Un rapport des services secrets suisses indique que les États-Unis ont poussé l'OAS à négocier en juin 1962 avec le FLN.
En juin 1962, alors que tout est perdu pour l'Organisation armée secrète (OAS), Jean-Jacques Susini, le numéro deux, tente un coup de poker. Il entre en contact avec des modérés du Front de libération nationale (FLN) en l'Algérie, son ennemi mortel, afin de négocier des garanties pour les pieds-noirs qui ne quitteraient pas le pays. L'information est connue, Fernand Carréras y a même consacré un ouvrage en 1967, L'accord FLN-OAS. En revanche, on ignorait que ce rapprochement avait peut-être été encouragé par les États-Unis.
Dans un document de cinq pages, datant du 2 juillet 1962*, intitulé "L'intervention des services américains en Algérie", le colonel EMG Musy, chef de la section des renseignements, au service de l'état-major général suisse, affirme que les Américains, redoutant que l'Algérie indépendante ne tombe dans le giron de l'URSS, auraient poussé l'OAS à s'entendre avec l'aile modérée du FLN afin de favoriser à Alger l'instauration d'un régime pro-occidental.
Intervention d'agents de la CIA
Dans ce document secret, qui vient d'être déclassé aux archives fédérales à Berne, le colonel Musy affirme à propos des artisans de ce rapprochement OAS-FLN : "Ce sont les représentants des États-Unis à Alger, avant tout le consul général américain de cette ville, qui sont intervenus, bien entendu téléguidés par Washington, appuyés dans leur action par les agents de la CIA (Central Intelligence Agency) et nantis de fonds secrets importants."
Pour les services secrets suisses, traditionnellement très proches de leurs homologues américains, cette opération a été menée du côté de l'OAS par Jacques Chevallier - ancien maire d'Alger et ancien secrétaire d'État à la Défense -, Jean-Jacques Susini - le numéro deux de l'OAS - derrière le général Raoul Salan et le colonel Jean Gardes. Ce rapprochement, très éphémère, n'aura pas de suites. Les dirigeants historiques du FLN y étant totalement opposés.
Un rapport des services secrets suisses indique que les États-Unis ont poussé l'OAS à négocier en juin 1962 avec le FLN.
En juin 1962, alors que tout est perdu pour l'Organisation armée secrète (OAS), Jean-Jacques Susini, le numéro deux, tente un coup de poker. Il entre en contact avec des modérés du Front de libération nationale (FLN) en l'Algérie, son ennemi mortel, afin de négocier des garanties pour les pieds-noirs qui ne quitteraient pas le pays. L'information est connue, Fernand Carréras y a même consacré un ouvrage en 1967, L'accord FLN-OAS. En revanche, on ignorait que ce rapprochement avait peut-être été encouragé par les États-Unis.
Dans un document de cinq pages, datant du 2 juillet 1962*, intitulé "L'intervention des services américains en Algérie", le colonel EMG Musy, chef de la section des renseignements, au service de l'état-major général suisse, affirme que les Américains, redoutant que l'Algérie indépendante ne tombe dans le giron de l'URSS, auraient poussé l'OAS à s'entendre avec l'aile modérée du FLN afin de favoriser à Alger l'instauration d'un régime pro-occidental.
Intervention d'agents de la CIA
Dans ce document secret, qui vient d'être déclassé aux archives fédérales à Berne, le colonel Musy affirme à propos des artisans de ce rapprochement OAS-FLN : "Ce sont les représentants des États-Unis à Alger, avant tout le consul général américain de cette ville, qui sont intervenus, bien entendu téléguidés par Washington, appuyés dans leur action par les agents de la CIA (Central Intelligence Agency) et nantis de fonds secrets importants."
Pour les services secrets suisses, traditionnellement très proches de leurs homologues américains, cette opération a été menée du côté de l'OAS par Jacques Chevallier - ancien maire d'Alger et ancien secrétaire d'État à la Défense -, Jean-Jacques Susini - le numéro deux de l'OAS - derrière le général Raoul Salan et le colonel Jean Gardes. Ce rapprochement, très éphémère, n'aura pas de suites. Les dirigeants historiques du FLN y étant totalement opposés.
Des appuis financiers
Jean-Jacques Susini serait "l'élément capital de l'action", selon les services suisses qui ajoutent : "Nous savons qu'il réside depuis plusieurs semaines au consulat général américain. Le consul lui avait du reste donné toutes les assurances pour son départ au cas où l'affaire ne réussirait pas. Fortement appuyé financièrement, Susini a eu de premiers contacts au début de juin."
Jean-Jacques Susini, que Lepoint.fr a rencontré cette semaine à son domicile parisien, a publié en février dernier un livre d'entretiens avec Bertrand Le Gendre, ancien journaliste du Monde, intitulé "Confessions du n° 2 de l'OAS" (*). Il y évoque ses contacts avec le FLN, notamment avec Abderrahmane Farès, le président de l'exécutif provisoire, mis en place après les accords d'Évian.
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