Un cénotaphe sera apposé au cimetière Père Lachaise à Paris à la mémoire du militant algérien Maurice Audin, torturé et assassiné par l’armée française en 1957, a appris l’APS lundi 19 novembre du Conseil de la capitale française.
La décision d’apposer ce cénotaphe, un monument funéraire qui ne contient pas de corps, a été votée à l’unanimité par le conseil vendredi dernier.
“En juin prochain, date anniversaire de son enlèvement par les parachutistes français, près du mur des Fédérés, et de la tombe de Paul Eluard, une stèle lui rendra désormais hommage”, a-t-on précisé.
Le corps de Maurice Audin n’a pas été encore retrouvé.
Sur ce cénotaphe, les passants dans ce cimetière parisien pourront lire : “Le souvenir de Maurice Audin et des autres victimes de cette terrible répression ne peut que renforcer la détermination de toutes celles et tous ceux qui luttent pour que les crimes d’Etat, les arrestations arbitraires, la torture et les disparitions forcées qui ont cours partout dans le monde, soient reconnus, punis et ne puissent plus se reproduire”.
Le 13 septembre dernier, 61 ans après sa disparition, le président Emmanuel Macron a reconnu officiellement la responsabilité de l’Etat français dans la disparition et l’assassinat par l’armée française de ce militant pour l’indépendance de l’Algérie.
Dans une déclaration remise à Josette Audin, veuve de Maurice, le président Macron a indiqué qu’il importe que cette histoire “soit connue”, qu’elle “soit regardée avec courage et lucidité”, appelant à l’approfondissement du travail de vérité qui doit ouvrir la voie à une “meilleure” compréhension de passé français et à une volonté “nouvelle” de réconciliation des mémoires et des peuples français et algérien.
“Il en va de l’apaisement et de la sérénité de ceux qu’elle a meurtris, dont elle a bouleversé les destins, tant en Algérie qu’en France”, a-t-il ajouté, soulignant que la torture s’est instituée “sur un fondement légal” (les pouvoirs spéciaux) qui a donné lieu à un “terreau malheureux d’actes parfois terribles”.
“Certes, la torture n’a pas cessé d’être un crime au regard de la loi, mais elle s’est alors développée parce qu’elle restait impunie. Et elle restait impunie parce qu’elle était conçue comme une arme contre le FLN, qui avait lancé l’insurrection en 1954, mais aussi contre ceux qui étaient vus comme ses alliés, militants et partisans de l’indépendance, une arme considérée comme légitime dans cette guerre-là, en dépit de son illégalité”, a-t-il déclaré.
APS
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