Le gastronome oloronais Henri Combret vient de sortir un livre pour raconter ses souvenirs d’enfance ainsi que son expérience de la guerre d’Algérie.
Pour son treizième ouvrage, Henri Combret s’est détaché de la gastronomie qui lui est chère pour revenir sur une période de son passé que beaucoup d’autres de sa génération ont connue, la guerre d’Algérie. Au départ de ce nouveau livre, l’Oloronais avait écrit un article dans une revue spécialisée destinée aux anciens d’Algérie, où il revenait sur son parcours.
La missive lui avait valu de nombreuses réponses, qui l’ont convaincu de revenir plus longuement sur cette période. « Quand nous étions jeunes, nous ne voulions pas en parler, mais maintenant que nous avons pris un peu de bouteille, et que notre mémoire est encore à peu près correcte, il est important de faire ce travail de mémoire », explique l’auteur.
« L’arrêt de notre jeunesse à tous »
Face aux membres de la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Henri Combret a présenté son ouvrage, intitulé « Du Béarn à l’Algérie, récit d’une tranche de vie 1944-1962 ». Avec précision, il a brossé son enfance dans la capitale du Haut-Béarn au sortir de la seconde guerre mondiale, la villa Briol occupée par les Allemands, ou encore les tickets de rationnement au Marcadet jusqu’en 1949.
Il a également raconté les bons moments, les jeux dans les rues sans voiture et les parties de pelote basque avec le curé en soutane.
Rapidement, Henri Combret en vient à la période qui a marqué toute une génération, appelée en Algérie pour « maintenir l’ordre ». « Cela a signé l’arrêt de notre jeunesse à tous.
Mon témoignage est le même que beaucoup d’autres, à cela près que ma classe a vécu les trois phases de ces événements, appelés guerre d’Algérie après 1999 ». Enrôlé dans l’infanterie de marine, envoyé en Algérie au bout de deux mois, on annonce à Henri Combret et ses camarades le cessez-le-feu au bout d’un mois à peine.
Une période troublé
La guerre est pourtant loin d’être finie, et on sent un peu d’émotion lorsque le Béarnais explique avoir ensuite été affecté au tri des harkis : « Ils étaient envoyés dans des camps en France, ou renvoyés chez eux, où ils se faisaient souvent tuer... Sur quels critères on les triait, je ne sais pas ». Envoyé ensuite à Alger, il connaîtra les attentats quotidiens, puis la période tout aussi troublée de l’indépendance.
À travers son témoignage, c’est la voix d’1,5 million de jeunes appelés qui se fait entendre, sans gloire mais avec sincérité. Les Oloronais présents lors de la dédicace ont d’ailleurs été nombreux à échanger avec l’auteur à l’issue de sa présentation. L’ouvrage est en vente au prix de 15 € à la boutique de produits du terroir Arts et Délices, place de la cathédrale, tenue par la fille d’Henri Combret, Christine Combret-Déchamps. Une autre façon de montrer la transmission des savoirs et de la mémoire.
La secrétaire d’Etat sensible à ce travail de mémoire
En préambule de la présentation du livre, le nouveau président de l’antenne oloronaise de la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, André Clot, a lu une lettre de Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’état auprès de la ministre des armées. Elle remercie Henri Combret pour son ouvrage, et se dit particulièrement « sensible à ce travail de mémoire, et à ces témoignages précieux pour les générations futures ». Henri Combret présentera son nouvel ouvrage au salon du livre de Navarrenx, ce week-end.
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