« J’ai pris grand soin de ne pas tourner en dérision les actions humaines . Ne pas les déplorer ni les maudire mais de les comprendre Ne pas juger ne pas blâmer mais comprendre » Baruch Spinoza Traité politique (I)
Un dossier récurrent celui des harkis ces citoyens français qui font d’une façon récurrente l’objet « d’abcès de fixation » aussi bien d’un côté comme de l’autre de la Méditerranée. Généralement en France, ils constituent au moment des échéances électorales un réservoir de voix à la disposition des hommes politiques qui promettent…Mais comme le dit le président Chirac : « les promesses n’engagent que ceux qui y croient » De ce côté de la Méditerranée c’est aussi un hold up de la famille révolutionnaire qui a pétrifié la doxa à un récit historique monolithique avec à la fois des vérités indéniables et des oukases de la chape de plomb pour ne pas savoir ce qui s’est réellement passé. C’est dire pourquoi comment des Algériens brimés pendant 124 ans décident de se battre contre d’autres Algériens alors qu’ils ont subi une colonisation inhumaine . Une phrase de Jean Daniel résume admirablement cette époque de déni des droits les plus élémentaires: «(...) Lorsqu'on voit ce que l'occupation allemande a fait comme ravage en quatre ans dans l'esprit français, on peut deviner ce que l'occupation française a pu faire en cent trente ans, [en Algérie Ndlr].»(1)
Tout est parti d’une déclaration de Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères, à l'origine de cette polémique. Hasna Yacoub résume les termes du débat : « Le chef de la diplomatie française «s'est exprimé le 29 mai dernier sur la situation des anciens harkis et leur libre circulation entre la France et l'Algérie, «il s'agit simplement de proposer un dialogue sur une question très sensible. Le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères a d'ailleurs rappelé dans sa réponse «qu'il convenait de ne pas sous-estimer la sensibilité de ces questions dans l'opinion et pour les autorités» tant en France qu'en Algérie». (2)
Avant de parler dialogue pourquoi pas ? Rien ne doit être gravé dans le marbre !Ce sera peut être l’occasion de mettre tout à plat et faire l’inventaire de ce que fut l’œuvre mutuellement positive de chacun envers l’autre Mais pour ce faire il est nécessaire de planter le décor de ce que fut la tragédie harki , tragédie qui s’est prolongée en France bien après l’indépendance
Enquête sur ces harkis restés en Algérie
Nous allons nous référer à quelques extraits d’un article de Pierre Daum qui après avoir sillonné l’Algérie explique les raisons qui ont amené des Algériens à devenir harkis : « (…) Depuis cinquante ans, ces témoins d’une histoire coloniale plus compliquée que les schémas acceptés sur les deux rives de la Méditerranée sont victimes d’une relégation sociale quasi institutionnalisée. (…) A 79 ans, M. Abderrahmane Snoussi continue de vivre de ses quelques chèvres, qu’il emmène paître chaque matin sur le terrain familial, dans les hauteurs. Harki de 1959 à 1962, le vieil homme accepte pour la première fois de parler de son passé avec un journaliste. « Les Français avaient installé ici un poste très important, avec au moins huit cents soldats. Mon père, qui avait fait la seconde guerre mondiale, leur servait d’interprète. Le FLN [Front de libération nationale] l’a assassiné en 1955, j’avais 19 ans. Quatre ans plus tard, les soldats français sont venus chez moi. Ils ont pris ma femme, et ils m’ont dit de venir travailler avec eux, sinon ils toucheraient à ma femme. C’est comme ça que je suis devenu harki. » (3)
« Parmi les soldats se trouvait le sous-officier Pierre Couette, un appelé originaire de la région parisienne. Dans les nombreuses lettres qu’il envoya à ses parents, le jeune homme, profondément catholique, a décrit toutes les « humiliations » et les « oppressions inutiles » que subit la population locale. (…) M. Snoussi a-t-il assisté, voire participé, à ces séances de torture ? « Non, jamais ! Avec mon groupe, on nous envoyait en embuscade, aux ratissages, etc. Quand on faisait un prisonnier, on l’emmenait au deuxième bureau. Mais je ne restais pas. » Le jour du cessez-le-feu, le 19 mars 1962, le commandant rassemble ses harkis : « Celui qui veut partir en France, il peut partir. Et celui qui veut rester, il reste ! » M. Snoussi choisit de rester. « Ma famille était ici. Ma mère, mon frère, je ne pouvais pas les abandonner. »Tous les supplétifs n’ont pas eu la possibilité d’un tel choix. A peine l’armée française disparue, les moudjahidin descendirent des montagnes. « Ils nous ont emmenés dans la caserne de Sidi Larbi, à trente kilomètres d’ici, de l’autre côté de la montagne. C’est une ancienne caserne de l’armée française, que l’ALN [Armée de libération nationale, la branche militaire du FLN] a récupérée. » Il y passe quinze jours, « en avril 1962 », au milieu de quatre cents autres harkis, en provenance de toute la région. « Ensuite, ils nous ont relâchés petit à petit, et je suis rentré au village. A Beni Bahdel, nous étions sept harkis. On vit tous encore ici. » M. Snoussi fait partie de cette grande majorité de harkis — plusieurs centaines de milliers si on prend le terme au sens large qui sont restés en Algérie après l’indépendance, et qui n’ont pas été tués. « Depuis cinquante ans, nous sommes restés bloqués sur cette seule alternative concernant les harkis : soit ils se sont échappés en France, soit ils ont été massacrés en Algérie,explique l’historien Abderahmen Moumen, un des meilleurs spécialistes des harkis. Mais la réalité historique, sans éluder les violences à l’encontre d’une partie d’entre eux après l’indépendance (massacres, internements, marginalisation sociale...), nous oblige à considérer une troisième possibilité : qu’ils soient restés en Algérie sans avoir été tués. »Une possibilité difficilement admissible dans l’Hexagone, où le discours sur le « massacre des harkis » est utilisé depuis un demi-siècle par les nostalgiques de l’Algérie française pour justifier leurs positions anciennes » (3)
« Certes poursuit Pierre Daum, , pour un harki, retourner dans son village en 1962 après y avoir paradé pendant des mois revêtu de l’uniforme français comportait des risques considérables. A partir de la soixantaine de témoignages que nous avons recueillis à travers l’Algérie, un même schéma se dessine. Une fois l’armée française évacuée (parfois dès la proclamation du cessez-le-feu, mais la plupart du temps après le 5 juillet, date de l’indépendance), certains moudjahidin mêlés à des combattants de la vingt-cinquième heure arrêtèrent un grand nombre de harkis, ainsi que des militaires et des notables pro-Français. (…) « Vers la fin septembre [1962], raconte M. Hassen Derouiche, un ancien harki retrouvé à Tifrit, à côté d’Akbou, en Petite Kabylie, un groupe d’hommes très excités, principalement des “marsiens”, ont couru dans le village avec des bâtons et des barres de fer pour attraper les harkis. Ils en ont chopé sept [dont un certain Bouzid], ils voulaient nous faire la peau. Heureusement, un type de l’ALN est arrivé, et il a dit : “Pourquoi abattre ces jeunes qui sont dans la fleur de l’âge ? On va les faire passer devant la population. S’ils ont fait du mal, on va les liquider. Mais s’ils n’ont rien fait de mal, pourquoi les tuer ?” » (3)
« Le lendemain matin, les sept harkis sont exposés pendant quatre heures devant l’ensemble du village. « Cela représentait une centaine de personnes, poursuit M. Derouiche. Le chef du village a dit : « On ne va pas laisser une seule famille pleurer. Donc on va remettre tout le monde entre les mains de l’Etat, et l’Etat fera ce qu’il voudra ! » (..) Les sept personnes furent incarcérées à la prison d’Akbou, avant d’être envoyées, un mois plus tard, dans la prison centrale d’Al-Harrach (ex-Maison-Carrée), à Alger. M. Derouiche y passa quatre années, au milieu de mille cinq cents autres prisonniers. « Nous étions traités normalement, sauf que nous ne sommes jamais passés en jugement » En 1966, on l’envoie construire des routes du côté d’Ouargla . Libéré en 1969, il rentre finalement chez lui, à Tifrit » (3).
Pierre Daum absout ensuite le gouvernement algérien : (…) Pour tous ces anciens harkis, la période la plus difficile fut celle de l’été et de l’automne 1962. Les héros de l’indépendance s’entredéchirent alors dans une lutte fratricide pour le pouvoir.(…) Le 4 juin 1963, Ben Bella déclare à Oran, où des harkis viennent d’être assassinés : « Nous avons, en Algérie, tourné la page. Nous avons cent trente mille harkis et nous leur avons pardonné. Les gens qui se posent en justiciers commettent leurs assassinats, avec l’excuse qu’il s’agit d’un harki, simplement pour lui voler sa montre. Tous les criminels ont été arrêtés. La justice sera implacable et ces actes criminels condamnés par l’exécution (…) Aucune loi, pourtant, n’interdit aux anciens harkis ou à leurs enfants de percevoir des allocations de l’Etat. Le mot « harki » n’apparaît d’ailleurs nulle part dans la législation algérienne. (..) On trouve une seule allusion aux harkis, dans la loi du 5 avril 1999 « relative au moudjahid et au chahid [martyr] ». L’article 68 précise : « Perdent leurs droits civiques et politiques, conformément à la loi en vigueur, les personnes dont les positions pendant la révolution de libération nationale ont été contraires aux intérêts de la patrie et ayant eu un comportement indigne » Or, jusqu’à aujourd’hui, aucun décret d’application ne permet la mise en pratique de cette loi très générale, qui est donc restée lettre morte » (3).
Pour aller dans le même sens Selon maître Ali Haroun, ancien membre du Conseil national de la Révolution algérienne (Cnra) : « En tant qu’Algériens, on n’a pas d’observation à faire sur la manière dont les harkis ont été accueillis en France dans des camps d’internement, ce sont des rapports franco-français. François Hollande sous-entend que les harkis ont été massacrés, là je dis que jamais l’autorité du FLN, en juin, juillet et août 1962, n’a autorisé ou invité les Algériens ou l’ALN à se venger des harkis. Au contraire. Jamais le FLN ou le GPRA n’ont incité les Algériens à se venger de ceux qui ont aidé le colonisateur. […] Ces dépassements sont spécifiques aux pays qui ont connu des révolutions [comme] ces villageois français qui s’en sont pris spontanément aux anciens collaborateurs nazis.» (5)
Les causes de l’engagement des Harkis
Il est indéniable qu’il y eut de harkis qui se sont engagés et ont participé sans êtat d’âme à toutes les expéditions sinistres macabres et à la torture des Algériens. Mais il y eut aussi des cas de conscience d’Algériens pris entre deux feux et même de ceux qui gardaient le contact avec la Révolution et il est faut malhonnête d’affirmer que tous les Harkis étaient des tortionnaires . Deux exemples suivants nous montre combien la situation était difficile pour eux. Dalila Kerkouche, fille de harki, dans un livre pathétique, nous décrit le calvaire de son père, en fait de tous les harkis qui ont foulé le sol de France un matin de juillet 1962. Elle décide de revenir en Algérie pour comprendre ce qui s’est passé:«(…)Algérie: Atterrissage à Alger. Pour la première fois de ma vie, je vais poser le pied en Algérie, la terre de mes ancêtres […] «Est-ce que ton père t’a raconté la guerre?» me demande mon cousin Tayeb. «Ton père travaillait avec le FLN…» Les traîtres ne sont pas ceux que l’on croit. Comme mon père, près de 40% des supplétifs, selon Michel Roux, ont aidé les djounoud [les combattants]. […] Pourquoi tu n’as rien dit, papa?» «Je passais déjà pour un traître aux yeux des Algériens. Je n’allais pas encore l’être pour les Français!». (6)
Le Docteur Mohamed Toumi – qui deviendra plus tard un éminent professeur de cardiologie – maquisard de la première heure et responsable de la santé des djounoud raconte le cas de supplétifs qui désertèrent pour rejoindre l’Armée de Libération Nationale. Il donne son avis sur les raisons qui ont amené les harkis, ces Algériens, à choisir le camp de l’adversaire et ceci, avec une rare objectivité, lui qui les a combattus et en a souffert. Il écrit : « Le problème est certes complexe et non insoluble. Ces Algériens étant qualifiés de collaborateurs en raison de leurs engagements aux côtés de l’armée coloniale. il serait pourtant raisonnable de reconsidérer notre jugement hâtif les concernant. Nombreux, en effet parmi eux, se sont engagés pour de multiples raisons, éloignées de toute espèce d’idéologie : pauvreté et misère insupportables pour un chargé de famille, confiné de surcroît dans un camp de regroupement lui et sa progéniture, en proie aux affres de la promiscuité et de la faim, esprit aigu de vengeance pour des actes subis dans leur chair ou pour des actions coercitives menées à l’encontre de leur famille ou même de leur tribu, actions souvent irréfléchies ou injustes perpétrées sur ordre des responsables FLN par trop zélés. Parfois cet engagement fut purement dicté par des inimitiés ancestrales intertribales. Telle tribu ayant rejoint le FLN, la tribu ennemie par crainte de représailles, rejoignant le camp adverse. » (7)
Dans le même ordre d’idées le docteur rapporte le cas de harkis ont déserté en sauvant un prisonnier: l’évasion du moudjahid Ahmed Benabenni : « (…) Nos deux braves supplétifs parvinrent à récupérer les clefs afin de libérer le prisonnier de ses chaînes,(…) Du côté adverse (…) les recherches poursuivies jusqu’à la nuit sont demeurées vaines. Bélabenni et ses deux compagnons n’eurent ensuite aucune difficulté pour rejoindre nos unités. Le retour de Si Ahmed après son évasion rocambolesque fut fêté comme il se devait par les djounouds. Ceux qui l’ont aidé dans cette périlleuse entreprise furent félicités et honorés. » (7)
Les vaincus toujours du mauvais côté de l’histoire
Sans faire dans la concurrence victimaire et renier la réalité de meurtres de façon isolé , il est bon, cependant, de rappeler ce que fut l’après-1945 en France. Dans l’histoire toutes les guerres ont leur lot de vaincus et de personnes qui ont été du mauvais côté de l’histoire.
Des millions de prisonniers allemands japonais moururent de faim de la main des vainqueurs. La collaboration en France (pour une période d’occupation allemande de quatre ans) a donné lieu à une épuration sans nom. Selon Dominique François, le chiffre de 20.000 tondues n’est qu’une estimation basse. (8) L’épuration extra-judiciaire entraîna la mort d’environ 9000 personnes dont un tiers par des résistants, notamment les FTP. L’épuration légale concerne plus de 300.000 dossiers, dont 127.000 entraînent des jugements et 97.000 condamnations, les peines allant de 5 ans de dégradation nationale à la peine de mort ». (9)
Un mot cependant pour décrire la condition des harkis parqués en France à leurs arrivée. Leur dévouement ne fut pas reconnu à sa juste valeur obligé pour beaucoup à s’engager par la force ou à périr. Selon Philippe Denoix : «Louis Joxe, ministre d’État aux Affaires algériennes, adressa à l’armée une directive très secrète, le 12 mai 1962, menaçant de sanctions les militaires français qui organisaient le repli en métropole de leurs alliés musulmans en dehors du plan général de rapatriement», La note dispose notamment: «Les supplétifs débarqués en métropole en dehors du plan général de rapatriement seront renvoyés en Algérie […]. […]. Les promoteurs et les complices de rapatriements prématurés seront l’objet de sanctions appropriées.» En fait, en 1962, il n’existe aucun plan d’évacuation ni de protection des harkis et de leurs familles. On estime à 15.000 ou 20.000 le nombre de familles de harkis, soit 90.000 personnes, qui purent s’établir de 1962 à 1968. (10)
Selon Guy Pervillé, De Gaulle voulait que les harkis restent en Algérie car, pour lui les harkis n’étaient en aucun cas de vrais Français. (…) Au Conseil des ministres du 25 juillet 1962, peu après l’indépendance de l’Algérie, lorsque Pierre Messmer, ministre des Armées, déclare: «Des harkis et des fonctionnaires musulmans, les moghaznis, se disent menacés, d’où des demandes qui viennent à la fois des autorités civiles et militaires. Il faut prendre une position de principe», De Gaulle répond: «On ne peut pas accepter de replier tous les musulmans qui viendraient à déclarer qu’ils ne s’entendront pas avec leur gouvernement! Le terme de rapatriés ne s’applique évidemment pas aux musulmans: ils ne retournent pas dans la terre de leurs pères. Dans leur cas, il ne saurait s’agir que de réfugiés! Mais on ne peut les recevoir en France comme tels que s’ils couraient un danger!» (10)
Bien plus tard, Ballotés de Droite à Gauche, les Harkis sont sollicités au moment des élections Ainsi La France de la Droite instrumenta leur détresse En Algérie une lente évolution est en train de se faire des «erreurs à l’encontre des familles et des proches des harkis» Le président Abdelaziz Bouteflika avait affirmé en 2005 que « les enfants des harkis ne sont pas responsables des actes de leurs parents » Le président Bouteflika avait déclaré à Chlef, le 2 septembre 2005 , que « Les enfants des harkis ont les mêmes droits que le reste des Algériens, à condition qu’ils défendent ce paisible pays. » Et d’enchaîner : « Les enfants des harkis ne sont pas responsables des actes de leurs parents. » Le 8 septembre à Oran. le président Bouteflika ajoute : « Il s’agit d’Algériens engagés par l’armée française comme supplétifs durant la guerre d’Algérie et qui sont devenus français après l’indépendance. Avec leurs descendants, ils forment une communauté de 400 000 personnes. Nous avons commis des erreurs à l’encontre des familles et des proches des harkis et n’avons pas fait preuve de sagesse. Nous avons suscité en eux un sentiment de haine et de rancoeur, portant ainsi un préjudice au pays » (11)
L’Algérie depuis plusieurs années s’ouvre aux Français ayant des attaches avec l’Algérie. Pouvons nous dire qu’ils avaient tous de la sympathie pour la cause algérienne ? Surement non ! Et pourtant comme le répétait Boumediene : « l’Algérie tourne la page mais ne la déchire pas » Ce qui compte c’est l’intention sincère de ne pas porter préjudice à l’Algérie. Beaucoup d’enfants de harkis reviennent sans problème. Quand aux parents encore en vie, l’apaisement est le plus sûr des remèdes
Par ailleurs et curieusement dans les mêmes « rumeurs », il est fait mention de dédommagement de biens d’Européens ! Il est mal venu d’y penser quand on met dans la balance le dédommagement de millions d’Algériens qui sont passés de vie à trépas d’une façon violente pendant la colonisation De plus et à titre simplement d’informations Pierre Pean rapporte dans son ouvrage les faits suivants : « Officiellement, le trésor trouvé à la Casbah s’élevait à 48 millions d’espèces d’or et d’argent. Les Français obligèrent le khaznadji (le trésorier du dey) à signer un document authentifiant cette somme. En réalité, les pillages auraient rapporté à leurs auteurs entre 500 et 750 millions de francs, soit l’équivalent de 4 à 6 milliards d’euros actuellement. Cet or, transporté en France n'enrichit pas seulement l'Etat. Ils furent nombreux à se servir au passage: militaires, banquiers, maisons de fournitures aux armées, comme les Schneider et les Seillière, le nouveau roi, Louis-Philippe, et même son prédécesseur, Charles X, qui put ainsi vivre en exil sur un grand pied. » (12)
J’ai fais mien la citation de Spinoza en tentant de comprendre sans juger. Je milite pour un nouveau dialogue global avec la France dans l’égale dignité des deux peuples. De ce fait un aggiornamento est nécessaire de part et d’autre. Le moment est venu de solder les haines.
De ce fait , pour en finir avec l'histoire des harkis qui ont été les variables d'ajustement pour des stratégies discutables de part et d'autres de discours , il serait souhaitable de cesser de les manipuler aussi bien en France comme réservoir électoral incontournable, restant cependant et malgré toutes les promesses des citoyens français entièrement à part au lieu d'être des citoyens Français à part entière En Algérie Ils servent aussi de repoussoir mis en oeuvre par tous ceux qui ont fait de la révolution de Novembre un fonds commun en s'intronisant "famille révolutionnaire" dont on peut se demander qu'elle est sa valeur ajoutée quand on sait que les valeurs moudjahed sont pour la plupart morts , ce sont leurs enfants à soixante ans passés qui sont à la manoeuvre pour continuer à émarger au râtelier de la République Ils bloquent la marche de l'histoite et le nécessaire aggiornamento de l'Algérie qui devrait réévaluer son rapport au monde. Les enfants de Harkis devraient être invités dans le pays de leurs pères sans arrière pensée à la seule condition qu'ils n'aient aucune animosité et qu'ils puissent apporter leurs concours pour créer des ponts mutuellement profitables aux deux pays
L’apaisement ne viendra pas des slogans il viendra avec des actions concrètes qui permettront d’aller de l’avant pour inventer le futur dans une région qui a grand besoin de stabilité. Nous sommes au XXIe siècle et les jeunes ont d’autres défis à relever. Je milite pour ma part, pour une université technologique du futur La France honorera ce faisant d’une façon élégante sa dette coloniale car dans un monde en mutation de nouvelles solidarités sont à inventer L’Algérie ayant montré sa résilience dans les situations difficiles Nous pourrons alors forger ensemble des ponts et regarder ensemble l’avenir dans l'égale dignité des deux peuples
1.Jean Daniel. Le Temps qui reste. Editions Flammarion 1972.
2.http://www.lexpressiondz.com/actualite/296094-les-precisions-de-l-ambassade-de-france.html
3.Pierre Daum : https://www.monde-diplomatique.fr/2015/04/DAUM/5283
4.Dépêche de l’AFP 4 juin 1963, Le Mondedu 5 juin 1963 : «Les assassins de harkis seront exécutés, déclare M. Ben Bella à Oran ».
5.S.Rabia http://elwatan.com/une/grave-derapage-de-hollande-26-09-2016-329416_108.ph
6.Dalila Kerchouche: Mon père, ce harki. Morceaux choisis L’Express du 04/09/2003.
7.Docteur Mohamed Toumi médecins dans les maquis . Editions Enag Alger 2016
8.https://fr.wikipedia.org/wiki/Femmes_tondues
9. https://fr.wikipedia.org/wiki/Épuration_à_la_Libération_en_France
10 Chems Eddine Chitour https://www.mondialisation.ca/les-harkis-ces-francais-entierement-a-part-reservoir-de-voix-des-echeances-electorales/5548981
11.Déclaration du président Abdelaziz Bouteflika : Hadj Bouziane : http://www.lanouvellerepublique.com....3 09 2005 Repris dans http://histoirecoloniale.net/les-enfants-des-harkis-ne-sont-pas-responsables-des-actes-de-leurs-parents.html
12.Pierre Pean. Main basse sur Alger :Enquête sur un pillage. Paris 2004
Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique Alger
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