Avec les Ecrits libertaires, c’est tout un pan de la pensée politique de Camus qu’on redécouvre.
Avec les Ecrits libertaires, c’est tout un pan de la pensée politique de Camus qu’on redécouvre.
Albert Camus en un clin d’œil
Né en Algérie à Mondovi en 1913 et mort dans un accident de voiture en 1960, Albert Camus est l’auteur de L’étranger et de LaAlbert Camus en un clin d’œil
Né en Algérie à Mondovi en 1913 et mort dans un accident de voiture en 1960, Albert Camus est l’auteur de L’étranger et de La peste. Il a reçu le prix Nobel de littérature en 1957.Pourquoi on aime les "Ecrits libertaires"
Alors qu’on croyait connaitre par cœur Camus, voici que parait un recueil de ses Ecrits libertaires, publiés dans des revues françaises, espagnoles ou allemandes, auxquels se mêlent des articles d’auteurs anarchistes écrits sur lui, qu’une introduction longue et passionnante permet de remettre en perspective. Ils montrent un homme très préoccupé par la question de la violence, et très hostile à elle tout en étant sensible au nécessaire désir de liberté des peuples.Comment concilier ces inconciliables ? Camus ne contourne pas la difficulté, mais s’agrippe au principe de l’illégitimité de la violence. Il refuse aussi bien le terrorisme que la peine de mort, et n’accepte pas la mort du tyran comme une porte ouverte vers la liberté. Partisan de Gandhi et ce dès 1958, il prônait une révolution non-violente et soutenait les objecteurs de conscience. On peut suivre au fil des pages la façon dont cette attitude, née à l’époque de la guerre froide, l’a amené à mettre sur le même pied la violence du capitalisme et celle des révolutionnaires rouges. Jamais avant cette initiative n'avaient été réunis ainsi de façon thématique ces textes éparpillés dans diverses éditions ou rangés en Pléiade dans un appareil de notes ou de documents qui ne rendaient pas compte de ce qu’ils avaient pu représenter pour Camus.
Relus ainsi à la suite les uns des autres, ils projettent aujourd’hui une lumière différente sur la pensée et l’œuvre du philosophe. Cette ligne libertaire court le long de nombreux engagements, que l’écrivain dénonce la situation misérable de la Kabylie, déplore Hiroshima, s’indigne de la répression à Sétif et Guelma ou s’oppose au FLN sur la nécessité d’un cessez le feu.
La page à corner
Dans Hommage à un journaliste exilé, paru dans la revue La révolution prolétarienne en Novembre 1957 (p°267 du recueil) Camus définit ce qu’est pour lui une presse libre. "La presse est mieux que l’intelligence ou le progrès ; elle est la possibilité de tout cela, et d’autres choses encore. La presse libre peut sans doute être bonne ou mauvaise, mais elle doit être libre, assurément sans la liberté elle ne sera jamais autre chose que mauvaise. Quand on sait de quoi l’homme est capable, dans le pire et le meilleur, on sait aussi bien que ce n’est pas la personne humaine en elle-même qu’il faut protéger, mais les possibilités qu’elle enferme, c'est-à-dire finalement sa liberté.""Les écrits libertaires" critiqués par la presse
"Cet ouvrage n’est pas seulement une anthologie, il se révèle surtout une mise en perspective notamment par une introduction de 75 pages. Avec parfois volontarisme, l’auteur construit les échanges entre Camus et les libertaires à la fois comme une fidélité à un idéal, comme la rigueur d’une pensée sans concession et une compréhension de leur temps." (Revue "Le mouvement social", 2008)
.
Hubert Prolongeau
Les commentaires récents