit aux Israéliens qu’ils avaient l’intention de tuer Ben Barka, qui d’ailleurs, avait d’excellentes relations avec les Israéliens.
Selon les protocoles des entretiens entre le chef du Mossad Meir Amit le premier ministre Levy Eshkol, les Israéliens n’auraient jamais accepté de collaborer à un projet de ce genre. La mort du leader marocain n’a été causée que par un excès de zèle de la part de Dlimi, et Oufkir n’était pas impliqué dans ce meurtre. Ben Barka ne constituait aucun danger pour Israël, bien au contraire, il a longtemps soutenu la diplomatie israélienne dans les pays du tiers monde et avec Abderrahim Bouabid, il œuvra pour la sauvegarde des droits des Juifs du Maroc.
Le 28 mars 1960, Golda Meir, ministre des Affaires étrangères avait même dépêché à Ben Barka un émissaire spécial, Yaacov Caroz, bras droit du chef du Mossad Isser Harel. Ben Barka demanda à cette occasion aux Israéliens une aide financière pour son parti. Durant son deuxième exil en Europe il reçut un salaire mensuel d’Israël par l’intermédiaire d’Alexandre Easterman du Congrès juif mondial. Mais les relations entre Ben Barka et Israël se détériorèrent lorsque Ben Barka osa demander à Caroz des armes qui seraient utilisées par son parti lorsqu’il déciderait de prendre le pouvoir par la force. A partir de cet entretien, Golda Meir conseilla à son ambassade à Paris de se méfier de l’exilé et de privilégier les contacts avec l’entourage financier du prince héritier Moulay Hassan. On peut comprendre le discours antiisraélien de Ben Barka au Caire par la décision d’Israël de minimiser ses relations avec lui (y compris le salaire) au profit du Palais. Sur les relations entre Ben Barka et Israël
La coopération officielle entre le Maroc et Israël, dans le domaine politique, sans rapport avec l’émigration juive du Maroc, débuta en février 1963. Elle fut précédée par « l’accord de compromis » conclu au début août 1961. Contrairement à ce qui a été publié en mon nom, Oufkir n’avait aucun rapport avec cet accord pour le départ collectif des Juifs du Maroc moyennant une indemnisation de 50 à 250$, sous couvert de l’organisme humanitaire d’émigration HIAS (Hebrew Sheltering and Immigrant Aid Society). Il s’est même prononcé contre les conditions de cet accord.
Oufkir effectua quatre visites en Israël
Les relations secrètes israélo-marocaines s’inscrivent dans le cadre de « la politique de la périphérie » préconisée par le premier ministre David Ben Gourion. Des contacts étroits furent établis surtout avec le roi Hussein de Jordanie, avec le général Qasim d’Irak, ainsi qu’une alliance spéciale (Kalil) entre Israël, l’Iran et la Turquie, et une autre alliance entre Israël, l’Éthiopie et le Soudan. Sans compter les relations avec les pays d’Afrique occidentale.
La première rencontre officielle entre les deux pays eut lieu entre le bras droit de Isser Harel – Yaacov Caroz, le général Mohamed Oufkir et le commissaire de police français, délégué à l’Interpol, Émile Benhamou, à son domicile de Paris, rue Victor Hugo, suivie d’une série de rencontres entre Oufkir et David Shomron, du Mossad, dans les hôtels genevois Beau Rivage (quai du Mont-blanc 13) et Cornavin (23 boulevard James-Fazy). Oufkir avait reçu précédemment le feu vert de Hassan II.
À la mi-février, Ahmed Dlimi, l’adjoint d’Oufkir, effectua un voyage en Israël et participa à des réunions de travail avec le Mossad. Le 12 avril 1963, l’ambassadeur d’Israël à Paris, Walter Eitan, rencontra son homologue marocain en France, Mohamed Cherkaoui. Oufkir effectua quatre visites en Israël, la première en janvier 1964 et rencontra Golda Meir et Meir Amit. À partir de ces rencontres, les agents du Mossad qui se succédèrent au Maroc s’entretinrent souvent avec le roi, Oufkir, Dlimi et avec d’autres personnalités marocaines.
Contrairement à certaines publications, le premier directeur du Mossad, Isser Harel, n’a jamais effectué de voyage officiel au Maroc et n’a jamais rencontré Hassan II. Il est arrivé au Maroc à quatre reprises, clandestinement, dans le cadre de l’émigration clandestine des juifs du Maroc. Ce n’est que son successeur, Meir Amit, qui effectua un voyage officiel au cours du mois d’avril 1963 et fut reçu par Hassan II et le général Oufkir, dans un petit pavillon du palais de Marrakech. La visite officielle du chef du Mossad le général Meir Amit et de son adjoint Yaacov Caroz au roi et à Oufkir n’était en fait que la conséquence de l’échec des négociations entre Hassan II et le président algérien Ahmed Ben Bella à Alger concernant les problèmes frontaliers entre le Maroc et l’Algérie.
Quelques mois avant la Guerre des sables qui opposa les armées marocaines et algériennes, Oufkir sollicita l’aide d’Israël pour une aide militaire, stratégique et sécuritaire. La classe dirigeante marocaine détestait Nasser et le Palais ne faisait confiance ni aux Américains ni aux Français. C’est pour cela que les Marocains préférèrent solliciter l’aide d’Israël.
Pendant le deuxième exil de Ben Barka en Europe, Israël accepta de surveiller les déplacements et rencontres de l’exilé à la demande de Dlimi, mais se retira de cette filature, le Mossad s‘étant rendu compte que d’autres services secrets surveillaient ces déplacements. Selon un protocole gouvernemental Meir Amit avait reçu le feu vert du premier ministre Levi Eshkol d’effectuer cette filature uniquement après que le chef du Mossad lui eût promis que le but était d’éviter que Ben Barka ne tombe dans le piège d’un service qui décide de l’éliminer.
Hassan II, de toute évidence, n’avait pas l’intention de tuer Ben Barka. Il avait même dépêché à Paris son ministre Réda Guedira pour proposer à l’exilé de rentrer au Maroc avant la Conférence tricontinentale qui devait se tenir à la Havane. Mais Ben Barka préféra ne retourner au pays qu’après cette conférence. On peut alors se demander, si les Marocains avaient prémédité l’élimination de Ben Barka pourquoi l’aurait-on enlevé en pleine journée à Paris au coin de la rue de Rennes et du boulevard Saint Germain ? On lui aurait plutôt tiré une balle dans le dos dans une rue déserte à Genève ou au Caire. Durant neuf mois, Ben Barka habita au domicile du couple Jacques Givet et Isabelle Vichniac, au 18 rue Beaumont à Genève.
Comment Ben Barka trouva la mort?
D’après divers témoignages que j’ai recueillis à partir de 1996, il s’avère de sources irréfutables que Ben Barka est mort noyé après qu’un groupe de marocains avec à leur tête Ahmed Dlimi et Miloud Tounsi, alias Chtouki, aient commis la bavure d’immerger sa tête dans une baignoire pleine d’eau, qui entraîna sa mort. Tout de suite après, Dlimi appela le responsable du Mossad à Paris, Emanuel Tadmor, lui raconta ce qui s’était passé et sollicita son aide dans deux domaines : débarrasser les Marocains du corps de Ben Barka et leur fournir de faux. Malgré sa consternation par la mort de Ben Barka, ami d’Israël, l’agent Emanuel Tadmor reçut l’ordre du chef du Mossad Meir Amit d’aider « nos amis marocains ».
Voici le déroulement des faits tels que me les a rapportés l’agent du Mossad Eliezer Sharon-Sudit (alias Qabtsen) l’été 1998 dans son domicile (en présence de Ami Perets, un autre agent du Mossad): Dlimi, est arrivé le 28 octobre 1965 à Paris et fut reçu à l’aéroport Orly par Naftali Keinan, chef de la section Tevel du Mossad. Après quelques propos, ils préférèrent se revoir à la Porte de Saint-Cloud. Leur rencontre fut surveillée par Eliezer Sharon et Zeev Amit (cousin du chef du Mossad Meir Amit, mort pendant la Guerre de Kippour). Dlimi demanda à Keinan de rester en état d’alerte à portée d’un téléphone dans l’appartement de service du Mossad à Paris pour lui communiquer le déroulement des faits. Deux jours après, Dlimi affolé appela Keinan et lui demanda de l’aider à faire disparaître le corps de Ben Barka. Tout de suite après Dlimi vint lui remettre les clés de l’appartement où Ben Barka trouva la mort. Keinan demanda à Tadmor d’envoyer en urgence une équipe de quatre personnes, couverts par d’autres agents, planqués dans deux voitures diplomatiques, pour s’occuper de la dépouille.
Les agents du Mossad l’ont enterré
Eliezer Sharon, Zeev Amit et Rafi Eitan se rendirent à l’étage d’un petit appartement à Paris, prirent le corps de Ben Barka de l’intérieur d’une baignoire, l’enveloppèrent, le mirent dans le coffre d’une voiture diplomatique appartenant à Shalom Barak et se dirigèrent vers le périphérique pour quitter la capitale française. Le corps de Ben Barka fut enterré la nuit dans un bois dans le nord-est de Paris, un lieu où les agents du Mossad avaient l’habitude de faire des pique-niques avec leurs familles. Ils enterrèrent le corps dans un bois et versèrent au dessus et en dessous du cadavre un produit chimique acheté par des agents du Mossad en petites quantités dans plusieurs pharmacies de Paris. Ils versèrent de la chaux sur la dépouille puis recouvrirent le corps. Quelques heures plus tard, il plut et au contact de l’eau les produits chimiques le corps fut dissous.
Contrairement à ce que prétend un des deux journalistes de Yediot Aharonot, Ben Barka n’a pas été enterré dans un jardin public, traversé par une route. Avant sa mort, Eliezer Sharon ne m’a pas dit que le lieu de l’enterrement était la forêt de Saint-Germain. Ce n’est qu’une de mes déductions personnelles, suite à une série de questions que je lui avais posées sur le lieu de l’enterrement. Sharon a répondu à toutes mes suggestions par la négative en indiquant seulement une forêt au nordouest de Paris. J’en ai déduit que probablement ça pouvait être la forêt de Saint-Germain.
Les détails de ce témoignage m’ont été confirmés plus tard par Emanuel Tadmor. Le témoignage de David Shomron, premier chef de la station du Mossad au Maroc, que j’ai recueillis le 28 juillet 1998 et le 15 septembre 2003 dans son domicile à Ra’anana, confirment ceux de Sharon et de Tadmor. Quelques mois après les faits, Dlimi avoua à Shomron que Ben Barka était mort dans ses bras. Selon Shomron : « Dlimi immergeait la tête de sa victime dans l’eau d’une baignoire et pour voir s’il respirait encore, il lui pinçait les fesses. Si ses muscles raidissaient, il fallait sortir sa tête de l’eau. Au bout d’un moment, la tête de Ben Barka resta trop longtemps dans l’eau sans respirer et il mourut asphyxié ». Selon Shomron, Dlimi n’a utilisé ni les revolvers ni d’autres objets que lui avait fournis le Mossad à sa demande. Il précise que la mort de Ben Barka n’est que le résultat d’un excès de zèle de la part de Dlimi et que Oufkir n’avait eu aucun rôle dans cette affaire. Après la débâcle de l’opération, Hassan II demanda à Oufkir de se rendre à Paris pour s’informer du comportement de Dlimi.
En fait le roi voulait « impliquer » Oufkir dans cette affaire devant la justice française. A la fin, Dlimi qui était le responsable du meurtre de l’opposant a été acquitté par la justice française et Oufkir, qui n’était impliqué ni dans l’enlèvement ni dans la mort de Ben Barka, a été jugé et condamné par contumace à la prison à vie par cette même cour de justice. Oufkir fut éliminé par le palais après une tentative de coup d’état en 1973 et Dlimi trouva la mort en 1984, dans un probable accident de voiture.
Peu d’officiels marocains étaient au courant de la présence du Mossad au Maroc. A part Oufkir et Dlimi, on peut noter les noms de Hosni Benslimane, et les ministres Abdelkader Benjelloun, Bensalem Guessous, Mohammed Laghzaoui et quelques autres. Dans les stages militaires à la base militaire de Dar El Baïda à Meknès, les Israéliens étaient présentés comme des Américains ou des Allemands.
J’ai transmis l’essentiel de ces révélations à Bachir Ben Barka et à son frère à Paris en octobre 1998. A Zakya Daoud en juillet 1997 et septembre 1998, ainsi qu’à l’avocat Maurice Buttin le 30 mars 2004. Plus tard, Me Buttin m’a demandé par courrier si j’étais prêt à témoigner sur l’affaire devant le juge Patrick Ramaël. J’ai posé deux conditions : que ce ne soit pas un témoignage mais l’avis d’un expert et que cet avis soit recueilli en Israël et non pas à Paris. On ne m’a plus recontacté.
Le 27 décembre 2014 Me Buttin a renouvelé sa requête de témoigner devant le nouveau juge d’instruction Cyril Percaux.
Par l’intermédiaire de l’ancien ministre Ahmed Ramzi, le chef des services de sécurité marocains Hamidou Laânigri accepta de me rencontrer. L’entretien a eu lieu en septembre 1998 à Paris au Drugstore des Champs Elysées, et je l’ai averti que j’allais publier le résultat de mes travaux sur l’affaire Ben Barka. A sa demande, je lui ai révélé le vrai nom de Chtouki. Le reste sera publié dans mon prochain livre.
Yigal Bin-Nun est historien et spécialiste des relations SECRÈTES israélo-marocaines
Yigal Bin-Nun est historien et spécialiste des relations SECRÈTES israélo-marocaines
22 avril 2021
http://moroccomail.fr/2021/04/22/maroc-les-verites-genantes-dun-professeur-israelien-sur-les-relations-entre-hassan-ii-et-ben-barka-avec-le-mossad/
Rédigé le 30/04/2021 à 01:02 dans Divers, Maroc | Lien permanent | Commentaires (0)
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