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La ville de Tipasa, dite aussi «Juba II», connue pour ses grandes richesses en matière d'archéologie, a abrité hier un colloque national sur son patrimoine historique et archéologique. Cette manifestation organisée sous le parrainage du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, en collaboration avec la wilaya, avait pour thème «La sensibilisation de la société civile et scientifique sur l'importance de la protection du patrimoine archéologique».
Il a été relevé à l’occasion le rôle de la coordination entre le centre universitaire de Tipasa, qui connaît durant cet exercice sa première année en archéologie, et les autres instituts spécialisés à travers le pays. Cette rencontre, première du genre dans la wilaya, a dévoilé l’état lamentable des sites archéologiques non gardés devant l'œil impuissant des visiteurs et des pouvoirs publics. Le site romain «Salsa», situé à l'est de la ville de Juba II, en est une preuve car il est «abandonné et il est devenu un simple refuge pour les dealers et lieu de prostitution».
Il faut noter que ce site est presque incontrôlable en raison du relief accidenté et boisé. Il est presque prohibé de s'y aventurer en famille à cause des agressions et autres considérations. Un responsable de la sécurité du site avait souligné que plusieurs rapports alarmants ont été envoyés à la délégation de sécurité de la wilaya pour protéger les lieux, en vain. Il a ajouté que deux femmes ont été condamnées récemment par la cour de Blida pour mauvaise conduite sur ces mêmes lieux.
Le tombeau de la Chrétienne, connu sous le nom de Mausolée Royal, est complètement inondé par les ordures jetées sans scrupule par les propriétaires des fonds de commerce à quelques mètres de l'entrée principale du mausolée, sans que les autorités ne daignent intervenir. Pourtant, la ville de Tipasa, qui a fait l'objet de visites de délégations étrangères presque au quotidien, est classée patrimoine mondial depuis 1982 par l'Unesco.
La problématique de la conservation et de la protection du patrimoine historique et archéologique a été évoquée par des professeurs universitaires et par la directrice du centre universitaire de Tipasa dans le souci de sauvegarder et de revaloriser le site.
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B. Bouzar
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