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La wilaya de Tipasa est un territoire pourvu de richesses culturelles, naturelles et artisanales inépuisables, malheureusement livrées au vandalisme, à la destruction, à la pollution et à l’oubli. Ce ne sont point les idées qui manquent pour métamorphoser ce bout du territoire méditerranéen. La wilaya de Tipasa est une étendue pourvue de monuments historiques qui témoignent du passage de plusieurs civilisations. L’absence d’une réelle volonté politique locale et de sensibilité envers ces patrimoines mérite une prise en charge sérieuse dans l’intérêt du développement économique, social et écologique de cette wilaya limitrophe de la capitale du pays. Le programme global d’aménagement proposé pour cette wilaya s’articule autour de la requalification des «lambeaux», ce qui existe en matière de patrimoine matériel, afin de mettre en valeur les vestiges encore visibles pour restituer l’aspect originel et préserver les repères historiques, d’une part, et d’autre part, entamer des nouvelles constructions sans perdre de vue les aspects culturels et historiques de cette région du Centre du pays, en tenant compte des plans permanents de mise en valeur et de sauvegarde des sites archéologiques.
Le secteur du tourisme devra s’adapter à cette vision. Parmi les aménagements inscrits dans le document des concepteurs de ce futur pôle touristique culturel, on peut citer le développement d’un parcours touristique à travers les différentes villes côtières, le long de la RN 11, y compris un parcours historique et touristique sur les traces des Romains entre les villes de Cherchell et Tipasa, le long de la corniche du Chenoua. Après l’adoption des instruments d’urbanisme à travers le CAUA de Tipasa (comité d’aménagement, d’urbanisme et d’architecture) un instrument intersectoriel de wilaya mis en application vers la fin de l’année 2004, une série de projets inhérents aux activités culturelles et scientifiques, conçus par les responsables de la wilaya de Tipasa, sont prévus pour augmenter les capacités d’accueil des touristes.
Les orientations d’aménagement pour les zones d’expansion touristique selon un document sont dictées par les lois relatives à la préservation de l’environnement marin et forestier. La création de l’Ecole méditerranéenne d’archéologie, l’Ecole supérieure du tourisme et le Centre régional de l’artisanat, qui viennent s’ajouter aux équipements publics stratégiques, favorisera sans aucun doute le développement du tourisme culturel dans la wilaya de Tipasa. Le mont du Chenoua, un parc naturel proposé au classement, qui renferme des trésors en matière d’artisanat (malgré l’installation «des grandes oreilles» à son sommet pour capter les conversations téléphoniques afin de lutter efficacement contre le terrorisme) demeure avec sa faune et sa flore, ses gîtes ruraux, un site de convivialité, de formation et d’évasion. Cette articulation entre les monuments historiques, sites archéologiques, d’un côté, et de l’autre, les multiples sites naturels (forêts, mer) constituent un atout pour l’avenir touristique de cette wilaya qui mérite de lui accorder plus d’intérêt, de soutien et d’actions que de discours creux et de propositions qui restent au stade de la théorie.
Gaspillage
Le secteur du tourisme dans la wilaya de Tipasa ne se révèle pas comme étant un générateur de ressources. Aucune idée. Pis encore, l’absence d’actions locales pour faire croire que la politique du tourisme à Tipasa est en marche. D’ailleurs, la Journée nationale du tourisme (25 juin 2011, ndlr) aura été invisible à Tipasa, hormis une rencontre d’une poignée de personnes. A l’instar de toutes les wilayas du pays, la culture du tourisme est inexistante à Tipasa. Les belles paroles des dernières assises nationales et internationales auront du mal à se concrétiser dans ce territoire. Dans l’état actuel de la situation, booster le secteur du tourisme national en déliquescence vers un niveau de prestation qui répond aux besoins demeure inaccessible, une utopie.
Les mots ne suffisent plus. Inculquer la culture touristique d’abord à toutes les échelles, du citoyen aux autorités locales, en passant par les commerçants. Ensuite, réhabiliter les équipements et mobiliers existants et préserver enfin les sites naturels, monuments et vestiges historiques de toutes sortes de pollutions et d’agressions. Telles sont les actions à entreprendre avant de songer à dépenser des milliards de dinars pour seulement ériger des édifices hideux en béton ou autres matériaux. «Les perfusions artificielles» qui ne sont pas suivies par un contrôle rigoureux ne font, en réalité, que perpétuer le chaos dans le secteur.
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M'hamed Houaoura
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