Le défunt Idir. D. R.
Sa vie et sa présence, en ces années-là virent des millions d’étoiles reconnaissantes célébrer Avava inouva dans un monde obscur et scélérat.
Sa vie, sa présence et une chanson ont porté notre langue vers des horizons lointains, pour partager et célébrer nos temps immémoriaux.
Sa vie et sa présence, gré lui soit rendu d’avoir avec quelques notes égrenées su réconcilier les siècles passés avec ceux à venir.
Sa vie et sa présence furent un credo pour les siens et pour son histoire.
Sa vie et sa présence furent une symphonie pour sa langue et sa culture.
Sa vie et sa présence furent des moments enchanteurs.
Sa vie et sa présence furent des moments bénis des dieux.
Sa vie et sa présence furent un réconfort lointain et proche, réchauffant nos cœurs et nos esprits.
Sa vie et sa présence furent des alliées sans faille, toujours présentes, jamais très loin.
Sa vie et sa présence ont atteint le firmament, nous éclairant en tout temps et tous lieux.
Et au nom de cette vie et de cette présence :
Il nous encourage à ne pas désespérer.
Il nous encourage à ne pas baisser les bras.
Il nous encourage à ne pas nous renier.
Il nous encourage à être fidèles à nos aïeux, à notre passé, à notre mémoire et à notre terre de Tamazgha.
Il nous encourage à être dans le cœur de notre langue et de notre culture pour leur assurer une vie éternelle.
Il nous encourage à être les vaillants soldats de notre langue.
Il nous encourage à ne jamais renoncer à notre amazighité.
Il nous encourage à renforcer les fondements de ce que nous sommes.
Il nous encourage à mettre la langue amazighe au sommet de notre union.
Il nous encourage à l’union, à la communion sur l’essentiel de ce que nous sommes.
Il nous encourage à être unis pour l’amazighité.
Il nous encourage à faire le serment de vaincre pour les valeurs de liberté.
Et nous jurons tous ensemble, où que nous soyons, que :
Nous serons fidèles à tes serments.
Nous serons fidèles à tes visions.
Nous serons fidèles à tes espérances.
Nous serons fidèles à ta foi dans la renaissance de notre langue et de notre culture.
Nous serons fidèles à ton combat qui fut permanent, sans relâche.
Jusqu’à ton dernier souffle.
Nous serons fidèles à ta bienveillance, à ta générosité et à ta curiosité des autres.
Nous serons fidèles à ton pacifisme chevillé, installé au cœur de tes engagements.
Nous serons fidèles à ton sens de l’universel.
Nous serons fidèles à tes valeurs.
Mais déjà :
Dans la douleur de ton absence indicible.
Dans la souffrance des jours déjà sans toi, et qui te pleurent.
Dans les larmes de tristesse qui inondent les monts du Djurdjura et de la Vallée de la Soummam, des monts des Aurès, de ceux du Rif et de l’Atlas, du Djebel Nefoussa aux monts du Zaccar, de ceux du Hodna et de l’Ouarsenis, des Babors et des Bibans, du Ténéré au M’zab.
Et dans les larmes qui inondent la plaine de la Mitidja et celles de la Vallée de la Saoura, du mont Chenoua, berceau de Juba II, éternel roi amazigh devant Dieu et ses hommes.
Et de toute l’étendue des plaines et des vallées de Tamazgha, ta Terre ancestrale, celle qu’ont défendue âprement nos illustres Jugurtha, Massinissa et Kahina, honorés pour toujours par le serment du sang.
De partout :
Au nom de dizaines de millions de personnes éplorées et meurtries par ton absence.
Enveloppés de tes textes et tes compositions, de ta musique et de tes paroles, de ta mémoire et de ta voix.
Nous sommes armés pour rester debout, à continuer de croire et d’espérer.
Et nous faisons le serment d’aller jusqu’au bout de tes rêves pour que, de là-haut, tu verras, ici-bas, honneur, engament, fidélité et résolution.
Et pour toujours :
Sans toi, et pour l’éternité nous serons avec toi
Fidèles jusqu’à la nuit des temps
mai 5, 2020
M. S.
Président fondateur de Berbère Télévision
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