Ghebalou Hamimed avec Gaid Tahar se rencontrent à Tipasa pour la 1ère fois au mois de mai 2013, depuis la réunion clandestine historique du 23 octobre 1954 à la Casbah d'Alger. Beaucoup de pleurs et d'émotion chez les 2 médersiens lors de cette rencontre.
Ghebalou Hamimed (78 ans), un moudjahed qui rase les murs. Il vit aujourd’hui avec son problème de santé, mais demeure imperturbable face à nos questions lors de notre rencontre dans un banal café de la wilaya de Tipasa.
Son engagement dans la cause nationale a commencé depuis le début des années 50. Après avoir consommé son verre de thé chaud, notre interlocuteur cède à nos provocations et commence à nous raconter son témoignage inédit sur les origines de l’appel de la grève des étudiants en date du 19 mai 2956. Pour notre interlocuteur, cette date n’est que l’aboutissement d’un processus de la Révolution algérienne qui avait été déclenchée aux premières minutes du 1er novembre 1954.
La Révolution algérienne n’est pas née de nul part ou du néant ; mai elle avait été mises en œuvre depuis que les forces coloniales françaises avaient posé leurs pieds sur le territoire algérien. L’appel à la grève du 19 mai 1956 n’est pas le fait de l’UGEMA. Celle-ci avait joué un rôle parmi tant d’autres organisations nationales. Avant la naissance de l’UGEMA, d’autres organisations de la jeunesse algérienne activaient clandestinement.
Mais combien y-avaient-t-ils des étudiants en Algérie à la date du 19 mai 1956 ? Or le nombre des lycéens était supérieur à celui des étudiants. Avant de citer l’UGEMA, il faut d’abord évoquer l’A.J.E.M.C. (Association de la Jeunesse Estudiantine Musulmane Constantinoise) crée en 1954 présidée par Abdellaoui Ali et l’A.J.E.M.A (Association de la Jeunesse Estudiantine Musulmane Algéroise) crée au mois de décembre 1954 présidée par Amara Rachid. La création de l’AJEMC et l’AJEMA est la conclusion d’une mûre réflexion.
Bien avant le déclenchement de la guerre de libération nationale, des structures composées des militants adolescents dans les lycées activaient clandestinement. Concrètement ; au sein de la Medersa d’Alger existait une importante organisation secrète qui dépendait du PPA/MTLD. Dans les autres lycées, des organisations similaires mais de moindre importance étaient nées. Le moudjahed Gaid Tahar, frère de l’héroïne Malika Gaid était à la tête de l’organisation dans la Medersa d’Alger. Les préparatifs pour une grande mobilisation des jeunes lycéens avait alors commencé.
D’ailleurs , c’est à travers le travail engagé par cette organisation clandestine au sein de la Medersa d’Alger que l’idée de la création de l’AJEMC et l’AJEMA avait abouti plus tard. Amara Rachid était un jeune lycéen qui militait secrètement avec le PPA/MTLD. Il avait réussi à sensibiliser des lycéens.
Il s’est entouré par des lycéens militants de la cause nationale. Naturellement, le poste de 1er Président de l’AJEMA lui est revenu, ensuite Saci Boulefâa succède à Amara Rachid dès que celui-ci quitte le lycée. Par conséquent, l’AJEMC et l’AJEMA sont les ancêtres de l’UGEMA. Les lycéens algériens bénéficiaient de l’encadrement de des 2 associations. Amara Rachid faisait des proches collaborateurs de Abane Ramdane depuis que celui-ci regagne Alger au 1er trimestre 1955.
L’incontournable Amara Rachid ne se contentait pas de l’organisation des jeunes algériens, mais il accomplissait en plus des missions de liaison avec les maquis ; avec les formations politiques qui n’avaient pas encore rejoint les rangs du FLN ( UDMA ; Oulémas ; les Français libéraux ; ect…). Notre interlocuteur Ghebalou Hamimed insiste sur le rôle vital de Abane Ramdane dans la mobilisation des lycéens, des étudiants et des jeunes autour de la Révolution.
« C’est la tête pensante de cet engagement de la jeunesse algérienne dans le processus révolutionnaire » précise le moudjahed Ghebalou Hamimed. D’ailleurs Abane Ramdane avec la collaboration de Amara Rachid voulait donner à la Révolution algérienne une dimension qui lui manquait terriblement. Il s’agit de l’engagement des lycéens, des étudiants et des intellectuels algériens autour de la cause nationale. Pour « l’architecte » Abane Ramdane, l’idée d’engager cette frange du peuple algérien servira à démentir la propagande de la France coloniale à l’échelle internationale et au sein des institutions internationales, en faisant croire à son opinion nationale et l’opinion internationale, que la crise qui secoue l’Algérie est une affaire de bandits et de voyous qui veulent briser la sérénité et le calme qui règnent dans ce pays.
La France coloniale avait mis l’accent sur l’acceptation de la présence française par le peuple algérien. Soucieux de contredire cette information propagée par la France coloniale, Abane Ramdane s’attelait à trouver la meilleure idée pour mener la guerre contre cette propagande. Une opération de mobilisation regroupant des lycéens et des étudiants algériens y compris les jeunes algériens d’origine européenne s’avère idoine à cette situation. Les medersiens d’Alger organisés de surcroit continuaient à activer sous la bannière du PPA/MTLD depuis le début des années 50, bien avant le déclenchement de la guerre de libération.
Au sein de la Medersa d’Alger existaient selon un système de cloisonnement 05 cellules qui regroupaient les 21 lycéens algériens. Chaque cellule se composait d’un effectif allant de 3 à 5 lycéens. Gaid Tahar, le moudjahid et membre fondateur de l’UGTA était chargé de la coordination des cellules de lycéens de la Medersa d’Alger. Au mois de juillet éclatait la crise au MTLD après sa scission avec le PPA. Cette période coïncidait avec le début des vacances scolaires. Le système de cloisonnement des cellules n’avait pas donné la possibilité aux 21 lycéens militants de se concerter pour prendre une décision sur le sort de leur organisation clandestine durant leurs vacances scolaires.
Le Congrès d’Hornu avait mis au grand jour la crise politique. Cela avait suscité des interrogations chez les médersiens qui ne voulaient pas s’engager auprès de l’un des 02 camps sans une concertation collective. Dès la rentrée scolaire, Gaid Tahar et Amara Rachid avaient convoqué l’ensemble des lycéens qui composaient les 05 cellules. La surprise était de taille pour ces jeunes militants.
Chacun a pu dévisager ses compagnons qui avaient gardé le secret de leur engagement jusqu’à cet instant. La réunion avait eu lieu le 23 octobre 1954 exactement, au niveau du local de Lounici situé dans la rue Mahon dans la basse Casbah d’Alger. Amara Rachid qui présidait la réunion avait fait le tour de table. Chaque lycéen s’était exprimé sur la situation après la scission du PPA et du MTLD. Le moment était venu pour les lycéens de se déterminer et se positionner. Les membres des 5 cellules estimaient que les phases de sensibilisation et de l’organisation avaient été achevées. Il ne restait que la phase action. Cette crise avait faussé la donne selon les jeunes médersiens.
Gaid Tahar ( 22 ans) était le plus âgé au sein de cette assistance réunie clandestinement à la Casbah d’Alger. Amara Rachid était âgé de 20 ans. L’âge du reste des lycéens variait entre 17 ans et 19 ans. Dès que les interventions des lycéens sont terminées lors de ce tour de table, Amara Rachid intervient et déclare, « je vous ai écouté sur votre position à la suite de cette malheureuse scission dit-il, mais il est de mon devoir de vous annoncer aujourd’hui ajoute-t-il, que les gens du djebel vous disent que le temps de la politique est terminé », conclut Amara Rachid.
Les lycéens de la Médersa d’Alger étaient surpris par l’intervention inattendue de Amara Rachid ; lui qui entretenait des contacts avec les responsables dans les maquis et les formations politiques ; d’autant plus qu’il avait utilisé ces mots nouveaux pour les lycéens, « les gens du djebel ». Il est évident que cette intervention avait secoué les esprits des membres des 05 cellules. Amara Rachid lève la séance de travail et abandonne ses camarades qui sont restés dans l’expectative.
Quand la Révolution débute le 1er novembre 1954, soit une semaine après la réunion clandestine dans le local de Lounici, les lycéens d’Alger avaient pu décrypter le message de Amara Rachid. Evidemment, les jeunes membres des 05 cellules de l’organisation clandestine de Gaid Tahar n’avaient plus le choix entre les messalistes et les centralistes. Le chemin était tout indiqué pour qu’ils adhèrent au sein du FLN, dans l’attente de l’arrivée de Abane Ramdane à partir du mois de février 1955. Celui-ci commence à entreprendre des actions pour insuffler une dynamique nouvelle à la Révolution algérienne.
Il fallait coûte que coûte mener des actions militaires et politiques afin de promouvoir la Révolution algérienne et lui donner des élans pour lui permettre de dépasser les frontières du pays, tout en mobilisant les populations locales afin de renforcer les capacités du peuple algérien à l’intérieur, pour résister aux attaques des forces de la France coloniale. Le stratège Abane Ramdane qui voulait réussir ses missions, avait décidé de s’entourer des jeunes intellectuels algériens, indépendamment des liens qu’il avait avec les baroudeurs du PPA/MTLD.
Amara Rachid , Sâad Dahlab, Benyahia Mohamed Seddik , Lamine Khane , Gaid Tahar , Lounici , Saber , Taouti Ahmed faisaient partie de cette armada de jeunes intellectuels algériens qui entouraient Abane Ramdane durant ces moments. Ils constituaient à cette époque là, de véritables valeurs pour la Révolution. Abane Ramdane avait confié un rôle bien précis pour chacun d’eux, qu’ils devront accomplir dans sa stratégie. Notre interlocuteur Ghebalou Hamimed réaffirme l’indiscutable efficacité de Amara Rachid. L’encadrement des jeunes autour de la Révolution avait alors été entamé. Au mois d’août 1955, une opération militaire de grande envergure avait été menée par l’un des héros de la Révolution dans le nord constantinois, Zighout Youcef.
Cette action stratégique avait incité Abane Ramdane à une profonde réflexion compte de son impact militaire , politique , psychologique , tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Abane Ramdane avait aussitôt déduit que la Révolution algérienne avait besoin de telles actions stratégiques pour anéantir le colonialisme. Zighout Youef, un grand chef de la Révolution avait mûri son projet pour l’exécuter dans le temps et dans l’espace afin de pouvoir arriver à des résultats qui avaient secoué les français.
Au mois d’octobre 1955, Abane Ramdane désigne Amara Rachid et Mezhoud Brahim pour aller à la rencontre de Zighout Youcef, afin de s’enquérir sur les tenants et les aboutissants de cette opération militaire du mois d’août 1955 , notamment en matière de préparation de la logistique , des ressources humaines et le objectifs à atteindre. A leur retour de la mission, Abane Ramdane ne s’est pas contenté du compte rendu de Amara Rachid et Mezhoud Brahim, il voulait comprendre encore d’autres détails. Il fait appel à Mohamed Seddik Benyahia et Sâad Dahlab pour les envoyer en mission chez Zighout Youcef.
Le 2ème compte rendu de mission lui avait été remis par Benyahia et Dahlab. Après avoir étudié les rapports des 2 missions , Abane Ramdane avait conclu que la Révolution algérienne avait un besoin imminent d’une autre action stratégique, afin de lui donner une dimension internationale et démonter tous les arguments mensongers du colonisateur français. Abane Ramdane , Benyahia Mohamed Seddik et Amara Rachid s’étaient longuement concerté sur la réflexion relative à l’appel d’une grève des lycéens et des étudiants , pour aller rejoindre les maquis de la Révolution.
Ce sera la seconde action stratégique après celle de Zighout Youcef dans le nord constantinois. Le fait le plus marquant, c’est cette volonté d’un petit groupe de lycéens organisés qui étaient prêts à abandonner leurs classes pour rejoindre les maquisards qui vivent dans les conditions difficiles. Une préparation psychologique s’imposait. La France était déjà une puissance coloniale qui s’était montrée impitoyable à tous les gestes entrepris en faveur du nationalisme. Comment mettre en pratique dans le secret le plus absolu cette idée relative au départ des lycéens et des étudiants vers les maquis ? Abane Ramdane , Mohamed Seddik Benyahia et Amara Rachid avaient minutieusement réfléchi pour réunir les conditions de succès à cette action stratégique , en jalonnant leur plan suivant des étapes précises.
Un plan qui allait mettre la Révolution sur orbite dans l’attente d’autres opéartions de grande envergure. Dans un 1er temps, il fallait demander et solliciter les lycéens et étudiants volontaires et procéder ensuite à une stricte sélection de 10 lycéens selon des critères que seuls Abane Ramdane et Amara Rachid connaissaient. Le nombre des volontaires dépassait largement le chiffre de 10. Les non retenus dans le groupe des 10 étaient résolus à accepter le choix de Abane Ramdane, le stratège. Amara Rachid était le onzième de ce groupe de jeunes lycéens éclaireurs.
Ceux qui devaient rejoindre les maquis de la wilaya III ( Kabylie, ndlr) s’appelaient Lounici, Aouchiche Omar, Lamraoui Ali , Lamraoui Mahmoud et Mâabout Hocine. Quant à Amara Rachid , Saci Boulefâa , Boudissa et Ghebalou Hamimed , ils étaient affectés à la wilaya IV ( centre), avec ce groupe de Amara Rachid, il faut ajouter 3 jeunes filles , Benmihoub Meriem , Bâaziz Houria et Fadhéla Mesli. Quant à Taouti Ahmed et Zoulikha Bekadour, ils avaient rejoint les maquis de l’oranie. Enfin, pour la wilaya VI, seul Saber Mustapha avait été affecté.
Gaid Tahar, le coordinateur des 5 cellules et membre fondateur de l’UGTA avait été arrêté et emprisonné par les forces coloniales, ce qui explique son absence parmi ce groupe de lycéens éclaireurs. Par conséquent, l’Histoire retiendra selon notre interlocuteur, que dans 1er temps, un groupe composaient de 04 lycéennes et de 11 lycéens avaient rejoint les maquis bien avant l’appel à la grève du 19 mai 1956. Ce n’était pas fortuit si Abane Ramdane avait décidé d’envoyer en éclaireurs ce groupe de lycéens dans les maquis.
Les responsables de l’ALN avaient observé les réactions et les comportements de ces jeunes avec les maquisards. Ce n’est qu’après avoir été assurés par le succès de cette 1ère mission, que les responsables avaient décidé de publier le communiqué appelant les étudiants et les lycéens à la grève , une action stratégique qui avait mis à l’actif de la Révolution, car il ne s’agit plus d’une affaire de bandits et de voyous , cette fois-ci c’est l’adhésion des intellectuels à la Révolution.
Mais comment le groupe dans lequel se trouvait notre interlocuteur (Ghebalou Hamimed, ndlr) avait été envoyé dans les maquis de la wilaya IV ? Les 4 lycéens de la Médersa d’Alger qui devait rejoindre les maquis de la wilaya de Blida avaient tenu une réunion secrète à Alger dans la maison de leur professeur de français, Mr. Malan. Celui-ci affichait une mine de quelqu’un de raciste envers les arabes dans la classe. Il n’avait jamais dévoilé son adhésion à la cause nationale à ses élèves auparavant.
Bien entendu, cette attitude avait surpris les jeunes lycéens. Après avoir terminé leur réunion , Amara Rachid et ses compagnons devaient passer la nuit ailleurs selon le plan de Abane Ramdane. ils avaient rejoint un second domicile à Alger appartenant à un autre français, il s’agissait de Pierre Coudre. Abane Ramdane avait rejoint clandestinement ce groupe de 4 lycéens avant leur départ vers les maquis.
Le chauffeur de Abane Ramdane était chargé de transporter Amara Rachid et ses 3 compagnons depuis Alger jusqu’à la zaouïa Louzana qui se trouve au douar de Beni Misra , à proximité de Hammam Melouane. Le groupe des 4 lycéens avait été chaleureusement accueilli par les responsables de l’ALN, en l’occurrence Ouamrane , Sadek Dehiles , Benyoucef Kritli entres autres. Après quelques jours passés à la zaouia Louzana , les chefs politico-militaires avaient demandé à Saci Boulefâa en sa qualité de Président de l’AJEMA d’aller vers Alger pour reprendre les contacts avec les lycéens et les étudiants en grève, pour les mobiliser et les ramener aux maquis de Beni Misra.
Le maquisard et Président de l’AJMA , Boulefâa Saci, avait réussi sa 1ère mission. En raison de son succès, une seconde mission similaire lui avait été demandée. Arrivé à Alger , Saci Boulefâa avait été intercepté et arrêté par les services de sécurité français. Il n’en demeure pas moins que la forte présence des jeunes filles et garçons grévistes (lycéens et des étudiants, ndlr) aura métamorphosé les maquis de la zaouia Louzana. Ce nouveau élan aura donné la dimension intellectuelle à la Révolution algérienne. Abane Ramdane , Larbi Ben M’hidi , Krim Belkacem et bien d’autres responsables de la Révolution avaient décidé de se rallier avec cette masse de jeunesse qui avait volontairement rejoint les maquis de l’ALN.
« La zaouia de Louzana était devenue une véritable université populaire à ciel ouvert », précise Ghebalou Hamimed. Des conférences sur plusieurs thèmes différents étaient animées par les stratèges de la Révolution. Une 3ème action stratégique qui allait conforter la dimension universelle du combat mené par le peuple algérien. Il s’agit de la tenue du congrès de la Soummam un peu plus d’un mois environ après la mort du Chahid Amara Rachid. En effet ; le mercredi 14 juillet 1956, l’armée coloniale avait mobilisé des moyens humains et matériels gigantesques pour anéantir tout le maquis de Beni-Misra. Les maquisards et les chefs politico-militaires avertis par ce piège tendu par le forces des sécurité coloniales s’étaient dispersés.
Amara Chahid s’était sacrifié en protégeant la fuite des chefs historiques et certains de ses camarades. Il avait tenu tête à l’offensive menée par l’adversaire pendant un moment jusqu’à ce qu’il tombe au champ d’honneur ses armes dan ses mains. Les préparatifs du Congrès de la Soummam avaient déjà commencé, avec l’implication des lycéens qui avaient été chargés de mener des missions précises par les responsables politico-militaires de l’ALN. Après avoir mené avec un succès retentissant les 2 actions stratégiques ( 20 août 1955 et 19 mai 1956, ndlr) après le déclenchement de la Révolution le 1er novembre 1954 ; il fallait entreprendre une autre action stratégique qui consiste à recadrer la Révolution dans l’organisation de ses structures au niveau national et à l’extérieur du pays. Cela s’était traduit par la tenue du Congrès de la Soummam. Notre interlocuteur qui était plongé dans son passé a tenu à rappeler dans son témoignage le rôle des lycéens et étudiants grévistes durant la guerre de libération nationale et après l’Indépendance du pays.
Ils avaient occupé des postes de responsabilité au niveau militaire et militaire. Notre interlocuteur estime que la Révolution a réussi à atteindre sa dimension universelle après conçu et exécuté ses actions stratégiques. Le devenir après l’Indépendance des lycéens et étudiants grévistes était déjà programmé par les hautes instances de la Révolution. D’ailleurs je suis en possession des documents authentiques qui confirment ce que je viens de vous dévoiler de cette vision des chefs de la Révolution », nous indique Ghebalou Hamimed. Les lycéens et étudiants maquisards devaient s’imprégner de la situation sociale des populations algériennes durant ses années difficiles pour étudier les solutions aux problèmes après la libération du pays.
Le moudjahed Ghebalou Hamimed rappelle également le rôle de nombreux algériens d’origine européenne à l’image de Pierre Chaulet pour ne citer que cet exemple car, ils sont nombreux qui avaient des liens avec la Révolution et avaient mené des missions périlleuses en dépit des risques encourus et les tortures subies par l’armée coloniale française. Le 19 mai 1956 est une date qui mérite une longue réflexion autour de sa portée dans la Révolution et l’impact du ralliement des lycéens et des étudiants grévistes vers les maquis de la Révolution. Au mois de mai 2014 ; il reste très peu de survivants. Parmi eux, certains souffrent en silence dans l’indifférence totale. Ghebalou Hamimed commence à avoir de vertiges qui le destabilisent dès le début du crépuscule. « Etes-vous satisfait de mon témoignage », nous demande-t-il. Nous répondons par un léger sourire avant de l’embarquer dans notre véhicule pour le transporter vers son domicile à Cherchell, qui se situe dan l’un des nombreux bâtiments des logements sociaux.
M'hamed Houaoura
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