.
Tout le mode sait que la pagaille urbanistique a une seule origine : la non-application des lois. L’arsenal juridique existe. Mais de tout temps, les élus locaux, l’administration, les walis, les ministres, se sont tacitement mis d’accord pour fermer les yeux.
Les Assises nationales de l’urbanisme. Encore une fumisterie qui ne servira certainement pas à grand-chose. Sinon de faire valoir au ministre de l’habitat et ses collaborateurs qui, le temps de cette grand-messe au palais des nations, auront toute latitude de dégoiser à n’en plus finir sur l’anarchie urbanistique de nos villes. Ces assises sont d’autant plus inutiles que le diagnostic est posé et reposé par les urbanistes, les architectes, les promoteurs, les maçons, les algériens et tutti quanti. Quasiment toutes les constructions réalisées après l’indépendance, qu’elles soient le fait de l’état où du privé, sont un défi, un vulgaire pied de nez aux principes d’harmonie, d’homogénéité esthétique et urbanistique.
Si bien qu’en 50 ans, nous n’avons pas été en mesure de bâtir une seule ville digne de ce nom, sinon des cités-dortoirs, masses hideuses et vulgaires de béton déployées dans tous les sens.
Le choc est à ce point violent pour les regards et pour les consciences qu’on est à la fois admiratif et nostalgique devant tant de beauté que dégagent encore les ruines romaines de Tipasa, des cités turques comme La Casbah ou encore les villes coloniales. Quand Noureddine Moussa parle de renforcer le contrôle urbanistique, en créant de nouvelles instances, il fait visiblement fausse route. À moins de vouloir noyer le poisson.
Car tout le mode sait que la pagaille urbanistique a une seule origine : la non-application des lois. L’arsenal juridique existe. Mais de tout temps, les élus locaux, l’administration, les walis, les ministres, se sont tacitement mis d’accord pour fermer les yeux. Et de concessions en dérives, on se retrouve aujourd’hui face à un mal irrémédiable. Car le remède radical consisterait à tout raser pour recommencer à zéro. Ce qui est impossible. Et le massacre va certainement continuer, quand bien même Noureddine Moussa voudrait apporter de la rigueur. C’est une question de culture.
.
Par : Omar Ouali
Les commentaires récents