Un titre inédit de cheikh El-Hasnaoui, deux décennies après sa disparition, qui l’eût cru !? Et pourtant c’est bien de cela qu’il s’agit.
Selon les informations récoltées sur le net, "Yedbedel zmen", chanté en arabe dialectal, est un titre que notre Cheikh aurait interprété lors d’une soirée à Paris, en 1965.
On y reconnaît bien l’art du grand maître.
Bien qu’il ait été composé quelques années seulement après l’indépendance, avec un message d’espoir pour le pays, l’œuvre cadre bien avec « l’Algérie nouvelle » que le Hirak nous a fait espérer pendant plus d’un an.
Avec cet arabe du terroir maîtrisé à perfection, on imagine bien notre Cheikh rétorquer comme ce jeune interviewé en arabe classique par une chaîne de télévision qatari, lequel eut cette intelligence spontanée de répondre par un majestueux : «Ana n’tkalem b’derdja dialna » !
Une pépite artistique à écouter avec recueillement et rajouter à notre beau et riche patrimoine du terroir. Un patrimoine dans lequel le « k’baïli- ɛarbi khawa-khawa » n’est pas juste un slogan creux mais une réalité héritée de nos aïeuls.
À ce propos, une formule dans la chanson mérite d’être signalée : « Yetbdel Zeman kin kounou khawa ! ». Le slogan du Hirak qui prend une signification particulière quand il sort de la bouche du maître, il y a plus d’un demi-siècle.
À noter que la version kabyle, Adibeddel Zzman, a été composée et interprétée par Ahcène Mezani. Un artiste au destin tragique. Expulsé de France en 1971 pour atterrir dans une chambre d’hôtel de la rue Tanger, passant ses journées, fauché, à vagabonder dans les rues d’Alger. Comme quoi, l’Art n’a pas toujours été tendre avec les artistes !
Maigre consolation pour un artiste d’une telle envergure : Idir lui a rendu un hommage post mortem en réinterprétant Ibeddel Zzman dans son avant-dernier album, sorti en 2013.
À vos oreilles !
Jeudi 4 février 2021
https://www.lematindalgerie.com/yetbedel-zmen-un-titre-inedit-de-cheikh-el-hasnaoui
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