L’ancien premier ministre Alain Juppé, à Paris, en 2019. STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Tribune. Il y a vingt-sept ans, le 7 avril 1994, Joseph Kavaruganda était assassiné au petit matin par des soldats de la garde présidentielle du régime rwandais. Un génocide débutait. Ce magistrat intègre, président de la Cour constitutionnelle de son pays, tombait parmi les premières victimes de l’extermination des Tutsi et de leurs « complices », ces Hutu démocrates dont il était l’un des plus éminents représentants.
Membre du Conseil constitutionnel de la République française, je veux honorer la mémoire du président Joseph Kavaruganda, je veux saluer cet homme de paix et de droit que la communauté internationale n’a pas su protéger des tueurs de l’Etat rwandais.
Joseph Kavaruganda s’était fréquemment opposé au président Juvénal Habyarimana et aux extrémistes qui l’entouraient. Il avait critiqué l’instauration d’un multipartisme de façade, où les droits de l’opposition n’étaient pas garantis. Il avait appuyé l’adoption des accords d’Arusha (le 4 août 1993), qui prévoyaient, avec le soutien de la France, un partage du pouvoir, et s’était efforcé d’obtenir leur bonne application, en évitant notamment, en 1994, de faire prêter serment à un gouvernement extrémiste.
Victime de plusieurs tentatives d’assassinat, y compris dans les murs de la Cour constitutionnelle, Joseph Kavaruganda ne baissa jamais la tête et continua à défendre avec détermination la démocratie. Le 7 avril, enlevé chez lui devant sa famille, il fut assassiné par ces extrémistes auxquels il n’avait jamais cédé. Il nous offre une leçon de courage personnel, il nous rappelle la dignité de la loi face à l’empire de la barbarie.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/04/07/alain-juppe-sur-le-rwanda-nous-n-avons-pas-compris-qu-un-genocide-ne-pouvait-supporter-des-demi-mesures_6075875_3232.html?fbclid=IwAR1ryvMyouGSzTnz3k6W_AC7IfPVoZaEMabqDz9yHz5triReD0JmPOjbh3A
Le film "Qu'un sang impur" sort sur grand écran mercredi 22 janvier et évoque le sujet encore très douloureux de la guerre d'Algérie. Son réalisateur, Abdel Raouf Dafri, ne prend pas parti et montre les horreurs pratiquées des deux côtés.Retrouver toutes les infos sur la vidéo sur :
https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/algerie/qu
film complete qu'un sang impur grand film sur la guerre d'algérie
Les commentaires récents