L’historien, spécialiste de l’Algérie, vient de se voir confier par l’Elysée une mission sur « la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie ». Entretien.
L’historien Benjamin Stora, à l’Elysée, en octobre 2015. (MATTHIEU ALEXANDRE / AFP)
L’historien, spécialiste de l’Algérie, vient de se voir confier par l’Elysée une mission sur « la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie ». Entretien.
Après avoir déclaré pendant la campagne présidentielle que la colonisation était « un crime contre l’humanité », puis reconnu, une fois élu, la responsabilité de l’Etat français dans la mort de Maurice Audin, mathématicien disparu pendant la guerre d’indépendance, et restitué à Alger, début juillet, vingt-quatre crânes de résistants algériens décapités pendant la conquête au XIXe siècle, Emmanuel Macron, premier président français né après l’indépendance de l’Algérie, lance un travail de mémoire sur la période de la colonisation, confié à l’historien Benjamin Stora.
Après la décision d’Emmanuel Macron de vous confier cette mission sur « la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie », les critiques à droite et à l’extrême droite ont été vives.
Cela fait quarante ans que je travaille sur l’Algérie, mais je n’apparais toujours pas suffisamment légitime auprès d’une certaine presse d’opinion. Je serais trop engagé du côté des Algériens, le fait de parler de la colonisation sous un angle négatif me décrédibiliserait, je ne serais même pas assez « français » d’après ce que j’ai cru comprendre de certains écrits. Un essayiste, sur FigaroVox, a laissé entendre que j’étais hémiplégique et que je n’avais jamais parlé que des Algériens, alors que j’ai fait des livres et des documentaires sur les pieds-noirs, les harkis, les juifs d’Algérie, une biographie du général de Gaulle, une autre de Mitterrand…
Travailler sur l’Algérie consisterait donc à évacuer les Algériens, c’est hallucinant. Il ne faudrait évoquer que les harkis, les disparitions d’Européens, oublier les personnalités algériennes comme les nationalistes Messali Hadj, Ferhat Abbas, qui restent, d’ailleurs, très peu connus des Français. Je constate en fait que, face à la colonisation, il existe toujours une pensée binaire. Et que cette pensée binaire devrait être la ligne de l’auteur de ce rapport mémoriel.
Est-ce le signe, justement, que les mémoires, face à la colonisation et à la guerre d’Algérie, sont encore très fragmentées ?
Les mémoires se sont même durcies, depuis quinze ou vingt ans. Parce qu’elles sont porteuses d’identité, parce qu’elles sont les supports de fabrication d’identités reconstruites, et parce qu’elles sont corrélées aux enjeux d’aujourd’hui : l’immigration, l’islam, les banlieues. Il y a une grande effervescence dans la jeunesse française sur les questions coloniales, qui a été portée récemment par une conjoncture internationale, la mort de George Floyd aux Etats-Unis [Afro-Américain étouffé par un policier blanc lors de son interpellation en mai, NDLR]. Ce poids, il faut essayer de le lever, de le prendre à bras-le-corps, il faut regarder ce passé en face. Sinon, c’est la porte ouverte à toutes les interprétations fantasmées, très identitaires, d’un côté comme de l’autre.
Quel est le principal enjeu selon vous des deux missions qui ont été lancées en même temps en Algérie et en France sur ce travail de mémoire ?
Il s’agit, au minimum, de se comprendre les uns les autres. C’est d’ailleurs ce que j’écrirai dans le rapport que je devrais remettre à l’Elysée. Il faut connaître nos histoires respectives, que les Algériens connaissent l’histoire des Français et les Français celle des Algériens. On ne peut pas écrire l’histoire des siens, enfermé dans son propre récit. Il faut aussi une réciprocité de ces connaissances. Car les Algériens connaissent bien mieux l’histoire des Français que le contraire. Cela peut se faire par l’éducation, le cinéma, la culture, la télévision, et, pourquoi pas, une chaîne franco-algérienne sur le modèle d’Arte.
La restitution récente à Alger de vingt-quatre crânes de résistants algériens décapités pendant la conquête au XIXe siècle et entreposés à Paris a fait l’objet d’une communication très réduite de la part du gouvernement français. Cela aurait pu être l’occasion d’un travail de pédagogie et d’enseignements sur un fait historique méconnu…
Chaque geste symbolique accompli doit être l’occasion d’une pédagogie et d’une mise en contexte historique. La restitution de ces crânes doit être l’occasion d’éclairer ce qui s’est passé pendant la conquête qui a été longue, presque cinquante ans, violente, avec une résistance très importante des populations algériennes. Ce que peu de Français savent.
Le livre, que vous venez de publier chez Robert Laffont, « une Mémoire algérienne », s’inscrit dans cette même démarche…
C’est un ouvrage qui reprend six de mes précédents écrits. Notamment mes biographies de De Gaulle et de Mitterrand, où je détaillais les responsabilités de la gauche et de la droite dans la guerre d’Algérie. Or, aujourd’hui, la gauche n’a toujours pas fait son analyse critique sur le comportement de Mitterrand pendant la guerre d’Algérie et la droite ne défend plus l’héritage du gaullisme. C’est cette faille dans les imaginaires politiques français que j’ai tenté de montrer. Mes écrits sur les juifs d’Algérie, en particulier « les Trois exils » (Stock, 2006), parlent aussi de l’assimilation, de la dissociation entre les juifs et les musulmans à la faveur de la question coloniale. « Une Mémoire algérienne » est donc un ouvrage qui traite de la France, de l’identité française, de l’identité politique et de l’identité nationale. On dit toujours que les Algériens ont un problème avec leur histoire, mais les Français aussi ont un problème avec leur histoire. Ils n’assument pas la question de la décolonisation. Il est temps de l’assumer pleinement. Ce qui a fait la grandeur de la France c’est la décolonisation, pas la colonisation.
Propos recueillis par Sarah Diffalah et Nathalie Funès
« La conquête de l’Algérie par la France a été très meurtrière » : entretien avec l’historien Benjamin Stora
En 1830, Charles X décidait de prendre Alger aux Turcs. Les débuts de cette conquête marqueront à jamais l’imaginaire collectif algérien. Retour sur l’histoire méconnue de la colonisation du plus grand pays d’Afrique.
Pendant cent trente-deux ans, l’Algérie a fait partie de l’empire colonial français. Or l’histoire de cette période, restée taboue, a été occultée par les livres et films portant sur la seule guerre d’indépendance. « L’Obs » revient sur les enjeux de cette Algérie française avec l’historien Benjamin Stora, spécialiste du Maghreb contemporain et président du Musée de l’Histoire de l’Immigration, qui a écrit, coécrit et dirigé une cinquantaine d’ouvrages, dont « la Guerre d’Algérie vue par les Algériens ».
Pourquoi ce silence sur l’Algérie coloniale, sur ce long siècle d’occupation française ?
L’Algérie française est longtemps restée taboue. Le silence sur la guerre a été levé, tardivement, il y a une quinzaine d’années. Mais c’est comme si la production sur le conflit, devenue abondante, avait fait écran, comme si elle nous avait empêchés d’aller plus en amont, comme si l’histoire de l’Algérie française se limitait à celle de la guerre. Or on ne comprend rien à ce conflit de huit années si on ne se penche pas sur le XIXe siècle. On ne peut pas raconter l’histoire par la fin. L’insurrection de la « Toussaint rouge » de novembre 1954 n’a pas éclaté mystérieusement après des décennies de convivialité, comme veulent le croire une partie des pieds-noirs et certains politiques français.
Vous avez constaté une production littéraire et artistique plus faible sur cette période ?
Il n’y a pas grand-chose. Regardez le cinéma, sans doute la principale représentation de l’imaginaire. Depuis l’indépendance, il y a eu au moins une soixantaine de films sur la guerre. « Avoir 20 ans dans les Aurès », « Elise ou la vraie vie »… Mais les longs-métrages sur la colonisation sont nettement moins nombreux. L’émir Abd el-Kader, l’un des principaux résistants au XIXe siècle, n’a jamais été montré, le maréchal Thomas Bugeaud, l’homme de la conquête, n’existe pas. Combien de films sur cette période ? « Fort Saganne », « les Chevaux du soleil »… Guère plus. Même chose pour la littérature. Alexis Jenni, Laurent Mauvignier, Erik Orsenna, Jérôme Ferrari, tous ont écrit sur la guerre. Alors que les récits sur la période d’avant sont rarissimes.
La conquête a été longue et difficile, dites-vous…
Elle a été terrifiante, meurtrière. Démarrée avec la prise de la régence d’Alger en juillet 1830, elle a duré jusqu’en 1871, avec la répression de la révolte des Mokrani, en Grande Kabylie, et même jusqu’en 1902, dans ses frontières, avec la création des Territoires du Sud. Plus d’un demi-siècle, trois générations. Il faut lire l’ouvrage de François Maspero, « l’Honneur de Saint-Arnaud » (Plon, 1993), la biographie de cet officier qui écrivait des lettres hallucinantes à sa fiancée. « J’ai mal au bras tellement j’ai tué de gens » ; « Je suis entré dans une rue, j’avais du sang jusqu’à la ceinture. » La conquête détruit l’image d’une installation acceptée, d’une cohabitation « pacifique ». C’est aussi pour cela qu’elle est tue. Les historiens considèrent qu’entre les combats, les famines et les épidémies, plusieurs centaines de milliers d’Algériens sont morts. La population musulmane, estimée à 2,3 millions en 1856, est tombée à 2,1 millions en 1872. Les refus, les dissidences ont existé dès le début. On ne mesure pas en France combien les figures de la résistance, l’émir Abd el-Kader ou les frères Mokrani, font partie du panthéon national algérien. Le souvenir de la conquête s’est transmis de génération en génération. Il ne s’est jamais effacé.
Plus de 100 000 soldats envoyés, des millions de francs engagés. Pourquoi la conquête de l’Algérie est-elle un tel enjeu au XIXe siècle ?
Il s’agit de faire échec aux Britanniques en Méditerranée, mais aussi d’étendre l’Empire vers le sud et les Amériques. L’Algérie est un territoire gigantesque, le plus grand d’Afrique en superficie, un lieu « idéal » d’expériences, de développement économique. Des fouriéristes, des saint-simoniens, pétris d’utopie socialiste, vont y créer des communautés. Et puis c’est l’Orient près de chez soi, à moins d’une journée de bateau. Les peintres traversent la Méditerranée : Eugène Fromentin, Eugène Delacroix, Gustave Guillaumet, qui peint la misère à Constantine, Horace Vernet, dont une toile décrit la prise de la smala d’Abd el-Kader. Il y a aussi les écrivains, Théophile Gauthier, Gustave Flaubert, Guy de Maupassant… L’exotisme oriental fascine.
En quoi le colonialisme participe-t-il à la grandeur de la France ?
La pensée procoloniale fabrique le nationalisme français. Qu’est-ce que la France ? C’est aussi, surtout, son empire colonial. Si on critique le colonialisme, on critique le nationalisme. Il s’exprime dès le début avec la constitution de l’Armée d’Afrique en souvenir de l’héritage napoléonien. Beaucoup de généraux de la conquête ont fait les guerres de Napoléon, notamment celle d’Espagne, en 1806, et pour certains d’entre eux, comme Bugeaud, ils vont même s’inspirer de la Révolution française et des colonnes infernales de la guerre de Vendée en 1793… L’empire napoléonien perdure d’une certaine façon. Napoléon III, en 1860, essaiera, en vain, de modifier cette situation en proposant un « royaume arabe » associant les élites musulmanes. Il y aura aussi, plus tard, l’idéal républicain, l’idéal des Lumières. Il s’agira d’installer des écoles, de civiliser, de faire une autre France.
Comment cette « autre France » s’est-elle construite ?
Question de proximité et de timing historique. Les autres pays du Maghreb, le Maroc et la Tunisie, seront des protectorats de l’Empire. Le maréchal Hubert Lyautey, premier résident général du protectorat marocain en 1912, conservera la monarchie chérifienne et associera les élites locales. Mais, en Algérie, c’est l’armée qui a pris le pouvoir entre 1830 et 1870. La colonisation n’a pas été pensée, organisée, elle s’est faite dans l’improvisation, en fonction des redditions des « tribus arabes », avec des militaires divisés, certains prônant l’occupation totale, d’autres, partielle. Sous la IIe République, en 1848, Alger, Oran et Constantine deviennent des départements français. Aucune autre colonie de l’Empire n’est ainsi organisée. Avec la IIIe République, le système administratif se renforce. Les villes du littoral ont leur mairie, leur église, leur kiosque à musique, leurs allées de platanes. Les immeubles haussmanniens poussent à Alger. Les chefs d’Etat à partir de Napoléon III vont en visite en Algérie, comme on se rend dans ses provinces. « L’Algérie, c’est la France et la France ne reconnaîtra pas chez elle d’autre autorité que la sienne », dira François Mitterrand, ministre de l’Intérieur, en novembre 1954. Ce qui a été fait en Algérie, et ne se fera jamais plus dans l’Empire, c’est cette volonté folle de vouloir annexer un territoire comme un prolongement naturel de la métropole.
L’Algérie a été aussi la seule colonie de « peuplement » avec la Nouvelle-Calédonie. A l’indépendance, on comptait près de 1 million de pieds-noirs pour 9 millions d’Algériens. Pourquoi a-t-on favorisé l’exil de Français vers l’autre rive ?
Le « peuple » des pieds-noirs est en fait très disparate. Au début de la conquête, il y a les soldats-laboureurs, à qui l’armée confie des terres expropriées. Puis arrivent les exilés politiques (les républicains après le coup d’Etat de Louis Napoléon Bonaparte en 1851, les communards en 1870, les Alsaciens et les Lorrains après l’annexion de 1871), mais aussi les immigrés pauvres dont l’installation est favorisée : les ouvriers français qui cherchent du travail, les viticulteurs ruinés par l’épidémie de phylloxera, des Italiens, des Maltais, des Espagnols, énormément d’étrangers, tous naturalisés par un décret de 1889. Sans oublier les juifs, qui étaient là avant la conquête, et deviendront français avec le décret Crémieux de 1870. En 1881, on comptait ainsi 181 000 étrangers, 35 000 juifs et 195 000 « Français de France », un peu moins de la moitié.
Pour vous, l’Algérie française est dès le départ un leurre…
On a essayé de recréer la France, mais cela a fonctionné de manière chaotique. Le pays est trop vaste pour être quadrillé de façon homogène. Surtout, les musulmans ne sont pas associés au pouvoir administratif. Ils devront attendre 1944 et 1958 pour obtenir davantage de droits, notamment celui de voter. Le « code de l’indigénat » perdure jusqu’en 1944. Les Algériens, eux-mêmes, continuent de refuser la présence française bien après la « pacification ». Pratiquement jusqu’en 1914-18, peu de familles envoient leurs enfants à l’école, par crainte de perdre la tradition, la langue, la religion. Les « indigènes » du village de Margueritte expropriés de leurs terres se révoltent en 1901, les notables de Tlemcen s’exilent en 1911 pour échapper à la conscription, les Aurès refusent également d’être enrôlés en 1916. Maurice Viollette, nommé gouverneur de l’Algérie en 1925, est l’un des premiers à mesurer les conséquences de cette non-assimilation. Il publie « L’Algérie vivra-t-elle ? » en 1931. Ministre du Front populaire, il essaie de donner davantage de droits à l’élite musulmane en 1936. Mais le projet Blum-Viollette n’est même pas débattu à l’Assemblée nationale.
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En 1930, la France célèbre le centenaire de la colonisation avec des fêtes grandioses. Pourquoi tant de faste ?
C’est l’apogée. On a le sentiment que l’Algérie est dans l’Empire pour l’éternité. On met en scène le nationalisme français. Les anticolonialistes, parmi lesquels les surréalistes et les communistes, sont une minorité. Il y a bien eu le fameux texte de Tocqueville en 1847 : « Nous avons dépassé en barbarie les barbares que nous venions civiliser. » Mais il s’agit en fait de corriger les méfaits du colonialisme, pas d’y mettre fin. Seule une petite fraction de la gauche est indépendantiste : la gauche radicale-socialiste, les anarcho-syndicalistes, les trotskistes… Les fêtes du centenaire durent plus de six mois et sont suivies par l’Exposition coloniale de 1931, dont le pavillon algérien est le plus important. Mais derrière le décor, l’agitation politique en Algérie gronde. L’Etoile nord-africaine, le premier mouvement indépendantiste, naît en 1926.
Que veulent les premiers nationalistes ?
Au début, c’est « l’Egalité », le titre du journal de Ferhat Abbas, l’un des trois pères du nationalisme algérien avec Messali Hadj et Abdelhamid Ben Badis. L’égalité politique, le droit de vote, l’assimilation, mais pas l’indépendance. L’élite est d’abord assimilationniste et veut jouer dans les interstices de la société coloniale, comme en témoigne la trajectoire emblématique de Ferhat Abbas, qui était pour l’égalité et l’autonomie avec le maintien dans l’Empire français dans l’entre-deux-guerres, puis est devenu président du Gouvernement provisoire de la République algérienne en 1958. Il y a eu trop de malentendus, de répressions, de non-reconnaissance des musulmans. Les massacres de Sétif, Guelma et Kherrata, le 8 mai 1945, vont servir de détonateur au mouvement indépendantiste.
La période de la conquête et de l’occupation n’est pas non plus enseignée à l’école ?
On a commencé à enseigner la guerre. Mais ce qui s’est passé avant… Cela reste un point sombre de l’histoire. En revanche, chez les Algériens, la transmission mémorielle de cent trente-deux ans de présence étrangère, de relégation à une sous-citoyenneté, à une sous-humanité est très forte. Ils se sont répété de génération en génération : « Pourquoi cette absence de considération des Français, pour nous, Algériens, pendant près d’un siècle et demi de colonisation ? »
1830 Les troupes de Charles X prennent la régence d’Alger à l’Empire ottoman.
1847 Reddition d’Abd el-Kader.
1848 L’Algérie est proclamée dans la Constitution partie intégrante de la France, avec trois départements, Alger, Oran et Constantine.
1860 Napoléon III en voyage à Alger évoque la possibilité d’un « royaume arabe ».
1871 Début de l’insurrection des frères Mokrani contre les confiscations de terres en Kabylie.
1914 173 000 militaires indigènes sont recrutés pour la guerre.
1942 Débarquement anglo-américain à Alger.
1945 Répressions à Sétif, Guelma et Kherrata qui font plusieurs milliers de morts algériens.
1962 Indépendance de l’Algérie après huit ans de guerre.
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