comment Gaid Salah a saboté l’éventuelle candidature de Lamamra...
Nous sommes en octobre 2018. La guerre des clans à Alger fait rage et la problématique succession d’Abdelaziz Bouteflika n’a toujours pas été résolue. Malade, affaibli, clairement incapable de continuer à diriger le pays, le maintien d’Abdelaziz Bouteflika au plus haut sommet du pouvoir algérien est une impossibilité à laquelle sont confrontées rudement les diverses composantes du régime algérien. Mais qui peut remplacer Abdelaziz Bouteflika pour assurer la survie du régime algérien ?
Deux clans se battent et s’entre-déchirent pour imposer leur propre réponse à cette lancinante question. Le clan de Said Bouteflika, d’un côté, le clan de Gaid Salah, de l’autre. Et entre ces deux clans, les tensions sont très vives. Depuis le départ du général Toufik en septembre 2015, Ahmed Gaid Salah, le chef d’Etat-Major de la puissante ANP, armée algérienne, est devenu un poids lourd très encombrant. L’homme est autoritaire, il ne tolère aucune ingérence dans les affaires de sa gouvernance de l’institution militaire et, petit à petit, il constitue son propre clan formé de personnes fidèles qui lui vouent une allégeance absolue. A partir du premier trimestre de 2016, le clan d’Annaba, le surnom donné au groupe de Gaid Salah, devient un acteur important sur l’échiquier politique algérien. Sans l’apport et le soutien de Gaid Salah, les Bouteflika n’auraient jamais pu neutraliser le général Toufik et le pousser vers la sortie en septembre 2015.
Sans le soutien actif et musclé de Gaid Salah, l’Etat-major de l’armée algérienne aurait pu s’émanciper du joug des Bouteflika. Gaid Salah est un allié précieux. L’homme, rusé comme un vieux maquisard, en avait largement profité pour accumuler du pouvoir et augmenter son influence au sein du régime algérien.
La naissance du clan d’Annaba exaspère Said Bouteflika qui n’accepte pas de partager le pouvoir avec un vieux général qualifié de façon caricaturale et moqueuse de “pauvre bougre”. Et pour cause, Gaid Salah dispose à partir de 2016 de son propre “quota de ministres” au sein des successifs gouvernements algériens. Boudjemaâ Talai, Mohamed El Ghazi, Abdelmalek Boudiaf, et plusieurs autres ministres sont directement placés sous sa coupe et roulent ouvertement pour lui. Said Bouteflika déploie plusieurs stratégies pour mettre hors d’état de nuire un allié devenu, désormais, gênant et dangereux pour l’avenir.
A partir de 2017, Said Bouteflika tentera de priver Gaid Salah de sa casquette politique de vice-ministre de la Défense nationale, mais il ne parviendra pas. Comme en mai 2015, Gaid Salah s’accroche à son poste et ne veut pas quitter le gouvernement. Sa casquette de vice-ministre de la Défense Nationale lui confère une dimension politique dont il ne veut pas se séparer. En mai 2017, Said Bouteflika échoue à dégager l’encombrant Gaid Salah. Et en avril 2018, la même tentative se solde par un éus sommes en octobre 2018. La guerre des clans à Alger fait rage et la problématique succession d’Abdelaziz Bouteflika n’a toujours pas été résolue. Malade, affaibli, clairement incapable de continuer à diriger le pays, le maintien d’Abdelaziz Bouteflika au plus haut sommet du pouvoir algérien est une impossibilité à laquelle sont confrontées rudement les diverses composantes du régime algérien. Mais qui peut remplacer Abdelaziz Bouteflika pour assurer la survie du régime algérien ?
Deux clans se battent et s’entre-déchirent pour imposer leur propre réponse à cette lancinante question. Le clan de Said Bouteflika, d’un côté, le clan de Gaid Salah, de l’autre. Et entre ces deux clans, les tensions sont très vives. Depuis le départ du général Toufik en septembre 2015, Ahmed Gaid Salah, le chef d’Etat-Major de la puissante ANP, armée algérienne, est devenu un poids lourd très encombrant. L’homme est autoritaire, il ne tolère aucune ingérence dans les affaires de sa gouvernance de l’institution militaire et, petit à petit, il constitue son propre clan formé de personnes fidèles qui lui vouent une allégeance absolue. A partir du premier trimestre de 2016, le clan d’Annaba, le surnom donné au groupe de Gaid Salah, devient un acteur important sur l’échiquier politique algérien. Sans l’apport et le soutien de Gaid Salah, les Bouteflika n’auraient jamais pu neutraliser le général Toufik et le pousser vers la sortie en septembre 2015.
Sans le soutien actif et musclé de Gaid Salah, l’Etat-major de l’armée algérienne aurait pu s’émanciper du joug des Bouteflika. Gaid Salah est un allié précieux. L’homme, rusé comme un vieux maquisard, en avait largement profité pour accumuler du pouvoir et augmenter son influence au sein du régime algérien.
La naissance du clan d’Annaba exaspère Said Bouteflika qui n’accepte pas de partager le pouvoir avec un vieux général qualifié de façon caricaturale et moqueuse de “pauvre bougre”. Et pour cause, Gaid Salah dispose à partir de 2016 de son propre “quota de ministres” au sein des successifs gouvernements algériens. Boudjemaâ Talai, Mohamed El Ghazi, Abdelmalek Boudiaf, et plusieurs autres ministres sont directement placés sous sa coupe et roulent ouvertement pour lui. Said Bouteflika déploie plusieurs stratégies pour mettre hors d’état de nuire un allié devenu, désormais, gênant et dangereux pour l’avenir.
A partir de 2017, Said Bouteflika tentera de priver Gaid Salah de sa casquette politique de vice-ministre de la Défense nationale, mais il ne parviendra pas. Comme en mai 2015, Gaid Salah s’accroche à son poste et ne veut pas quitter le gouvernement. Sa casquette de vice-ministre de la Défense Nationale lui confère une dimension politique dont il ne veut pas se séparer. En mai 2017, Said Bouteflika échoue à dégager l’encombrant Gaid Salah. Et en avril 2018, la même tentative se solde par un échec cuisant.
Said Bouteflika pense, plus tard, à un autre plan : limoger Gaid Salah de l’Etat-Major de l’ANP. Pour sa succession, il envisage deux options : le généra-major Habib Chentouf, chef de la première région militaire de Blida, ou le général-major Said Bey de la deuxième région militaire d’Oran. Le deuxième est très proche du général Toufik, l’ex-patron du DRS, le premier est très apprécié par les Bouteflika. Mais au grand malheur de Said Bouteflika, le scandale de la cocaine du Port d’Oran éclate le 29 mai 2018.
Ce scandale sauvera la tête de Gaid Salah qui va l’exploiter comme principal alibi pour neutraliser ses adversaires politiques et militaires ayant un lien direct ou indirect avec les principaux suspects de ce scandale dont on ignore jusqu’à aujourd’hui les véritables dessous. D’abord, Abdelghani Hamel, puissant patron de la police algérienne, tombe le 26 juin 2018. Il était la principale arme de Said Bouteflika contre Gaid Salah.
Et le 17 août 2018, les généraux-majors Habib Chentouf, chef de la 1re Région militaire, et son «collègue» Saïd El Bey de la 2e RM ont été limogés par Gaid Salah. Le coup fatal qui permettra à Gaid Salah d’imposer ses propres fidèles soldats à la tête des régions militaires et soumettre ainsi l’Etat-major de l’institution militaire algérienne à son contrôle absolu.
Gaid Salah ira jusqu’à humilier le clan de Said Bouteflika en emprisonnant 5 puissants généraux-majors limogés par le ministère de la Défense nationale le 14 octobre 2018. Le 7 novembre 2018, Said Bouteflika obtient leur libération, mais il ne peut plus s’en prendre à Gaid Salah et doit accepter définitivement sa place prépondérante au sein du sérail. Il est obligé de composer avec lui…
De fin 2015 jusqu’au dernier trimestre de 2018, le régime algérien était écartelé et divisé par cette guerre de clans opposant Said Bouteflika à Ahmed Gaid Salah. Lorsqu’ils entament l’année 2019, les deux poids lourds du pouvoir algérien ont oublié qu’ils doivent trouver un successeur à Abdelaziz Bouteflika. Said Bouteflika dispose d’une carte qu’il veut jouer à tout prix : Ahmed Ouyahia, le premier-ministre, chef du RND, haut commis de l’Etat depuis une trentaine d’années et fin connaisseur du régime algérien.
Said Bouteflika doute régulièrement de la fidélité d’Ahmed Ouyahia, mais il ne trouve aucune autre solution de rechange. Aucun candidat sérieux n’est en mesure de se comparer à Ouyahia. Gaid Salah dit non et refuse totalement la perspective de se soumettre à un Ouyahia président ! Entre les deux hommes, les relations sont exécrables depuis des années. Ouyahia n’a jamais caché son mépris pour un Gaid Salah qu’il qualifiait de “soldat ordurier sans aucun niveau d’instruction”. Gaid Salah savait très bien qu’avec un Ouyahia président, il sera admis à la retraite et poursuivi devant un tribunal militaire dés les premières semaines du nouveau mandat présidentiel.
Pour damer le pion à son concurrent, Said Bouteflika sort à la dernière minute un joker : Ramtane Lamamra, diplomate chevronné, figure connue et emblématique de la diplomatie africaine, fin connaisseur de l’ONU et disposant d’un carnet d’adresses des plus respectables et prestigieux au sein des diverses institutions internationales sans oublier ses connaissances avec les chefs de la diplomatie de plusieurs puissances mondiales.
Pour Said Bouteflika, c’est le candidat parfait même si le clan présidentiel a toujours appréhendé Ramtane Lamamra et son influence grandissante sur l’opinion publique lorsqu’il était ministre des affaires étrangères du pays entre septembre 2013 et mai 2017. D’ailleurs, par jalousie et craignant une concurrence qui ferait de l’ombre aux Bouteflika, Lamamra a été écarté dans des conditions troublantes le 25 mai 2017 de son poste de chef de la diplomatie algérienne.
Mais Said Bouteflika rappelle Lamamra en janvier-février 2019, lui présente ses excuses et lui miroite la possibilité de succéder à son frère Abdelaziz Bouteflika. La situation de l’Algérie est explosive et Gaid Salah ne veut rien entendre : jamais, au grand jamais l’Armée algérienne ne laissera Ahmed Ouyahia devenir Président de la République !
Mais lorsque Gaid Salah reçoit la proposition de Lamamra, il fut pris de court. Il réfléchit quelques jours et revient très vite à la charge : il dit non ! Pour justifier et argumenter sa décision surprenante, Gaid Salah sort un dossier mystérieux confectionné par les services de sécurité de l’armée. Un rapport confidentiel qui accuse Ramtane Lamamra d’entretenir des relations douteuses avec des puissances étrangères. Ce rapport va jusqu’à mettre en cause les moeurs de Ramtane Lamamra en dévoilant ses diverses aventures ou escapades galantes en Afrique sub-saharienne. Un rapport sécuritaire totalement étrange et extravagant qui laissera Said Bouteflika pantois. Beaucoup de sources militaires ont assuré par la suite que ce dossier a été entièrement préfabriqué par le cabinet de Gaid Salah dans la seule optique de salir et discréditer Ramtane Lamamra qui n’inspirait pas confiance à Gaid Salah.
Lamamra comme ministre oui. Président ? Non, jamais. Avec ce rapport sécuritaire mystérieux sur lequel on ne saura jamais la vérité, Gaid Salah détruit la candidature potentielle de Lamamra. Said Bouteflika perd encore un atout et doit se résoudre à reconduire son frère pour un 5e mandat, seule option privilégiée par Ahmed Gaid Salah en l’absence d’un successeur digne de confiance et de respect. Le 10 février 2019, Abdelaziz Bouteflika, dans une lettre adressée aux Algériens, annonce sa candidature à un 5e mandat successif. La suite des évènements, tous les Algériens la connaissent…
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