Dix personnes liées à l'ultra-droite radicale ont été interpellées et placés en garde à vue samedi 23 au soir dans toute la France, notamment en Corse, par les services antiterroristes dans le cadre d'une enquête sur un projet d'attentat ciblant des musulmans.
Parmi ces derniers, on trouve en premier lieu les "tenants du système islamique" -désignés sous le sigle "TSI"- soit, "principalement des musulmans d'origine ou convertis", auxquels se greffent d'autres soutiens "par affinité et «esprit de quartier»", "haine partagée de la police (et donc de l'armée) et des blancs" et "intérêts financiers dans les trafics". On y retrouve pêle-mêle les militants de gauche et d'extrême gauche mais aussi "les bataillons boboïdes des «humanistes», «droitsdelhommistes», bizounours".
Sur le site "guerre de France", on trouve de nombreuses références à la guerre d'Algérie. "La guerre récente qui se rapproche le plus du problème militaire posé est sans nul doute la Guerre d'Algérie", peut-on ainsi lire sur le site. "L'ennemi a sensiblement les mêmes origine, mentalité, éducation familiale, religion que les terroristes du FLN (Front de libération national, mouvement indépendantiste algérien, NDLR)", est-il encore écrit.
Il est fait mention de très nombreuses fois aux doctrines, et notamment du livre La Guerre moderne, du colonel Roger Trinquier qui théorise notamment la contre-insurrection. Il est également fait référence aux doctrines de guerre subversive de Charles Lacheroy, qui fut membre de l'Organisation armée secrète (OAS), groupe terroriste d'extrême droite responsable de nombreux attentats meurtriers au nom du maintien de l'Algérie française. L'OAS s'est notamment inspirée des tactiques et stratégies préconisées par les deux auteurs précédemment cités.
"Il y a une sorte de remake de la guerre d’Algérie, de la lutte entre la France et des gens qui sont vus comme les continuateurs de l’ennemi du temps de la guerre d’Algérie", analyse Jean-Yves Camus, politologue spécialiste des mouvements d'extrême droite. On notera que Guerre de France met plusieurs fois en garde contre les femmes, "que la taqqiya autorise à se comporter de manière contraire aux principes du Coran pour endormir la vigilance de nos hommes", en prenant l'exemple des militantes du FLN qui participaient à des attentats.
La campagne sanglante de l'OAS au cours des années 60, qui visait l'ensemble des sympathisants de la cause algérienne (et impliquait également des règlements de comptes au sein des différents mouvements d'opposition à l'indépendance) reste aujourd'hui une référence pour de nombreux groupuscule d'extrême droite violent, et AFO ne fait pas exception.
Ainsi en octobre 2017, une cellule terroriste se faisant également appeler OAS pour se revendiquer de l'OAS historique a été démantelée par les services de renseignements français. Cette dernière avait prévu des attentats contre des kebabs, lieux de culte, notamment des mosquées (en particulier celle de Vitrolles alors en construction), des hommes politiques, notamment Jean-Luc Mélenchon, le leader de France insoumise et le porte-parole du gouvernement d'Edouard Philippe, Christophe Castaner.
Toutefois, selon la DGSI, les "capacités opérationnelles" de ces groupuscules "apparaissent limitées" compte tenu de leurs actions en "ordre dispersé". Loin donc de la force de frappe que réprésentait l'OAS pendant, et surtout après , la guerre d'Algérie où le grouspuscule a pu compter jusqu'à plus d'un millier de membres et de sympathisants, raillant des militaires de hauts rangs et bénéficiant d'un soutien financier important permettant de perpétrer une quantité importante d'actions à caractère terorriste, en vain.
Publié le : Mardi 26 Juin 2018
http://www.francesoir.fr/societe-faits-divers/afo-et-guerre-de-france-un-remake-de-oas-pendant-la-guerre-algerie
Ombre terroriste sur l'ultra-droite Française
Qui sont les militants d’extrême droite arrêtés en France ce week-end pour préparation d’attentats contre des mosquées? L’implication d’anciens policiers apporte un début de réponse
Les spécialistes du terrorisme islamique s’étonnaient souvent de l’absence de ripostes violentes aux attentats commis en France depuis l’attaque contre Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015. La réalité n’était pas si tranquille. Arrêtés ce week-end par les services de renseignement intérieur (DGSI) en région parisienne et dans plusieurs départements (Cher, Corse du Sud, Haute-Vienne, Charente-Maritime), neuf hommes et une femme étaient toujours en garde à vue lundi soir.
«Les citoyens-soldats français au combat»
Le motif de leur interpellation? La préparation «d’actes violents ciblant des personnes à confession musulmane». Avec pour objectif des imams radicaux, des militants islamistes sortis de prison et assignés à résidence, mais aussi des femmes repérées pour porter le voile intégral.
Selon plusieurs témoignages recueillis lundi par les médias français, l’identité du groupuscule derrière lequel se cachaient les personnes arrêtées faisait l’objet d’une surveillance depuis au moins un an. Nommé Action des forces opérationnelles, ou AFO, et connu pour se vanter, sur son site web, de «former les citoyens-soldats français au combat sur le territoire national», ce groupe gravitait autour d’un policier retraité, basé en Charente-Maritime. Plusieurs de ses membres, familiers de clubs de tirs, disposaient légalement de permis de port d’arme. Ils auraient été repérés lors de l’achat de munitions et d’armes supplémentaires, et par leurs liens avec d’autres radicaux de l’ultra-droite prêts à l’action violente, interpellés en octobre 2017.
Une dizaine de personnes avaient alors été arrêtées à Marseille et en Seine-Saint-Denis, soupçonnées d’avoir envisagé de s’en prendre à Jean-Luc Mélenchon. Le leader de la France insoumise, député du quartier marseillais du Vieux-Port, a, depuis lors, plusieurs fois réclamé un officier de sécurité.
Nostalgiques de l’OAS
Si l’existence, en France, d’un réseau d’ultra-droite violent de grande envergure n’est pas prouvée, trois faits sont assez alarmants. Le premier est la présence, dans ces deux rafles, de jeunes gens de moins de 30 ans désireux de suivre l’exemple du fanatique norvégien Anders Brevik, auteur de la tuerie de masse d’Oslo en juillet 2011. Le second est, chez les membres de cette nébuleuse, la nostalgie avouée de l’OAS, l’Organisation de l’armée secrète qui ensanglanta la France durant la guerre d’Algérie et tenta d’éliminer de Gaulle lors de l’attentat du Petit-Clamart en juillet 1962.
Troisième fait préoccupant: la présence d’anciens policiers et militaires. Certains d’entre eux, souvent employés de sociétés de sécurité privée, auraient, selon le site Mediapart, été utilisés pour évacuer les facultés en grève, notamment à Montpellier, dont le doyen de la Faculté de droit a ensuite dû démissionner. Quinze cellules de «quatre à sept personnes» étaient, depuis 2015, dans le radar des services de renseignement. Ils accueillent en leur sein un autre type de «revenants»: des anciens soldats déployés contre Daech ou Al-Qaida en Afghanistan ou au Mali.
Pour éviter tout amalgame, la présidente du Rassemblement national (nouveau nom du Front national), Marine Le Pen, a d’emblée condamné toute forme de terrorisme anti-islam. Les spécialistes de l’extrême droite font aussi remarquer que ces militants formés à l’utilisation de la violence jugent souvent sévèrement la «dérive sociale et multiculturelle» du FN, au sein duquel leur ennemi principal était, jusqu’à son éviction en 2017, l’ancien numéro deux du parti, Florian Philippot, vilipendé pour son homosexualité.
La tentation de la violence
«Leur registre est celui du fanatisme: ils sont le miroir des islamistes intégristes qu’ils affirment vouloir combattre. Comme eux, ils ont le culte de la violence», explique au Temps un ancien membre du renseignement pénitentiaire, qui a eu à surveiller d’anciens policiers appréhendés.
Point important selon les psychologues de la police dans une étude commandée par le Ministère de l’intérieur: la tentation de la violence s’est aggravée au sein des forces de l’ordre depuis que les islamistes ciblent les policiers.
Trois attentats particuliers sont souvent cités comme motifs de leur colère par les membres de ces groupuscules d’ultra-droite: le meurtre d’un couple de policiers à Magnanville (Oise) le 13 juin 2016, l’assassinat du capitaine Xavier Jugelé sur les Champs-Elysées le 20 avril 2017 et la mort récente du colonel Arnaud Beltrame le 24 mars 2018 à Trèbes (Aude). La France a connu une tentative d’assassinat politique attribuée à cette mouvance: celle contre Jacques Chirac, le 14 juillet 2002, par le jeune militant nationaliste
Maxime Brunerie.
https://www.letemps.ch/monde/ombre-terroriste-lultradroite-francaise
QUAND L’ULTRADROITE DÉFENDAIT L'ALGÉRIE FRANÇAISE
A la fin des années 50, la guerre d'Algérie divise la France et ses conséquences sont nombreuses. Le référendum sur l'autodétermination, au début des années 60, fera basculer certains militants dans l'activisme.
Alors que le référendum sur l'autodétermination en Algérie vient d'être approuvé, au début de l'année 1961, l'organisation politico-militaire OAS, organisation de l'armée secrète, se forme sous la directive de plusieurs militaires.
Publié le
http://www.cnews.fr/videos/france/2018-06-25/quand-lultradroite-defendait-lalgerie-francaise-786495
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