Allah yarham Akriche Abdelfattah
Confirmant les rumeurs propagées la veille sur une reprise des troubles dans l’après-midi du vendredi 7 janvier, la journée en question a été, effectivement, chaude, dans la wilaya de Tipaza plus précisément, à Hadjout, pour la deuxième journée consécutive, et Bousmaïl.
Sauf que dans ces deux villes les troubles n’ont éclaté qu’après la prière d’El Icha, soit peu avant 20 h. S’ils ont été particulièrement désastreux, en termes de dégâts matériels enregistrés, dans la première, ils ont été, en revanche, les plus graves, dans la seconde.
A Bousmaïl, en effet, il y a eu mort d’homme. Il s’agit d’un jeune homme de 32 ans Akriche Abdelfattah qui résidait non loin du lieu où il a perdu la vie. Selon nos sources, il faisait partie d’un groupe d’émeutiers qui tentaient, aux environs de 23 heures, d’investir le siège de la sûreté de daïra de Bousmaïl pour, nous a-t-on dit, libérer d’autres jeunes qui avaient été, peu auparavant, arrêtés par la police.
Toujours selon nos sources, il est mort asphyxié par l’inhalation de gaz lacrymogène émanant des nombreuses bombes qui ont été tirées par les policiers pour protéger leur édifice. Une version qui est, toutefois, contredite par une autre circulant dans la ville. Selon ceux qui la colportent, le jeune en question a été touché par une balle perdue provenant des intenses tirs de sommation effectués par les policiers, peu avant le lâcher des bombes lacrymogènes.
Pour en revenir à Hadjout, les émeutiers, comme partout ailleurs dans la wilaya, en grande majorité des adolescents, ont entièrement saccagé une polyclinique et causé de grands dommages au bureau de poste principal de la ville. Des faits qui ont été très mal acceptés par la population.
Nombre de Hadjoutis n’arrivent pas à comprendre les raisons qui poussent les jeunes, censés protester contre les dernières augmentations des prix de certains produits alimentaires, à s’en prendre à des institutions et édifices au service de la population de la ville tels l’agence Cnas et le bureau de poste de la cité Sorec-Sud, saccagés jeudi dernier, et les deux édifices susmentionnés attaqués dans la soirée d’avant-hier (vendredi 8 janvier).
Une désapprobation d’autant plus vive en ce qui concerne la polyclinique située à la sortie Sud, en bordure de la route menant à la localité voisine de Meurad qui n’est même pas entrée en fonction : achevée depuis peu et entièrement équipée, elle devait être ouverte aux malades dans les tout prochains jours.
À propos de désapprobation, il faut dire qu’elle est quasi générale dans la wilaya où, pour reprendre les propos d’un de ses habitants, « la folie destructrice qui semble s’être emparée de certains jeunes », n’est pas du tout appréciée. Et ce, d’autant plus que celle-ci, comme cela nous a été confirmé par différentes sources, s’accompagne, partout où elle a été enregistrée, d’agressions physiques contre les citoyens et de vols.
Pour revenir aux évènements de ce vendredi, des troubles, d’amplitude nettement moindre que ceux enregistrés dans les deux villes susmentionnées, se sont produits à Douaouda-marine et Cherchell. Dans la matinée d’hier, la vie semblait avoir repris son cours normal dans toutes les villes et localités de la wilaya affectées par les troubles de ces derniers jours, sauf que, selon des sources crédibles, la tension y était toujours perceptible…
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Mourad Bendris "Le Courrier d'Algérie"
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Les manifestations avaient commencé dans la petite ville de Douaouda, dans la wilaya de Tipaza.La ville a connu ses premières émeutes depuis ces vingt dernières années. Jamais les habitants de cette partie de la wilaya de Tipaza n'ont manifesté avec une telle virulence, décrivent des témoins.
"Nous ne voulons plus de cette vie de chien"
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