La question mémorielle de la guerre d’Algérie est un conflit qui perdure depuis des décennies, néanmoins, l’arrivée de Tebboune peut changer la donne, rapporte le quotidien arabophone Echorouk. En effet, le gouvernement actuel serait résolu à employer tous les moyens légaux pour que la France se repentisse sur ses crimes coloniaux, et cette prise d’assurance est née du « Hirak » qui a permis la réorganisation du pouvoir, indique la même source.
Cette démarche tend vers la concrétisation, notamment avec le récent projet de loi proposé par un groupe de députés auprès du Parlement. Rappelons que pas moins de 50 députés ont signé cette motion qui exhorte la France à « reconnaître sa responsabilité dans tous les crimes commis par son armée durant son occupation de l’Algérie [132 ans], et de présenter ses excuses formelles auprès du peuple Algérien ».
De son côté, le président de la République Abdelmadjid Tebboune s’est prononcé à ce sujet lors de la célébration de la journée nationale du martyr. « À l’occasion de la Journée nationale du martyr du 18 Février, je ravive ma loyauté aux martyrs, et renouvelle ma promesse de retrouver notre histoire et de récupérer les restes de nos martyrs datant du temps de la glorieuse révolution algérienne », avait affirmé le président de la République dans un communiqué rendu public le 18 février dernier.
Vers une résolution du conflit mémoriel ?
Alors que les justifications avancées par l’ancienne autorité faisaient savoir que les accords d’Evian ne permettaient pas la réouverture des blessures de l’histoire, il a été révélé plus tard, que l’ex-gouvernement était complique avec la France, achetant ainsi le silence de l’ancien colon pour leurs intérêts personnels, précise Echorouk.
De son côté, le président Tebboune a fait savoir, dans son entretien du 19 février avec la quotidien français Le Figaro, que certains lobbys s’attellent à entraver les relations entre l’Algérie et la France. « [Macron, ndlr] essaye de régler ce problème qui empoisonne les relations entre nos deux pays. Parfois il est incompris, et parfois il fait l’objet d’attaques virulentes de la part de lobbys très puissants. […] Il y a un lobby revanchard, qui rêve du paradis perdu, parle de trahison de De Gaulle. », a-t-il affirmé.
Dans ce sens, Tebboune estime que le président français devrait faire preuve de « courage en politique » en regardant « la vérité en face ». Il a précisé à cet effet que la France devrait « reconnaître ce qui a été fait, et de le condamner ».
Soulignons par ailleurs que la question mémorielle a connu plusieurs rebondissements en l’espace de quelques semaines. Entre la promesse du président et l’initiative parlementaire, le directeur du Centre National des Archives s’est joint au débat public en affirmant récemment que « l’État Algérien doit être pourvu d’une réelle volonté politique afin de pouvoir avancer dans les négociations de récupération des annales nationaux détenus par la France ».
Quant au président français qui a évoqué un éventuel discours de repentance, en reconnaissant « la part de responsabilité de la France dans la guerre d’Algérie », Emmanuel Macron s’est rapidement attiré les foudres de l’extrême droite française le poussant à se rétracter.
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