De Londres, Sonia L. S. – L’ancien chef djihadiste algérien qui a participé à la guerre en Afghanistan dans les années 1980, Abdallah Anas, a reconnu, dans un ouvrage paru ce mois de septembre à Londres, intitulé My Life on Jihad, from Algeria to Afghanistan (ma vie dans le djihad depuis l’Algérie jusqu’en Afghanistan), son implication et celle du Front islamique du salut (FIS dissous) dans les massacres perpétrés dans les années 1990 en Algérie.
Cet ouvrage, signé par le gendre d’un des plus proches collaborateurs du fondateur du mouvement terroriste Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, le Palestinien Abdallah Azzam, et un des principaux conseillers militaires de la formation du binôme Abassi-Benhadj, démontre que le FIS était derrière l’éruption de la violence terroriste en Algérie et la création des GIA dans le but de prendre le pouvoir par la force et la terreur.
Abdallah Anas explique que l’action armée déclenchée par le FIS dans les années 1990 s’inscrit dans le cadre d’un «mouvement djihadiste global», né en Afghanistan avec la bénédiction des stratèges de la CIA.
Le prédicateur égyptien Youssef Al-Qaradawi a réagi à la parution du livre, en estimant qu’Abdallah Anas «peut raconter la véritable histoire du djihad afghan et sa vie en tant qu’un des Arabes qui y étaient impliqués. Il peut parler avec des connaissances vraies et vécues sur Abdallah Azzam, Oussama Ben Laden, Ahmed Shah Massoud, Hekmatyar et Sayyaf. Je ne doute pas que ce livre sera utile aux générations futures pour comprendre cette histoire, tirer parti de son expérience et éviter de faire les erreurs que beaucoup de sa génération ont commises».
CNN s’est également intéressée au livre car «Abdallah Anas a occupé une place de choix lors des moments les plus importants de l’évolution du mouvement islamiste, depuis son implication précoce dans la guerre d’Afghanistan au milieu des années 1980, où il a rencontré Oussama Ben Laden», note la chaîne d’information américaine.
Ces commentaires confèrent un caractère sérieux aux révélations de cet afghan algérien, aujourd’hui installé à Londres, une ville considérée comme La Mecque des extrémistes islamistes. Ce qui aura pour effet, sans aucun doute, de démonter les thèses fallacieuses des zélateurs du «qui-tue-qui» et confirmera la nature violente et subversive de l’ex-FIS, dont les chefs continuent d’activer, l’un, Abassi Madani, à partir de Doha et l’autre, Ali Benhadj, en Algérie.
En dépit de ses confessions, Abdallah Anas continue, lui, de couler des jours heureux en Grande-Bretagne où il jouit du statut de réfugié politique.
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