Le monde est devenu un grand hôpital psychiatrique où les fous se promènent en liberté… Chaque pays a élu son chef : le Roi des fous. Et pour ne pas que les rois s’ennuient, on leur donne des jouets : des petits soldats, des camions et des canons. Et les rois des fous du monde entier comparent leurs jouets.
– Tu as vu mon sous-marin ?
– Et toi, tu as vu mon canon comme il tire bien ?
Tous les soirs, ils jouent très tard… ils font la bombe. Ils poussent leurs petits soldats qui tombent sous les balles… Quand il n’y en a plus, on les remplace… Et puis les rois des fous échangent leurs jouets :
– J’te prête mon pétrole, mais toi tu me passes ta bombe à neutrons.
– D’accord, file-moi ton uranium et j’te donnerai mes petits camions de soldats.
Et puis, il y a des rois qui n’ont rien à échanger : ils n’ont pas de jouets, même pas de quoi manger… A quatre heures, ils ont droit à un petit goûter à partager en trois… Ils vivent au tiers… c’est le tiers-monde… Ils traînent derrière eux, au bout d’une ficelle, un lapin qui joue du tambour ou une brosse à dents… Et en les voyant passer, les rois des fous du monde entier leur jettent pour s’amuser, des petits noyaux d’olive nucléaire…
Et puis de temps en temps, il arrive un docteur qui veut soigner les fous… on l’appelle : Prix Nobel de la paix ! On lui met une grosse médaille sur le cœur qui brille au soleil pour qu’on voit bien l’endroit où il faut tirer pour le tuer… et la vie continue !
Les rois des fous du monde entier s’entourent de débiles qu’ils choisissent eux-mêmes : le premier débile, le débile des finances, le débile des armées, ça s’appelle un gouvernement. Et dans le monde entier, les débiles donnent des conseils aux rois des fous pour gouverner les Cons… et les Cons… cherchez pas, c’est toujours nous… !
Mais si les cons du monde entier voulaient se donner la main, on obligerait les fous à casser leurs jouets, leurs chars, leurs canons, leurs avions, et nous pourrions enfin nous promener en paix sur les jardins de la terre qui sont si jolis quand on n’y fait pas la guerre.
ROLAND MAGDANE
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