La Guerre d'Algérie, retour sur près de huit années d'une guerre qui a laissé des traces profondes de part et d'autre de la Méditerranée.
Une femme algérienne soupçonnée d'être un agent du FLN capturée par des soldats français, elle sera violée puis assassinée.
De ''L'Express''. Voir l'article ci-dessous...
Elle avait à peine quinze ans,
elle jouait encore à la poupée
Elle avait de grands yeux d'enfant,
je l'appelais Fleur d'oranger
Quand nous sommes venus au pays,
c'était la saison des lilas
Je ne savais rien de la vie
bien que je sois déjà soldat
Dans ces montagnes isolées,
des dissidents y'en a partout
C'est pas facile de les trouver,
l'armée n'en vient jamais à bout
Au cours des tout derniers combats,
nous fûmes pris entre deux feux
Et nous perdîmes pas mal de gars
au fond d'un ravin rocailleux
Trois soldats de ma compagnie,
un soir sont sortis des camions
C'était un peu avant minuit
sous le ciel chantaient les grillons
Le ciel sentait bon le jasmin,
dans la nuit brillait un croissant
Il avait le blanc de tes seins,
un vent chaud soufflait du levant
Ils ont surgi soudain tous trois
par la porte de sa maison
L'un d'eux lui attacha les bras,
un autre arracha son jupon
On l'a trouvée dans son lit bleu,
pâle et vidée de tout son sang
Les larmes collaient ses cheveux,
le soleil baignait le couchant
On a vite étouffé l'affaire,
personne n'a rien su à Paris
Ce ne fut même pas un fait divers,
qu'un incident en Algérie.
Hugues Aufray, en 1958, est un très jeune chanteur qui débute avec ce qui sera immédiatement perçu comme une sorte de "hymne" des appels français en Algérie. la sale guerre de France qui au début n'osait même pas appeler avec son nom (elle s'appelait "événements d'Algérie", les "faits d'Algérie". Rappelons qu'en 1954, l'année de Défaite française de Dien-Bien-Phu au Vietnam...
En 58, lorsque Hugues Aufray enregistra cette chanson, la France répandait le sang et s'embrouillait; et nous voilà devant des jeunes soldats loin de chez eux, entre l'ennui et la peur, dans un lieu de quatrième ordre où Fanny joue pour "les tirer" un peu plus, mais augmentant encore plus leur tristesse. Entre chansons et alcool, on dit que la guerre "se termine" dans la chanson; un moyen, peut-être, de nous faire penser à la guerre mondiale, il n'y a pas si longtemps, de dissimuler la guerre actuelle, étant donné que toute référence explicite l'aurait immédiatement censurée. Mais il est clair que quiconque l'écoute pense à l'Algérie. [RV]
Algérie, Mémoire d'une guerre
L'Express publie des extraits de Carnets secrets de la guerre d'Algérie, de Jacques Duquesne. Journaliste à La Croix, pendant la guerre d'Algérie...
[Extraits] Ce document a-t-il besoin d'un commentaire? Sur 42 pages dactylo- graphiées, une jeune femme algéroise, mère d'une petite fille, raconte, en termes simples et précis, les quarante-trois jours de détention et de torture qu'elle a subis à l'école Sarrouy, rue Montpensier, près de la casbah, un établissement transformé par les paras en "centre d'interrogatoire" durant la bataille d'Alger. Elle est ensuite transférée à Ben Aknoun, dans la banlieue de la ville, où avait existé un camp pour les soldats américains, en 1943. Son récit est un témoignage de première main sur le fonctionnement d'un de ces camps "noirs", dans lesquels on parquait les suspects en toute illégalité.
https://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/algerie-memoire-d-une-guerre_1094110.html
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