Lettre Ouverte à Monsieur Emmanuel Macron, président de la République française
Monsieur le Président de la République,
Nouvelle DONNE vous alerte contre les dangers que courent les lanceurs d'alerte et la difficulté qu'ils rencontrent à trouver une protection à la mesure des services rendus.
Abandonné par l’Équateur, Julian Assange a été arrêté ce jeudi 11 avril 2019 par la police britannique pour être remis aux États-Unis. Cet événement constitue pour nous l’avant-dernière étape d’un processus dangereux, tant pour cet homme que pour les valeurs que porte son action. Aucune démocratie ne peut en effet fonctionner sans une information libre ; aucune république ne perdure sans respect des droits de l'Homme.
Le préambule de la Constitution de 1946 proclame que « tout homme persécuté en raison de son action en faveur de la liberté a droit d’asile sur le territoire de La République ».
Voilà pourquoi Nouvelle DONNE vous demande d’accorder l’asile politique à Julian Assange sans attendre.
Julian Assange a dû se réfugier à l’Ambassade d’Équateur à Londres le 19 juin 2012. Il y a vécu dans des conditions inhumaines, enfermé dans une pièce de 5m2 sans cour ni jardin.
Le crime de Julian Assange est celui d’avoir eu le courage de rendre publics (via Wikileaks – le site qu’il a créé en décembre 2006) des documents qui dérangent. Ces documents mettent en lumière des circuits de corruption de dictateurs africains, de même que ceux de certaines compagnies russes offshore, ainsi que des abus criminels de l’armée américaine. Par ailleurs, des documents révèlent que l’ensemble des acteurs politiques et économiques français sont écoutés par la NSA (Agence Nationale de Sécurité des États-Unis).
En dépit des demandes fortes formulées et renouvelées par des organisations non gouvernementales, qui luttent contre la corruption et qui agissent pour la protection des peuples, au cours de ces dernières années, rien n’a été fait par les gouvernements pour Julian Assange. Et le pire est imminent. Faut-il laisser à des ONG la défense des lanceurs d'alerte et la sauvegarde des droits de l'Homme ? Nous ne le pensons pas : il est du devoir d'une démocratie comme la France d'affirmer ces principes et de les défendre avec constance.
Il vous incombe, Monsieur le Président de la République, d’agir en conséquence.
En sauvant Julian Assange, la France affirmera avec clarté la protection des lanceurs d'alerte.
En abandonnant Julian Assange, la France faillira à ses valeurs.
Le Bureau National de Nouvelle Donne
Le 14 avril 2019
.
« J’ai été privé de toute capacité de préparer ma défense, sans ordinateur, sans Internet, pas de bibliothèque jusqu’à présent, et même si j’y avais accès, ce ne serait qu’une fois par semaine et pour une demi-heure avec tous les autres [détenus].
Pas plus de deux visites par mois et il faut des semaines pour inscrire quelqu’un sur la liste des visiteurs à condition de fournir toutes leurs coordonnées pour faire l’objet d’une " enquête de sécurité ".
Ensuite, tous les appels, à l’exception de ceux des avocats, sont enregistrés et d’une durée maximale de 10 minutes dans une période limitée de 30 minutes par jour, pendant laquelle tous les détenus se disputent le téléphone.
Et le crédit ? Juste quelques livres sterling par semaine et personne ne peut appeler de l’extérieur.
En face ?
Une superpuissance qui se prépare depuis 9 ans et qui a consacré des centaines de personnes et dépensé des millions sur cette affaire.
Je suis sans défense et je compte sur vous et d’autres personnes de valeur pour me sauver la vie.
Je suis toujours debout, mais littéralement entouré de meurtriers. Mais l’époque où je pouvais lire, parler et m’organiser pour me défendre, défendre mes idéaux et mon équipe est révolu jusqu’à ce que je retrouve ma liberté.
Ce sont tous les autres qui doivent prendre ma place.
Le gouvernement américain - ou plutôt les éléments regrettables qui le composent et qui abhorrent la vérité, la liberté et la justice - cherchent par n’importe quel moyen à obtenir mon extradition et ma mort au lieu de laisser le public entendre la vérité pour laquelle j’ai remporté les plus hautes distinctions en journalisme et été nominé sept fois pour le " prix Nobel de la paix ".
En fin de compte, tout ce que nous avons est la vérité. »
...
" Je suis en train de mourir. Lentement, mais imparable. Je suis épuisé [...] Tout ça parce que j'ai rendu public les crimes de guerre. Pour ouvrir les yeux de la société et montrer ce que les gouvernements gardent en silence. Je suis en train de mourir. Et je le crains, la liberté de la presse et la démocratie avec moi."
.
JULIAN ASSANGE
https://fr.wikipedia.org/wiki/Julian_Assange .
Les commentaires récents